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Corrigé doit-on toujours être raisonnable

Dissertation : Corrigé doit-on toujours être raisonnable. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Août 2016  •  Dissertation  •  1 476 Mots (6 Pages)  •  5 322 Vues

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Corrigé du sujet de dissertation : "Doit-on toujours être raisonnable ?"

[Introduction :] "Allez, reste encore un peu !" -"Non, ce ne serait pas raisonnable, je travaille demain et je dois me lever tôt !" Être raisonnable consiste d'abord à être capable de maîtriser ses désirs par un calcul des conséquences de nos actes. Cette qualité ou cette capacité est le premier objectif et le premier objet de toute éducation : nous permettre de pouvoir différer ou maîtriser nos désirs. Ainsi de manière générale, l'ensemble de la société (les parents, les professeurs, etc.) exige que nous soyons raisonnables, c'est-à-dire responsable, étymologiquement "capables de répondre de nos actes", "d'en rendre raison". En ce sens la raisonnabilité apparaît bien comme un devoir. Mais une chose et d'exiger de l'individu qu'il puisse rendre raison de ses actes et une autre de l'exiger toujours, c'est-à-dire à tout propos et en toute circonstance. [Problématique :] On peut se demander si paradoxalement il n’y aurait pas une grande déraison à toujours être raisonnable.

[Plan :] Ainsi, bien sûr, prendre la raison comme guide apparaît comme offrant un certain nombre d'avantages pratiques, mais on peut aussi se demander si certaines situations n'exigent pas de nous avec autant de force de sortir de la logique de l'intérêt et du calcul bien compris. Ne doit-on pas dès lors envisager une vie pleinement humaine comme un jeu autour de la limite, c’est-à-dire exigeant de savoir quand lâcher du lest et quand maîtriser son désir.

[Première partie : Les avantages pratiques d'une vie raisonnable.]

L'homme ne naît pas raisonnable, il le devient au terme d'un processus éducatif long et au prix d'un effort douloureux, mais "le jeu en vaut la chandelle" puisque ce que l'individu acquiert est la plus précieuse des récompenses : l'autonomie ou la liberté. L'autonomie est en effet la capacité pour l'individu lui permettant de se fixer lui-même ses propres règles. Ainsi, nous le voyons, la liberté ne doit pas naïvement être conçue comme la capacité de faire tout ce que je veux, ce qui ne serait dans les faits qu'un esclavage à nos désirs, mais au contraire comme la capacité à faire ce que je dois. En effet, aucune personne sérieuse ne penserait que l'enfant qui fait une crise pour manger un paquet de gâteau ou qu'un fumeur qui ne peut se passer de ses cigarettes fait l'expérience de sa liberté. Tout au contraire ce qui apparaît est l'asservissement de l'individu à un déterminisme, ici à une dépendance. Le fumeur sait que la cigarette est nocive pour sa santé, mais celui-ci ne parvient pas à se raisonner et en payera le prix tôt ou tard. La raison apparaît donc comme une voix en nous qui nous guide dans nos choix et qui nous permet de nous orienter dans la vie pour notre bien.

Ainsi, les avantages d'une vie guidée par la raison semblent innombrables au sens où la raison, comme garde-fou, nous préserverait des inconvénients qui résulteraient de choix pulsionnels et irrationnels. Ce choix de vie est un choix profondément enraciné dans la culture philosophique et toute une tradition, que l'on peut faire remonter jusqu'à Socrate, nous demande de faire ce choix de vie pour que celle-ci soit plus libre, plus riche, mais aussi plus pleine. Si nous ne sommes pas toujours raisonnables, il nous faudrait tenter de l’être. [Transition :] Certes, cette manière d’envisager les choses semble pleine de sens, mais ne méconnaît-elle pas néanmoins un aspect important du problème, à savoir qu’une vie d’homme n’est peut-être pas réductible au calcul de son intérêt propre ?

[Deuxième partie : Une vie d’homme n’est pas réductible au calcul.]

On peut certes envisager la raison comme une capacité permettant à l’homme d’exprimer et de développer sa puissance, néanmoins on peut aussi envisager celle-ci comme impropre à le définir totalement. N’y aurait-il pas quelque chose de « petit » et au bout du compte d’un peu mesquin dans l’attitude d’un individu qui ramènerait chacun des aspects de sa vie au calcul bien compris de son intérêt ? « Le cœur à ses raisons que la raison ne connaît pas », affirme Blaise Pascal dans les Pensées soulignant la coexistence de deux ordres différents au sein même de l’individu. Il y a des choses dont on ne peut rendre compte, qui échappe à la seule rationalité. Ces choses sont l’indice que l’homme loin de tout pouvoir maîtriser sent en lui un appel  le poussant à aller au-delà de lui-même. On n’aime pas si l’on ne pense qu’à soi, l’émotion qui nous étreint devant le spectacle artistique échappe au calcul, le service rendu à l’ami est donné pour lui-même sans souci des avantages que je pourrais en tirer plus tard et celui qui met sa vie en jeu pour conquérir sa liberté ne le fait pas par calcul puisqu’aucun prix ne peut venir égaler celui de mon existence. Partout l’existence véritablement humaine excède ce qui est raisonnable, c’est-à-dire mesurable et maîtrisable par la pensée, appelons cela la sensibilité, l’émotion, la croyance, l’idéal… l’homme ne cesse d’aller au-delà de lui-même et de son existence propre.

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