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Commentaire Platon Rep IV 430e-431b

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Par   •  12 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 281 Mots (6 Pages)  •  785 Vues

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Platon, République IV, 430e-431b

Ce texte apparait au livre IV de la République, où, après avoir défini les grands principes de la cité aristocratique, Socrate énumère les quatre vertus cardinales de cette cité idéale : la sagesse, vertu des philosophes-rois, le courage, propre aux gardiens, la modération et finalement la justice, dont les protagonistes du dialogue cherchent à établir une définition depuis les premières pages de l’œuvre. Le présent extrait traite ainsi de la modération. La thèse platonicienne à ce sujet soutient que la tempérance, en tant que capacité à contrôler ses désirs, nécessite un effort particulier visant à tendre vers un premier paradigme, le meilleur de l’âme, et à s’écarter d’un second, son pire aspect, de sorte que le premier domine le second. Il en va ainsi de même pour la modération dans la cité. Ce texte est donc composé de trois mouvements : Dans un premier temps Socrate propose une définition préliminaire de la modération comme le contrôle des désirs et met en évidence la possibilité de poursuivre la recherche à partir de l’étude des expressions du langage courant. Il en vient ensuite, dans un deuxième temps, à poser la valeur paradigmatique des deux pôles de l’âme, le meilleur et le pire, pour élaborer une seconde définition de la tempérance (à partir de « Oui, certes. » l.12 et jusqu’à « […] comme un blâme. » l.21). Finalement, Socrate étend sa définition de la modération à l’ensemble de la cité.

Tout d’abord Socrate commence par proposer une première définition de la modération comme « la maîtrise de certains plaisirs et désirs » (l.1-2). Il s’agit donc jusque-là d’une conception relativement classique de la tempérance consistant en un contrôle des désirs d’ordre corporels par l’âme. Il est cependant intéressant de noter que cette limitation ne concerne que « certains plaisirs et désirs ». En effet, dans la philosophie platonicienne, on distingue les plaisirs purs, exclusivement intellectuels, de ceux mêlés de souffrance, d’ordre corporels. Ainsi, il s’agit ici seulement de limiter ces derniers désirs. De plus, remarquons que Socrate conçoit d’emblée la modération comme « une certaine forme d’ordre harmonieux » (l.1). Cette expression se rapporte déjà à l’ordre défini dans l’âme et dans la cité à la fin du texte : puisque la modération est une vertu partagée par toutes les parties de l’âme et de la cité, elle permet l’harmonie de l’ensemble, c’est à dire son bon fonctionnement.

Pour illustrer son propos, Socrate prend appui sur des expressions du langage courant telles que « plus fort que soi-même » (l.3). La présence de ces expressions dans la langue constituerait donc des « indices » (l.4) de l’existence de la modération dans la société. Platon semble ici mettre en place une nouvelle méthode : en étudiant les expressions se rapportant à la tempérance il devient possible d’en dégager une définition plus précise. Ces formulations ne sont cependant pas à prendre au pied de la lettre. Socrate souligne ainsi à juste titre l’absurdité du sens littéral de l’expression « plus fort que soi-même » puisque le « soi » reste finalement invariable à l’échelle de l’individu, qu’il soit prétendument « plus fort » ou « plus faible ». Il s’agit donc de s’en tenir à l’essence de ces expressions pour en dégager le sens profond et pousser plus loin la recherche d’une définition.

Socrate poursuit donc son argumentation par l’analyse de l’expression « plus fort que soi ». Ainsi il déduit l’existence de deux absolus dans l’âme humaine : « quelque chose de meilleur et quelque chose de pire » (l.15). Par cette polarisation, Socrate semble ainsi conférer des valeurs paradigmatiques à ces deux extrêmes entre lesquels l’âme humaine navigue. On retrouve cette conception dans d’autres dialogues de Platon tels que le Théétète (176a-176e) où l’homme apparait comme un curseur fluctuant sur une ligne tendu entre deux pôles,

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