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Commentaire du Chapitre IV, Le Rouge et le Noir de Stendhal

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Par   •  7 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  33 477 Vues

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Commentaire - Le Rouge et le Noir, STENDHAL

Partie I, Chapitre IV - Un père et un fils

Stendhal, de son vrai nom Henry Beyle, est un auteur du 19e siècle issu d'une famille aisé. Il impliqué politiquement dans différents pays, évoluant dans un contexte instable entre Empire, Restauration et révolutions. Après la publication en 1830 de son roman d'apprentissage Le Rouge et Le Noir sous-titré "Chronique de 1830", les autorités autrichiennes se méfient de ses opinions politiques. Son œuvre, tendant vers un certain réalisme en reproduisant la réalité le plus fidèlement possible, est issue du romantisme.  Julien Sorel est ainsi l'archétype du héros romantique, mouvement du début du 19e siècle valorisant la sensibilité, le lyrisme et l'évasion. Caractérisé comme "un paysan révolté contre la bassesse de sa fortune", il aspire à l'ambition sociale et amoureuse, qui le mène d'ailleurs à une fin tragique. La scène étudiée correspond à la première apparition du héros, lisant un livre au lieu de surveiller la scie de son père qui vient lui proposer de travailler chez les Rênal. En quoi ce portait révèle-t-il la complexité du personnage ? Nous verrons dans une première partie l'opposition entre le héros et son père puis nous étudierons l'affirmation de la différence de Julien. Enfin, nous nous attacherons au portait d'un héros romantique oppressé.

Julien est décrit en opposition avec son entourage familial et plus particulièrement son père. Ce dernier est décrit comme brutal et actif avec de nombreux verbes d'action "sauta" (l.23) "fit voler" (l.25) "retint" (l.29)"alla chercher" (l.38), "frappa" (l.39) "le poussa" (l.40) qui prouvent la violence de ses gestes. Ce trait est renforcé par le champ lexical de la violence avec "un coup violent" (l.25), "un second coup aussi violent" (l.26) qui laisse d'ailleurs Julien "étourdi par la force du coup, et tout sanglant" (l.33). Ce dernier nous apparaît ainsi faible et délicat grâce aux adjectifs le décrivant comme "faible en apparence" (l.46); "délicats" (l.47), "une taille svelte et bien prise" (l.53). La féminité de Julien est accentuée par son immobilité, "à cheval sur l'une des pièces de la toiture" (l.15)

Le héros est décrit comme une victime passive, aspirant à la sensibilité, attristé par la perte de son livre comme le prouve "il avait les larmes aux yeux" (l.34), "son livre qu'il adorait" (l.35), "tristement" (l.43) ou encore "les joues pourpres" (l.45) nous montrant un jeune homme émotionnel au contraire de son père. La feminité de Julien semble en décalage avec la virilité de son père qui peut être perçue dans le ton de sa "voix de stentor" (l.8-9) qui est une métaphore pour désigner sa voix forte, aussi décrite comme "la terrible voix de son père" (l.23). Il n'utilise que des verbes à l'impératif  comme dans "Descends, animal, que je te parle" (l.36), "Réponds moi sans mentir" (l.71) et également des adjectifs dépréciatifs comme "Eh bien, paresseux !" (l.30) et "tes maudits livres" (l.30). "la voix dure du vieux paysan" (l.71) nous montre bien un homme autoritaire et violent jusque dans ses paroles.

La passion de Julien pour la lecture est perçue dans référence au "feu" (l.48) et l'usage de superlatifs "la haine la plus féroce" (l.49), "un air extrêmement pensif" (l.55) "qu'il affectionnait le plus" (l.45). Le héros, placé en hauteur "cinq ou six pieds plus haut" (l.15) marquant son élévation d'esprit, semble donné plus d'attention "à son livre" (l.22) "au lieu de surveiller attentivement l'action de tout le mécanisme" (l.16-17), au plus grand désarroi de son père. Ce dernier, placé au sol, c'est-à-dire marqué par les préoccupations matérielles, semble plus apte aux travaux manuels comme le prouve son champ lexical "armés" (l.11), "haches" (l.11), "équarrissaient" (l.11) "scie" (l. 1;12;15;24;35) "travaux de force" (l.17), "leviers de la machine" (l.28) "le mécanisme" (l. 4 ; 38) ou encore "perche pour abattre des noix" (l.39). Le père est ainsi présenté comme inculte, "il ne savait pas lire lui-même" (l.20).

Cette relation père-fils a modelé son caractère. L'opposition entre Julien, passionné de lecture, et son environnement familial inculte et brutal affirme la différence du héros qui se détache des normes.

Julien Sorel est dépeint comme un personnage différent, en position de victime. Il diffère de son père mais aussi de ses frères dont la description insiste sur la taille à travers la métaphore des "géants" (l.9) "armés de lourdes haches" (l.10)  qui "séparait des copeaux énormes" (l.12). Au contraire, Julien est décrit avec "une jolie figure" (l.59), qui "commençait à lui donner quelques voix amies parmi les jeunes filles" (l.60). Julien est donc remarqué, non seulement pour ses attributs physiques comme ses "traits irréguliers mais délicats" (l.46-47) et "sa taille svelte et bien prise" (l.53) mais également ses qualités intellectuelles qui en ressortaient comme ses "grands yeux noirs" (l.47) dont se dégagent "de la réflexion et du feu" (l.48). Le jeune homme est ainsi perçu comme intelligent et passionné à travers cette métaphore. De plus, le livre "le Mémorial de Sainte-Hélène" (l.44), recueil des mémoires de Napoléon Bonaparte, est interdit à cette époque. Son énergie et anticonformisme intérieurs contrastent alors avec sa faiblesse physique.

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