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Avons-nous le devoir de lutter contre nos préjugés ?

Dissertation : Avons-nous le devoir de lutter contre nos préjugés ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2020  •  Dissertation  •  1 320 Mots (6 Pages)  •  1 230 Vues

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 Hector

Eléments pour une dissertation de philosophie

Sujet

Avons-nous le devoir de lutter contre nos préjugés ?

Introduction :

Les préjugés courent les rues en foules innombrables.Ils fournissent des solutions toutes faites à tous les problèmes qui se posent à nous : la société industrielle entraîne un risque de destruction irréversible de l'environnement ? Mais nous le « savons » bien : « on n'arrête pas le progrès » ! Donc, pourquoi se tourmenter ? les savants trouveront bien quelque chose...

Ou alors : le gouvernement organise un référendum pour savoir si l'on maintient le scrutin majoritaire à 2 tours pour élire les députés, ou si l'on adopte la proportionnelle intégrale. Oui, mais de toute façon, « tous les hommes politiques sont corrompus ». Donc, inutile d'aller voter...

Les préjugés sont immensément confortables. Ils nous dispensent de penser, de réfléchir, d'examiner soigneusement les situations. Ils nous fournissent les réponses avant même que les questions aient été posées. Pourquoi alors devrions-nous lutter contre eux ? N'est-ce pas choisir le malaise intellectuel ou moral, sans certitude d'en sortir, de préférence au repos d'un esprit satisfait ?

Cependant, il est notoire que toutes les grandes découvertes de la science toutes les avancées morales de l'humanité sont nées d'une lutte impitoyable contre des préjugés invétérés. Pour instaurer la physique mathématique, Galilée et Descartes ont dû renverser la vision aristotélicienne du monde et toutes les idées directrices qui l'inspiraient. De même, Martin luther King n'a pu conduire sa lutte pour les droits civiques qu'en s'opposant au racisme ambiant de l'Amérique des années 60 et en en proposant une explication rationnelle (« les hommes se haïssent parce qu'ils ont peur ; ils ont peur parce qu'ils s'ignorent ; ils s'ignorent parce qu'ils ne communiquent pas, étant séparés » (1958, Stride Toward Freedom)).

Ces exemples suggèrent une question plus générale sous la forme suivante : quiconque, confronté à un problème, est sincèrement soucieux de se faire une opinion personnelle, peut-il se fier à ses croyances toutes faites ou doit-il, comme Descartes le recommande, s'imposer la tâche de les examiner, de les suspendre, et même de les détruire, afin de pouvoir enfin juger en connaissance de cause ?

Avons nous donc le devoir de lutter contre nos préjugés ?

*

1ere partie. Thèse : Si nous ne cherchons pas la connaissance, nous n'avons pas non plus l'obligation de lutter contre nos préjugés.

Démonstration. On peut considérer, en première approximation, que le préjugé est comme un organe de la vie mentale, comme l'habitude est un organe de la vie pratique. Il nous permet de « fonctionner » mentalement en accord avec notre environnement socio-culturel. Il n'y a pas de raison de chercher à s'en débarrasser tant que le préjugé se vérifie.

Par exemple, si j'ai adopté comme maxime de sagesse pratique dans la direction de mes affaires cordiales cet aphorisme austère : « bats ta femme ! Si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le  sait... », et que je n'ai eu jusqu'ici qu'à me féliciter du résultat, pourquoi diable faudrait-il y renoncer ? De même qu'on ne change pas une équipe qui gagne, on n'a pas de raison de lutter contre une maxime qui marche. On peut faire un raisonnement analogue pour les phénomènes astronomiques. Si je crois que le soleil accomplit une révolution complète autour de la terre en 24h, et que je constate qu'avec cette conviction, le soleil se lève bien tous les matins, quelle raison aurais-je de soupçonner la fausseté du géocentrisme ?

Objection (et transition). Mais dans la science comme dans la vie, il arrive que les faits contredisent les croyances.

Alors s'ouvre une période critique de réflexion (Quand Galilée a vu les taches du soleil dans sa lunette astronomique, il a tenu un fait qui contredisait la croyance des aristotéliciens, attachés au géocentrisme, que le soleil était fait d'une matière subtile (l'éther) plus noble que la matière ordinaire ; quant au tyran domestique on a peine à croire qu'il ait pu jamais passer pour un idéal familial consensuel ; et pour « l'amour vache » , on sait bien qu'il n'a pas toujours le dernier mot...). On cherche les idées justes. On y est contraint. Il est difficile de prétendre qu'un homme peut vivre sans jamais se poser de questions...

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