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Argumentaire sur le langage entre Searle et Putnam

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Par   •  25 Février 2017  •  Dissertation  •  2 138 Mots (9 Pages)  •  995 Vues

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La philosophie du langage se penche sur la question : comment le langage relate-il avec le monde extérieur ? Le débat qui nous intéresse oppose un internaliste, Searle, à un externaliste, Putnam. Tous deux défendent leur thèse. L’un prône l’antériorité de la pensée sur le langage et le fait de trouver la référence grâce aux représentations mentales, tandis que l’autre défend la définition indexicale comme moyen de trouver la référence. L’argumentation qui alterne entre les deux parties nous permettra de mieux comprendre les deux positions. Le texte suivant expliquera de façon explicite les thèses de chacun sur la position qu’ils défendent et mettra en évidence les arguments et les contre-arguments des deux philosophes.

Position de Searle 

Searle défend la thèse de l’antériorité de la pensée sur le langage. En d’autres mots, on peut avoir des pensées avant d’utiliser des expressions linguistiques. Nous avons besoin d’un véhicule pour transmettre nos pensées et c’est le rôle du langage. En plus d’appuyer le point de vue psychologiste, il a une conception individualiste internaliste de la pensée ; cette idée prône l’autonomie du penseur sur sa communauté linguistique. On peut donc penser indépendamment de notre communauté et c’est grâce à la capacité de pensée d’un locuteur que lui et un auditeur peuvent se comprendre et communiquer entre eux. Comme Frege, il appuie le fait qu’une expression réfère à un objet si celui-ci et l’expression on le même sens. Par contre, il réfute ce que Frege dit à propos de l’existence d’un monde métaphysique[1]. Il est contre le fait que deux personnes ne peuvent pas communiquer si elles ne sont pas capables de comprendre le sens abstrait derrière une expression. Donc, il enlève complètement l’idée d’un « troisième monde »[2]. La principale idée de Searle est l’intentionnalité, soit que les états psychologiques déterminent l’extension.

L’idée de Searle se résume par trois thèses formulées par Putnam. Premièrement, les expressions sont associées à des idées mentales en plus de référer à une entité. Deuxièmement, deux mots sont synonymes, donc on la même signification, si et seulement s’ils sont associés à la même représentation mentale. Puis, troisièmement, la représentation mentale désigne la référence. Celle-ci étant donc l’extension déterminée par l’intention ou l’activité de l’esprit. C’est donc sur ces trois prémisses que Putnam se basera pour conclure que les pensées déterminent notre langage selon Searle.

Position de Putnam

Putnam va rejeter la thèse de l’individualisme, qui est le fait d’avoir des pensées déjà construites. Il rejettera aussi le psychologisme, donc que les significations des mots ne dépendent pas des représentations mentales. Il propose une thèse communautariste où le langage précède les pensées. Les définitions de chaque expression sont dues à notre communauté, c’est pourquoi la communauté prime sur l’individualisme. C’est grâce à la division du travail que les définitions sont construites et propagées. Donc, selon lui, la représentation mentale ne peut pas être le sens des expressions et donc la signification ne mène pas au sens de ce que l’expression représente. On peut voir le chemin qu’a pris ce raisonnement en prenant connaissance de la critique de Putnam adressée à Searle. Putnam prend la théorie d’Aristote comme point de départ pour réfuter les trois prémisses que Putnam associe à Searle et qui ont été présentées ci-haut. Aristote avait fait un schéma qui explicitait sa théorie selon laquelle, lorsque nous comprenons un mot, nous l’associons à un concept. Et celui-ci détermine ce que le mot désigne[3]. C’est sur cette théorie que Searle a basé la sienne. Putnam amènera un exemple de deux mots étant le même au plan syntaxique et phonétique, mais ayant deux références différentes. Comme l’expliquait la première prémisse de la critique de Putnam concernant Searle[4], les mots sont tous associés à des représentations mentales. Mais avec l’exemple des deux mots identiques, mais qui ne réfèrent pas à la même chose, il prouve que les représentations mentales ne déterminent pas les références comme l’expliquait la dernière prémisse. Alors, comme on peut le constater, les représentations mentales ne peuvent pas satisfaire les trois conditions en même temps.[5] C’est pourquoi, et comment, Putnam réussira à contredire ces prémisses.

Les trois thèses de Putnam ont été décrites par Searle qui explique bien sa théorie. Premièrement, un faisceau de concepts, ce qui peut être considéré comme des représentations mentales, concernant une expression ne détermine pas l’extension ou la référence. Deuxièmement, c’est la détermination indexicale d’une expression qui détermine la référence. Pour mieux comprendre, on peut expliquer la théorie de Putnam en ce qui concerne la détermination de la référence. Pour lui, le langage est un travail communautaire et donc le phénomène social est ce qui détermine la référence. C’est la définition indexicale qui détermine la référence à l’aide de la division du travail linguistique. En effet, la définition indexicale met des expressions dans un certain contexte, et le travail linguistique permettra d’avoir une définition socialement acceptée et répandue. Ensemble, ils permettront de désigner l’entité et réfute la thèse disant que les représentations mentales déterminent la référence. Troisièmement, ce qui est dans la tête de la personne qui s’exprime, ne détermine pas la référence du terme, ce qui découle de l’explication de la prémisse précédente.

La division du travail linguistique est une partie importante de la thèse de Putnam. Les experts ont une relation causale directe avec les choses. C’est pourquoi il y a une déférence à l’égard des experts et que nous nous remettons à ceux-ci pour les références. Puis, les experts, se réfèrent à l’environnement pour trouver la signification contextualisée des choses. Donc, ce ne sont pas les définitions stéréotypées (définition tirée du dictionnaire) qui détermineront les références, mais plutôt les définitions indexicales. Parce que celles-ci sont trouvées par les experts et contextualisées à l’environnement. L’environnement transcendera toujours la communauté scientifique, sauf si on en vient à la fin de la quête scientifique. Donc, les experts s’en remettront toujours à l’environnement. La définition indexicale est le point de départ de la chaîne causale qui passera des experts à la communauté. Le résultat de cette chaîne sera le langage. Ce n’est donc pas les représentations mentales qui détermineront les références, mais plutôt cette chaîne qui est le résultat d’un phénomène social qui nous permet de savoir la signification d’une expression et qui nous guidera ensuite vers la référence.

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