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La controverse de Valladolid

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Par   •  25 Avril 2021  •  Commentaire d'arrêt  •  689 Mots (3 Pages)  •  474 Vues

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Camille Bontemps

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La controverse de Valladolid

En 1550, soixante ans après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, une confrontation se tient dans un couvent de Valladolid. Charles Quint, qui règne sur l’Espagne, convoque un assemblé dans le but de débattre sur une question fondamentale : les Indiens du Nouveau Monde possèdent-ils une âme ? Cette controverse voit s’affronter un point de vue humaniste, celui de Bartolomé de Las Casas, avec un point de vue conservateur, celui du chanoine Juan Ginés de Sépulveda.

En quoi la controverse de la Valladolid représente-t-elle les enjeux et les conséquences de l'ouverture sur le monde des européens ?

Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps les enjeux de l’ouverture sur le monde des européens, et nous nous pencherons dans un second temps les conséquences de celle-ci.

Lors de la première prise de parole de Las Casas, ce dernier parle d’un « spectacle d’horreur et d’épouvante » en citant des actions commises sur les indiens par les colons tel que les massacres, les viols, les violences extrêmes ou encore des exploitations meurtrières et cannibales. Il prend parti en affirmant que les indiens sont des créatures de Dieu, et que bien les traiter serait certes un coup pour l’État, mais qu’il faut pour autant le faire.  Si l’on a reproché aux Indiens de violer la loi naturelle en pratiquant les sacrifices humains, le cannibalisme, la sodomie et l’idolâtrie (rappelés par Sepulvéda), c’est pour autoriser à combattre leur différence culturelle sous un régime juridique justifiant le recours à la violence par la conversion. La défense des droits des Indiens, y compris par Las Casas, s’inscrit dans cette perspective : les Indiens sont « notre prochain, ils ont été rachetés par le sang du Christ tout comme nous »

Sépulvéda s’oppose alors à ces propos et évoque alors les lieux de victoire des chrétiens et la barbarie des Indiens, et affirme qu’il est juste et normal de soumettre « leur corps à l’esclavage » et « leur âme au christianisme ». Pour Las Casas, le légat et Sépulvéda, être sujet du droit n’implique pas seulement d’être humain ou de descendre d’Ada, mais aussi de la capacité à devenir chrétien. Les enjeux sont alors de comprendre par quels signes Dieu indique-t-il l’humanité ou la barbarie des Indiens, et leur aptitude à jouir des droits humains.

La victoire des chrétiens sur les Maures est un signe de Dieu, la facilité à massacrer les Indiens signifie que Dieu les a assignés à l’esclavage. Sepulvéda rappelle que Dieu aime la guerre « je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive ». Au contraire, les propos de Las Casas cherchent à faire apparaître l’humanité indiens au-delà de l’universel chrétien : « pour bien les voir, nous devons les regarder avec d’autres yeux que nos yeux ordinaires, sinon nous ne les verrons jamais comme ils sont. Regardez-les comme un miroir où vous cherchez votre propre visage, un visage oublié, lointain »

Les conséquences citées par Sepulvéda sont que si les Indiens cessent d’être esclave, cela représenterait un coup énorme pour l’économie espagnol, et une perte de bénéfice assuré. Il prend pour exemple le coup « démesuré » nécessaire à l’éducation des indiens. Las Casas le contredit en affirmant que l’Espagne se retrouvera maudite si l’on ne traite pas convenablement les créatures de Dieu. Au contraire, Sepulvéda affirme que Dieu serait satisfait qu’ils exterminent les indiens, car ils ne sont pas ses créatures. Le débat reste alors le même : les indiens sont-ils des créations de Dieu ?

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