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Berlin, au cœur de la Guerre Froide

Étude de cas : Berlin, au cœur de la Guerre Froide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2020  •  Étude de cas  •  2 442 Mots (10 Pages)  •  757 Vues

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Etude critique de documents

Sujet : Berlin, au cœur de la Guerre Froide

Malgré la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec la signature de la capitulation de l’Allemagne Nazie le 8 Mai 1945, des tensions persistent, mises en cause par les divergences politiques des pays vainqueurs. Ainsi débute une guerre d’un nouveau genre : la Guerre Froide. De 1945 à 1991, cette guerre aura opposé les deux Grands qui ne sont autres que les Etats-Unis et l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques). A travers des affrontements indirects, ces derniers ont, chacun, cherché à imposer leur idéal politique. En Europe, Berlin fut au cœur du conflit. La ville, tout comme le pays, fut divisée en quatre zones, occupées par les quatre états vainqueurs de la Guerre 39-45 : la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et l’URSS. Ainsi, l’Allemagne de l’Est et Berlin-Est se retrouvent aux mains du bloc Soviétique tandis que l’Allemagne de l’Ouest et Berlin-Ouest sont sous la politique des états démocratiques ayant pour leader et modèle principal les Etats Unis.

L’étude critique se base sur deux documents iconographiques relatant cette guerre inédite. Le premier est une photographie ayant pour titre : Début du pont aérien. Celle-ci représente un avion de ravitaillement américain survolant les habitants de Berlin-Ouest. Le second document est quant à lui une caricature réalisée par Plantu, illustrateur français, parue le 11 novembre 1989 dans le journal Le Monde. Elle représente la chute du mur de Berlin de manière satirique.

Ainsi, dans le contexte de la Guerre Froide, nous pouvons nous demander en quoi la ville de Berlin est-elle un enjeu des rivalités que se livrent l’URSS et les Etats-Unis de 1945 à 1989 ?

Dans un premier temps nous développerons le contexte de cette guerre si particulière qui amène à une cristallisation des tensions entre les deux Grands puis nous étudierons l’aspect stratégique que représente la ville de Berlin.

Suite à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et à la capitulation de l’Allemagne Nazie, les tensions entre les deux Grands (les Etats-Unis et l’URSS) se voient renforcées : c’est la genèse de la Guerre Froide. Berlin se retrouve au cœur de ce processus.

Comme nous pouvons le voir à travers la photographie intitulée « Début du pont aérien », hommes, femmes et enfants de Berlin-Ouest observent et attendent le ravitaillement orchestré par les Etats-Unis dans le cadre du plan Marshall. Ce document représente donc la période de blocus mis en place par l’URSS de Juin 1948 à Mai 1949, coupant ainsi toute relation terrestre entre les Etats-Unis, la France et le Royaume Uni avec la zone de Berlin-Ouest qu’ils administrent. En bas de la photographie se trouvent les habitants de Berlin-Ouest, prisonniers dans leur propre ville puisque celle-ci est entourée de territoires appartenant à l’URSS. Le leader soviétique décide donc de contrôler et couper l’accès aux axes ferroviaires et routiers menant à l’Ouest de la ville. La navigation sur le canal de la Sprée est également interrompue. Cependant, les Etats-Unis ne se laissent pas désarmer et décider de monter un pont aérien. Ce ballet aérien permet ainsi l’atterrissage d’un avion dans Berlin-Ouest toutes les 90 secondes. De ce fait, des largages quotidiens de marchandises et de denrées alimentaires sont organisés pour éviter toute pénurie dans Berlin-Ouest. Au total, ce sont plus de 2.5 millions de tonnes de marchandises qui sont acheminées par les Rosinenbombers (aussi surnommés Candy Bombers ou Raisin Bombers par les Berlinois). Staline, face à l’échec de son coup de force, décide de lever le blocus de Berlin le 1er Mai 1949.

Pour autant, malgré la levée du blocus, les tensions restent présentes et les positions des pays s’avèrent désormais irréconciliables quant au sort de l’Allemagne. C’est alors qu’en 1949 naissent deux Républiques en Allemagne : la RFA (République Fédérale Allemande) qui regroupe l’Allemagne de l’Ouest et la RDA (République Démocratique Allemande) représentant l’Allemagne de l’Est. Et, plus tard, en 1961, s’érige le « mur de la honte », le mur de Berlin.

Durant 27 années, les habitants de Berlin-Est se retrouvent encerclés par un mur de plus de 3 mètres de haut et de 155 kilomètres de long édifié dans la nuit du 12 au 13 août 1961, sous les commandements de Nikita Krouchtchev, dirigeant de l’URSS.

Ce nouvel ouvrage, comme illustré dans la caricature de Plantu représente le fruit de la Guerre Froide : la scission en « deux Allemagnes ». Le Berlin Mauer (mur de Berlin) a été construit dans le principal but d’éviter la fuite massive des Berlinois de l’Est recherchant l’émancipation d’un système politique régit par Krouchtchev. En effet, de 1950 à 1961, plus de 2.6 millions de passages de Berlin-Est vers Berlin-Ouest sont totalisés suite à une répression politique menée contre les mouvements sociaux dans la partie Est de la ville. Dans le document 2, à travers la pelleteuse représentée pour détruire le mur de Berlin, Plantu peut nous suggérer l’évènement de Juin 1953 où les chars soviétiques ont écrasé des ouvriers en grève. Ce même mur est justifié par les communistes comme assurant une paix durable en Europe, une stabilisation économique. Il devait aussi permettre d’assoir la suprématie communiste sur Berlin-Est et protéger ce territoire face à un adversaire jugé intrusif et impérialiste. Cependant, Kennedy s’oppose à cette vision et déclare lors de son discours du 26 Juin 1963 que ce « mur de la honte » n’est autre que la preuve de l’échec idéologique et économique du communisme. En effet, dans son allocution, il rapporte le nombre de Berlinois de l’Est ayant préféré rejoindre Berlin-Ouest et la faiblesse du niveau de vie en RDA. Son discours se termine par cette célèbre locution : « Ich bin ein Berliner », prônant les libertés fondamentales et reprise dans la caricature réalisée par Plantu. Cependant, ce n’est qu’en 1989, après un changement de dirigeant au sein du gouvernement soviétique, que le mur est finalement détruit. En effet, Gorbatchev remplace Krouchtchev en 1985 et instaure des réformes radicales : la perestroïka (restructuration) et le glasnost (transparence). Cette nouvelle politique, aux allures démocratiques, amène à un accord entre la RDA et la RFA et fait tomber le mur de Berlin. Ainsi les familles, les amis, les connaissances, longtemps séparés par cet épais amas de béton et de barbelés, peuvent enfin se retrouver. Les Berlinois de l’Est, habitants de la RDA, retrouvent l’espoir d’une vie meilleure à travers la chute du mur comme le traduit la caricature du document 2 où nous pouvons voir des visages heureux, souriants, l’esprit à la fête. Cela contraste notamment avec la photographie du document 1 où l’on peut supposer que celle-ci, à travers les dos tournés à l’objectif, a pour but de montrer un certain abattement de la population face à la situation traversée par l’Allemagne. Ces deux représentations de la population créent une certaine dynamique et représente ainsi l’évolution des tensions subies par le peuple à travers les décennies.

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