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S'émanciper par la colère, la Civilisation, ma mère !

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Par   •  20 Juin 2017  •  Analyse sectorielle  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  5 063 Vues

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« S'émanciper par la colère », La Civilisation, ma mère !, Driss Chraïbi, 1972

Brève biographie de l'auteur : (Sur le livre)

Œuvres Principales : 

  • Le Passé simple (1954)
  • Les Boucs (1955)
  • La Civilisation, ma Mère!... (1972)

Genre : Autobiographique

Mouvement : Le réalisme (à définir grâce au livre)

Dans son roman publié en 1972, Driss Chraïbi expose, à travers le regard de ses deux fils, le personnage d’une mère,mariée trop jeune à un inconnu beaucoup plus âgée.  Cantonnée chez elle, infantilisée par son mari, elle ignore tout du monde moderne qui se développe à l’extérieur. La première partie du roman raconte son absence d’autonomie, et les efforts de ses deux fils pour l’émanciper et la faire sortir. La seconde partie du roman est racontée par le fils cadet, qui décrit la libération de sa mère et son affirmation. Dans l’extrait proposé, la mère, qui a enfin pris conscience de son, enfermement dans une société patriarcale et traditionnelle, adresse des reproches à son mari, qui ne l’avait encore jamais regardée comme une femme, comme un être humain

Problématique : Quels sont les processus d'émancipation ?

Axe 1 Un personnage à la révolte expressive

Axe 2 Itinéraire d'un personnage, de l'ignorance à la liberté.

Thème 1 colère et indignation

propos et illustrations :

À travers son discours-fleuve, (à savoir, un long soliloque à l'intérieur d'un récit).(Ce discours ) le narrateur rend à la fois le personnage crédible, vraisemblable dans le cadre spatio-temporel dans lequel il évolue, et contribue également à le caractériser. Ici nous assistons à la mise en scène d'une femme humble au prise avec son quotidien. Elle semble prendre conscience de son asservissement et en fait état. La longueur du discours est volontaire est permet à l'auteur d'insister sur le ressenti du personnage.  En effet, Le personnage nous fait ressentir de la colère, de l’indignation. on adhère à ses propos et on ressent aussi de la compassion, de l’empathie pour ce personnage enfermé et réduit à un bien-être matériel qui l’a empêché jusque là de réfléchir…

chercher les illustrations champ lexical de la misère de la pénibilité.....

déduction. Le discours est un moyen pour exposer un mal être intérieur. Lorsque le discours se prolonge il permet au personnage d'étayer à la fois du contenu mais aussi de la tonalité. IL se dégage de ce discours long de la pitié et engage le lecteur dans une prise de position pour le personnage.

thème 2 revendiquer par la souffrance

Le personnage de la mère emploie majoritairement des phrases interrogatives. Ces questions rhétoriques,à savoir, fausses questions qui n'appellent pas de réponses, mais servent à mettre en relief un thèse ou à élaborer une stratégie par l'annonce d'arguments, permettent d’interpeller à la fois le mari et le lecteur, de les impliquer dans le discours et de les faire réfléchir. La mère expose ses revendications et dit sa détresse de ne rien savoir, de ne rien connaître, de ne pas vivre, en fait.

Illustréz par vous même.

thème 3 s'exprimer par l'analogie

propos illustration : L’âme de la mère est évoquée au début du texte : elle est d’emblée comparée à la « gousse d’ail que l’on écrase »(ligne 3), ou au « balai que l’on remise » (ligne 4). Ces deux métaphores réduisent l’âme à quelque chose de matériel, la cuisine et le ménage, soit deux domaines traditionnellement attribués aux femmes. Par ailleurs, les deux termes négatifs « écrasée / remise » renforcent cette idée de réduction, voire d’inutilité. La comparaison suivante est plus positive, puisqu’elle est placée sous le signe de l’espoir futur : « va-t-elle pouvoir un jour chanter… ? » (ligne 5).Le vocabulaire employé aux lignes 5 et 6, « danser »,« claquettes », « tambourin », renforce son aspect musical et dansant, et souligne ainsi la volonté d’émancipation, d’ouverture, à la fois de l’âme et du corps, de la voix qui s’élève et se fait entendre au-delà de la « porte en chêne clouté » (ligne 9). L’âme joue un rôle important, puisque c’est elle qui doit éveiller ou réveiller la femme, en lui insufflant le mouvement et le rythme « faire résonner ma carcasse » (ligne 5), « battre ma peau (ligne 6) ».

déduction ; L'abondance de figures d'images dans ce texte permettent en effet au personnage de représenter sa vison d'elle même par analogie. Elle se compare à des objets de la contingence, sans importance, de toute nature, nourriture, objet de manage, objet de danse. La construction par image qui compare le réel à l'âme permet au personnage d'exprimer son ressenti et d'en faire état.

Thème 1 savoir de l'ignorance

propos illustrations Le texte est parsemé du vocabulaire du savoir et de l’ignorance ; on trouve en effet les termes « appris » (ligne 14), « savoir » (ligne 14), « je ne sais rien » (lignes 10et 22) ». Ce champ lexical du savoir et de l'ignorance implique le lecteur dans une réflexion à propos des gens humbles sans éducation savante.  Le même verbe est ainsi employé de façon affirmative puis négative, repris par « rien » répété deux fois aux lignes 22 et 23. Ce réseau lexical est complété par le verbe « aveugler » (ligne 13) ainsi que la restriction « je ne sais rien » (ligne 22). La mère reproche ainsi à son mari d’avoir été cantonnée dans l’ignorance et réduite à un univers qui nie tout ce qui existe de l’autre côté de la porte de la maison « au-delà de cette porte en chêne » (ligne 9). Elle lui reproche aussi son ignorance au sujet de ses origines, de sa culture et de sa langue. Elle se présente ainsi comme une femme sans âme, sans esprit. On retrouve dans le texte l’idée d’absence de nourriture spirituelle, marquée par les négations, au regard de la nourriture « physique » dont on la « gave » (ligne 10).

deduction Par une sorte d'achimie qui met en scène savoir et ignorance, l'auteur par le biais de son personnage éclaire la condition des femmes dans un système de reduction de la femme à un rôle de ménagère. Le discours est pathétique nous l'avons vu, toutefois il contient du fait de l'opposition savoir et

thème 2  comparer pour revandiquer

Dans les lignes 13 à 20, la mère se compare d’abord aux vagabonds qui n’ont pas de bien matériel, mais ont cette liberté de se déplacer, d’agir, de connaître le monde extérieur. Elle se compare ensuite aux autres peuples qui « relèvent la tête » (ligne 6), puis à ses « enfants » (ligne 18) qui, eux, ont pu avoir une éducation, progresser, apprendre, sortir… Ces nombreuses comparaisons soulignent sa révolte : ceux qui se déplacent, les peuples qui acquièrent leur

autonomie, ses enfants qui ont eu le droit de grandir lui font ressentir à quel point elle est réduite à n’être encore qu’une enfant, à l’image d’un peuple soumis. Elle s’affirme donc comme citoyenne (semblable à un peuple), comme femme, et comme être humain, tout simplement ?

Deduire. Par la comparaison graduée de sa condition à d'autres catégories sociales ou ethniques, le personnage met en évidence sa condition et revandique.  La progression du texte la conduit à passer de la revandication à l'affirmation de son statut.

thème 3  dénoncer pour se libérer.

Les marques de première et deuxième personne du singulier sont très présentes. Le « tu » omniprésent des lignes 10 à 13 fonctionne comme une sorte  d’accusation directe du mari. Le « je » est moins présent en tant que sujet, mais fréquent à travers l’emploi du possessif pour désigner son âme « mon âme » (ligne 1), comme si elle se dissociait en âme et corps. Par ailleurs, cette première personne est aussi très souvent complément, puisque soumise aux

directives et actions du mari, « tu me brides », « tu m’aveugles » (lignes 12-13) ; le pronom « me » montre ainsi comment elle a été réduite. Enfin, la première personne sujet intervient surtout en fin de discours, « parce que je suis une femme » (ligne 20), ce qui dénote une affirmation progressive d’elle-même, et la volonté de s’affranchir de sa réclusion. La relation entre les deux personnages qui ressort est donc bien une relation de domination, de maître à esclave

« bridé » (ligne 12). Il s’agit presque d’une relation de l’homme à l’animal, puisqu’à travers les termes comme « bride », « oeillères » (ligne 12) » et « broute » (ligne 25), la mère est assimilée à un herbivore

déduire. Le texte manifeste la présence d'un je vindicatif et combatif. Le personnage prend possession de lui même par un Je qui désigne son âme et déonce un TU le mari, l'autre celui qui asservit. Le je dénonce en même temps qu'il se libère.

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