Reprise sur le sonnet de louise labé

REPRISE SUR LE SONNET DE LOUISE LABÉ

CONTEXTE DU POÈME :

Comme Ronsard, Louise Labé vécut au XVIème siècle, pendant la Renaissance. Cette poétesse lyonnaise était surnommée "La Belle Cordière", car son père et son mari étaient cordiers (ils fabriquaïent et vendaient de la corde). Humaniste, Louise Labé avait reçu une bonne éducation, elle connaissait plusieurs langues, montait à cheval, maniait les armes et connaissait les poètes antiques et notamment le latin Ovide, et les poètes italiens comme Pétrarque (14ème siècle), dont elle s'inspira en écrivant ses vingt-quatre sonnets lyriques dans lesquels elle exprime les tourments de la passion amoureuse. Notre sonnet est le huitième du recueil.

REMARQUE : ce sonnet n'est pas écrit en alexandrins mais en décasyllabes (vers de dix syllabes) et le schéma des rimes n'est pas le schéma traditionnel comme suit (ABBA ABBA

CCD EED ou CCD EDE). Ici, le schéma est ABBA ABBA (rimes embrassées) et CDC CDD (disposition inhabituelle)

Problématique : QUELLE IMAGE LOUISE LABÉ DONNE-T-ELLE DE L'AMOUR ?

I - Louise Labé donne une image violente de l'amour qui apparaît comme un tyran sans pitié pour la poétesse :

A Elle fait une allégorie de l'Amour : le sentiment amoureux est un personnage autoritaire. L'Amour devient un personnage ici, comme le montre la majuscule : "Ainsi Amour inconstamment me mène".

Amour est d'ailleurs repris par le pronom personnel "Il" et il est sujet de verbes d'action : "me mène”, "Il me remet”. En revanche, la poétesse est alors désignée par des pronoms personnels objets (pas sujets), ce qui montre qu'elle subit les actions d'Amour : "me mène", me remet". Elle est comme une marionnette entre les mains du Dieu Amour.

D'ailleurs, c'est bien Amour qui décide, puisqu'elle n'a pas de certitude. On le voit avec la gradation des verbes de pensée entre le vers 10 et 12: "quand je pense", “quand je crois" : l'évolution entre le verbe "penser" et le verbe "croire" montre que Louise est de moins en moins sûre d'elle, car elle a conscience de ne pas maîtriser la situation.

L'allitération en "m" au vers 9 "Amour inconstamment me mène" fait entendre la force de l'Amour et insiste sur l'adverbe de manière "“inconstamment" (adverbe de quatre syllabes placé au centre du vers) qui montre la dimension mouvante de la situation.

B La poétesse se dit torturée par Amour qui ne lui laisse pas de répit :

Il s'agit d'un sonnet lyrique puisque la poétesse y livre ses émotions personnelles et élégiaque, car elle se plaint. Le premier mot du poème est le pronom personnel de la première personne "je" : "Je vis, je meurs" et le poème est traversé par ce pronom (12 "Je", 6 "me”): "je ris et je larmoie", "quand je crois ma joie être certaine" et par les déterminants possessifs de la première personne (4) : "Mon bien", "ma joie", "mon premier

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