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Molière

Dissertation : Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 787 Mots (8 Pages)  •  244 Vues

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Yacer Spyruma Classe

Français : Dissertation

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Près de trois siècles après Molière, Bertolt Brecht affirmait, en 1948, que : “L'affaire du théâtre a toujours été de divertir les hommes, il n'y a aucune contradiction entre divertir et instruire, car il y a plaisir d'apprendre”. En effet, depuis les antiques Dionysies, les œuvres théâtrales, et plus particulièrement les comédies, visent à divertir, soit à offrir un certain plaisir ou loisir. C'est fort de cet héritage millénaire que Molière rédige en 1673 le Malade Imaginaire. L'auteur de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin est en charge depuis 1664 des divertissements royaux de sa Majesté le roi Soleil tandis que le royaume de France connaît un développement "à nul autre pareil". Il se doit ainsi d'assurer le divertissement et le plaisir de son altesse sérénissime. C'est d'ailleurs dans le Malade Imaginaire, dernière pièce de Molière le virtuose, que le rire devient un outil d'amusement royal. Dans l'œuvre qui relate l'existence d'Argan, hypocondriaque risible abusé par des médecins du XVIIIème siècle, le rire est un outil puissant au service de l'oisiveté.

Néanmoins, nous pouvons nous demander si le Malade Imaginaire est un simple divertissement ou s'il poursuit d'autres objectifs.

Pour tenter de résoudre ce paradoxe, nous considèrerons en premier lieu que l'intrigue du Malade Imaginaire aspire à divertir. Par suite, nous nous pencherons sur les objectifs du Malade Imaginaire en tant que spectacle plus large. Enfin, nous verrons que la notion de simple divertissement est contraire à la devise de Molière et que le divertissement reste au service de d'autres intérêts.

Nous postulerons d'abord que le Malade Imaginaire est un spectacle de divertissement. Pour cela nous évoquerons le devoir royal, les différents comiques et les multiples rebondissements de l'ouvrage.

L'œuvre de Molière, une comédie-ballet vise en premier lieu à distraire à sa majesté. En effet, la promotion de la compagnie de Molière au rang de troupe du roi en 1665 et sa charge de directeur des divertissements royaux astreignent l'auteur à divertir Louis le Grand. Ainsi, lors de la rédaction du Malade Imaginaire l'auteur aspire à construire un grandiose divertissement, à même d'amuser par le comique sa majesté. Pour cette raison, l'œuvre a, en raison du devoir royal de Molière, en premier lieu un objectif divertissant. De plus, Molière affirme que ses œuvres doivent nécessairement être divertissante pour "que sa Majesté ne baille pas " (comme elle le fit devant la représentation de Nicomède par Molière avant que sa troupe ne devienne troupe unique du roi). Les intermèdes du Malade Imaginaire visent ainsi à assurer le délassement du public en engageant des frais colossaux (singes, chants, musique, …).

De plus, les différents comiques tels que le comique de répétition inhérent à la scène dix de l'acte trois (anaphore de <<le poumon>>) égaient eux aussi le public de Molière. L'expression oxymorique d'Argan un <<beau jeune vieillard pour quatre-vingt-dix ans>> récrée quant à elle l'auditoire en raison de l'antinomie qui la compose. En complément du comique de mots, le divertissement est aussi créé par un habile jeu d'acteur, parfois appuyé par la double énonciation, notamment utilisée par Toinette au cours de l'acte III. Qui plus est, l'exploitation d'un procédé classique de la comédie, le travestissement, au cours de l'acte III, raffermit l'importance du divertissement. En effet, la transformation de Toinette en médecin délasse notablement le spectateur, amusé par la similitude entre sa conduite et celle d'un médecin.

Enfin, le Malade Imaginaire s'affirme comme une œuvre divertissante en raison des multiples rebondissements. En effet, les atermoiements d'Argan, sa maladie surjouée et son changement d'état amusent le lecteur. De plus, la duplicité de Béline et son attrait pour le lucre distraient le lecteur qui peut par exemple entrevoir en elle le miroir de d'autres nobles de connaissance. De la même façon, la gaucherie de Thomas Diafoirus et l'ondoyance de son discours égaient l'auditoire en raison de la frappante similitude avec la conduite des courtisans. Le duc de Saint-Simon stipule d'ailleurs dans ses Mémoires qu'"un discours de cour n'est vraiment du flagorneur que si le courtisan le modifie à l'envi".

Bien que le divertissement soit au centre de l'œuvre de Molière, celle-ci semble s'affirmer comme un spectacle plus large. Nous ferons allusion à l'intérêt social de l'œuvre qui brosse un portrait réaliste des êtres du Grand Siècle. Par suite, nous étudierons les tendances morales que l'œuvre éclaire à l'aide notamment de personnages types.

En effet, l'œuvre propose, comme les Caractères de La Bruyère, des portraits des êtres du XVIIème siècle. À ce titre, Diafoirus

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