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MOUAWAD - Incendies - scène 5

Commentaire de texte : MOUAWAD - Incendies - scène 5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 736 Mots (7 Pages)  •  10 273 Vues

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INCENDIES – Scène 5

MOUAWAD

INTRODUCTION

Auteur

- Wajdi Mouawad est né en 1968 au Liban

- C'est un homme de théâtremetteur en scène, auteur, comédien,  directeur artistiqueplasticien et cinéaste, ...

- Il quitte son pays natal en 1978 à l’âge de dix ans à cause de la guerre civile au Liban. Sa famille immigre en France, puis au Québec.

- Il suit rapidement des cours de théâtre

Oeuvres

- Directeur de théâtre, il met en scène de nombreuses pièces comme Mac Beth (Shakespeare), Don Quichotte (Cervantès)

- Il est l'auteur de pièces de théatre comme « Littoral », « Incendies », « Assoiffés », « Victoires »

- Mais il est également connu comme interprète, auteur de romans, d'essais, ….

Extrait

- La pièce de théatre Incendies paraît en 2003 .

- L'intrigue repose sur les dernières volontés d’une mère qui charge ses enfants, Simon et Jeanne, de retrouver leur(s) père et frère dont ils ignoraient l’existence.

- L’extrait constitue le premier retour dans le passé par rapport à l’intrigue principale.

Problématiques :

En quoi cette scène introduit-elle la tragédie qui va suivre?

Dans quelle mesure Nawal se montre être un personnage à la fois innocente et consciente du destin tragique qui l'entoure ?

I Un aveu difficile et paradoxal 

        A- Nawal et le secret

- Paradoxe entre la nécessité de parler et celle de se taire, entre le secret causé par la peur et l’aveu produit par la joie →  dramatise la scène.

- Nawal semble détentrice d’un secret avec les marques d'énonciation : elle est celle qui « sait » par rapport à Wahab qui, lui, ne «sai[t] pas encore ».

-Tirade, découpée en 3 temps, clairement destinée à «Wahab » (qui ne parle pas) que Nawal interpelle directement : son nom, prononcé 3 fois

- Aveu crucial destiné à lui seul → multiplication des marques pronominales de la 2ème personne du singulier (« tu », « toi », « te »)

- Recherche effrénée de Nawal à travers la forêt, prête à tout pour pouvoir lui parler

        

        B- La difficulté de parler

- Ms malgré la nécessité de parler, Nawal renonce à « hurler » son secret – (1ère intention) – pour le « dire à l’oreille » de celui à qui il doit être dit

- Tirade de Nawal entrecoupée de deux silences avec didascalies « Elle se tait » et « Il l’embrasse »  montre la difficulté de faire cet aveu, mais donne aussi une dimension plus solennelle ou dramatique.

- La lumière de l’aube, «Aube. Forêt. Rocher. » place la scène sous le signe du dévoilement → la lumière anticipe l’aveu de Nawal.

- 1er mouvement de la tirade est constitué d’injonctions adressées à Wahab → parfois sur un mode assez autoritaire « Écoute-moi », « Ne dis rien », parfois sur le mode de la prière « promets-moi », « s’il te plaît, laisse le silence ».

- Enchaînement de phrases courtes, majoritairement à l’impératif, qui montre l’urgence de parler et la nécessité d’être sûre d’être entendue jusqu’au bout.

- Nawal conditionne donc son interlocuteur à recevoir la révélation en insistant sur l’importance et la gravité de ce secret.

- On comprend que le secret est crucial par les précautions qu’elle prend avant de le révéler « à partir du moment où je vais laisser échapper les mots qui vont sortir de ma bouche »,

- Elle diffère le moment de parler jusqu’à décider de se taire : « Je vais me taire », → celle qui annonçait qu’elle allait parler, et dont on attend la parole, dit qu’elle va se taire.

        C- Le dilemme de l'aveu

- Le dilemme de l’aveu se traduit par une série d’antithèses entre «parler » et « se taire », « hurler » et « dire à l’oreille », faire entendre le secret à « tout le village » jusqu’à « la lune et les étoiles » et le dire seulement à « Wahab ».

- Cet aveu est lourd de conséquences sur leur vie et même source de danger donc Nawal hésite, met du temps.

- C'est à la première phrase du troisième mouvement que Nawal ose enfin formuler son lourd secret : « J’ai un enfant dans mon ventre. »

- La simplicité de la phrase contraste avec la complexité de celles qui précèdent.

- Comme pour s’en persuader ou en persuader Wahab, elle répète cette vérité d’une autre façon : « Mon ventre est plein de toi », mettant cette fois-ci l’accent sur l’idée d’une fusion amoureuse.

II. Le lyrisme d’une adolescente amoureuse

-  Présence d'un désordre émotionnel chez Nawal qui transparaît dans l’organisation de sa tirade → chronologie des événements complètement bouleversée.

- Il faut attendre la 3ème partie de son discours pour comprendre que son agitation (la vieille Elhame lui a annoncé qu’elle était enceinte).

- C’est cette révélation qui l’a incitée à chercher Wahab toute la nuit pour lui annoncer la nouvelle → c’est ce qui cause sa peur qu’on les sépare et, plus encore, qu’on les tue.

- Avec l’émotion,  passé, avenir et présent se mêlent → présent de l’énonciation, futur, plus-que-parfait, imparfait le futur présents dans une même phrase : « … même si j’ai la conviction que je serai à jamais incomplète […], même si […] je t’avais trouvé, toi, et qu’avec toi je tombais enfin dans les bras de ma vraie vie, je ne pourrai plus rien te demander ».

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