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Incendies, scène 31 : « L’homme qui joue », Wajdi Mouawad, 2009

Dissertation : Incendies, scène 31 : « L’homme qui joue », Wajdi Mouawad, 2009. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2016  •  Dissertation  •  1 080 Mots (5 Pages)  •  16 067 Vues

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Incendies, scène 31 : « L’homme qui joue », Wajdi Mouawad, 2009

Dans cet extrait, nous découvrons le personnage Nihad un personnage nouveau, complétement différent mais pourtant pas inconnu à l’histoire. Malgré l’absence d’explication de la scène et du personnage, le lecteur suivant la recherche du frère des jumeaux, devine que Nihad est celui-ci.

I- Un dialogue faussé : langage verbal

A) Un rapport dominant-dominé

Tout d’abord, notons que Nihad est armé et tient en joug un homme sans défense, il ne tient qu’un appareil photo.

« Non, non, je ne veux pas mourir », « qu’est-ce que vous faites ?! Ne me tuez pas ! » : L’exclamation montre l’émotion intensive du photographe, l’utilisation de l’impératif montre l’ordre ou ici la prière et la négation est un indice de peur.

« Oui… de guerre… photographe de guerre » : les points de suspension illustrent un bégayement, une hésitation ; le photographe a peur de chaque réaction de Nihad. Il s’agit donc d’une aposiopèse car son discours est interrompu par une forte émotion.

« Il tire l’homme par les cheveux » explicite la domination de Nihad qu’il exerce ici de manière violente. De plus il prend le temps de faire des commentaires, ce qui montre son aise, il prend son temps, il n’est pas troublé par la situation et par le meurtre qui s’en suit.

B) Un faux dialogue : des répliques qui ne se répondent pas

Contrairement au photographe apeuré qui parle beaucoup, qui tente de négocier sa vie, Nihad est dans l’action et refuse de parler, d’ailleurs ses seules paroles ne sont pas celles auxquelles le spectateur et le photographe s’attendent.

En effet il commente, sans répondre « C’est la phrase la plus débile que je connaisse » : nous avons ici une métalinguistique (« la phrase ») + Adverbe intensif (« plus ») + « débile » montrant la vulgarité de Nihad.

Le photographe tente de communiquer dans le jeu des questions réponses, mais Nihad esquive le sujet, comme si il n’écoutait pas et rompt la communication : « Non ! Ce n’est pas beau ! ». L’exclamation met en avant la colère soudaine de Nihad et suggère la peur du photographe.

Nihad se focalise sur la photographie et l’appareil du photographe, il semble lui permettre d’oublier la violence.

C) C’est également un faux dialogue car cet homme n’a pas envie de parler

Le photographe tente de convaincre Nihad de lui laisser la vie. Ainsi il utilise la parentalité pour attendrir celui-ci : « Je pourrais être votre père » (formule d’hypothèse), « j’ai l’âge de votre mère » (+ affirmation »). Seulement Nihad ne réagit pas, nous comprenons qu’il ne connaît pas ses parents et que les personnages ne partagent pas les mêmes valeurs ce qui ne joue pas en la faveur du photographe.

Il tente alors de négocier avec ses pellicules (preuve de l’identité du photographe), mais Nihad se fiche de lui.

Ses arguments ne fonctionnent pas car Nihad est un personnage d’action, insensible, contrairement au photographe qui est dans la parole et émotif. Ceci souligne l’idée d’opposition des valeurs des personnages.

Transition : En effet, les mots ne suffisent pas chez Nihad. C’est un homme d’action, d’où la présence de nombreuses didascalies.

II- Le langage para-verbal dominant

A) Un personnage en pleine action

L’action précède la parole, nous observons des didascalies kinésiques (étude du corps en mouvement).

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