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Les essais, Montaigne

Dissertation : Les essais, Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 925 Mots (8 Pages)  •  1 034 Vues

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          DISSERTATION SUR LES ESSAIS DE MONTAIGNE.

                                               

                   La littérature permet une réflexion sur l’homme et le monde. Parfois sous forme d’argumentation indirecte comme les récits et  les fables. Mais aussi sous forme argumentative directe avec des textes dit «textes à idées» théoriques, comme par exemple, des discours, des traités ou bien encore des essais.

 Un essai est une œuvre de réflexion portant sur des sujets divers et exposée de manière personnelle, voire subjective de l’auteur. C’est un texte littéraire qui se prête à la réflexion philosophique. L’essai peut être polémique ou partisan.

 Nous pouvons nous demander quelles caractéristiques de l’essai en font un genre particulièrement adapté à la réflexion sur l’homme et le monde.

 Nous analyserons d’abord l’essai de par sa tentative de neutralité d’apporter des connaissances objectives, puis nous étudierons l’essai de par sa profonde subjectivité et sur sa parole humaine, enfin nous examinerons l’essai de par sa liberté de sa forme et de sa pensée.

                   Montaigne nous apporte des descriptions objectives, des témoignages neutres et nous fourni une restitution de la parole de la part des témoins, pour nous efforcer de développer une réflexion propre à chacun.

                   Tout d’abord, dans Des Cannibales, la description des amérindiens est très précise, grâce à ses témoins , sur leur lieu de vie, leur mode de vie et sur leur mœurs. Les pages 29 à 34 sont consacrées à ces descriptions. «Ils sont assis le long de la mer, et fermés du côté de la terre de grandes et hautes montagnes, ayant, entre deux, cents lieues ou environ d’étendue en large» (l.187-190).  «Toute la journée se passe à danser. Les plus jeunes vont à la chasse des bêtes, à tout des arcs. Une partie des femmes s’amusent cependant à chauffer leur breuvage.» (l.217-219). «Ils ont je ne sais combien de prêtres et prophètes, qui se présentent bien rarement au peuple, ayant leur demeure aux montagnes» (l.238-239). «Si leurs voisins passent les montagnes pour venir les assaillir, et qu’ils remportent la victoire sur eux, l’acquêt du victorieux, c’est la gloire, et l’avantage d’être demeuré maître en valeur et en vertu» (l.337-340). Les descriptions de Montaigne, au sujet des amérindiens, nous permettent de comprendre comment ils vivaient à l’époque de la découverte de «l’autre monde». Dans les coches, il décrit également parfaitement les jeux du cirque Romain: «C’était cependant une belle chose que de transporter et de dresser sur les arènes quantités de gros arbres, avec toutes leurs branches et leurs verdures,(...)il y avait soixante ou quatre-vingts rangées de gradins,également en marbre et garnis de sièges sur lesquels cents mille personnes pouvaient prendre place et y être à l’aise» (l.325-342). «Puis la scène se transformait en une mer profonde qui recélait force monstres marins et portait des vaisseaux armés pour la représentation d’une bataille navale.(...)Pour s’abriter contre les intempéries, on tendait au-dessus de cette immense enceinte, soit des voiles de pourpres brodés à l’aiguille, soit des étoffes de soie teintes d’une couleur ou d’une autre.» (l.348-374). Montaigne apporte seulement des descriptions, sans donner de quelconque jugement, ce qui est favorable au développement de la réflexion que va se faire l’auteur en découvrant le livre.

                  Ensuite, Montaigne paraît impartial lors de sa critique des Amérindiens qu’il fonde tout le long des essais. Dans Des Cannibales, il dit qu’être anthropophage s’oppose à la raison. «Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort» (l.299-300, Des Cannibales). Dans Des Coches, il les trouve naïfs vis-à-vis des conquistadores qui viennent explorer «Le Nouveau Monde» Enfin, Montaigne représente son secrétaire de façon simple et rustique: «Ou il faut un homme très fidèle, ou si simple qu’il n’ait pas de quoi bâtir et donner la vraisemblance à des inventions fausses, et qui n’ait rien épousé. Le mien était tel.» (l.102-105, Des Cannibales).

                   Enfin, à la fin Des Cannibales, Montaigne évoque sa rencontre avec trois brésiliens, des gens venus de «l’autre monde». Ces derniers s’étonnent du système politique francais fondé sur la monarchie héréditaire et sur l’acceptation du peuple concernant les inégalités.

                   Nous pouvons donc affirmer que les essais, nous amènent à nous poser des questions sur les différentes civilisations de l’époque et la manière de savoir comment elles cohabitaient ensembles.

                    Mais ces essais portent également sur une parole humaine.

                   Premièrement,  Montaigne nous fait part de ces expériences personnelles, notamment sur son mal des transports et son mal de mer: «Il me semble après avoir vu Plutarque qu’après avoir donné quelques preuves que la crainte peut produire le mal de mer, il attribue à cette cause les soulèvement d’estomac qu’éprouvent ceux qui voyagent sur mer. Moi qui suit fort mal à ce sujet, je sais pertinemment que, chez moi, la crainte n’en est pas la cause, et je le sais non par conjectures mais par expérience». (l.18-28, Des Coches). «Je ne puis supporter longtemps, et quand j’étais jeune je les supportais encore moins, les coches, les litières, les bateaux; je hais, à la ville comme à la campagne, tout moyen de locomotion autre que le cheval». (l.96-99, Des Coches). Il nous confie également une sphère personnelle de son enfance en présentant son domestique: «J’ai eu longtemps avec moi un homme qui avait demeuré dix ou douze ans en cet autre monde qui a été découvert en notre siècle, en l’endroit ou Villegagnon prit terre, qu’il surnomma la France antarctique» (l.11-14, Des Cannibales). L’auteur intervient franchement dans la discussion avec les trois brésiliens: «Je parlais à l’un d’eux fort longtemps, mais j’avais un truchement qui me suivait si mal et qui était si empêché à recevoir mes imaginations par sa bêtise, que je n’en pu tirer rien qui vaille». (l.495-498, Des Cannibales). Cela démontre donc que Montaigne se livre à coeur ouvert dans ses essais.

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