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Les contraintes d’écritures poétiques constituent-elles des obstacles à la création littéraire ?

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Par   •  16 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 148 Mots (5 Pages)  •  266 Vues

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Les contraintes d’écritures poétiques constituent-elles des obstacles à la création littéraire ?

Entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle nous assistons à l’arrivée du mouvement baroque, caractérisé par un goût du mouvement et de la dramatisation reflets d’un monde instable. C’est un mouvement grandiloquent encouragé par l’église catholique qui souhaite répondre à la réforme protestante ainsi qu’un mouvement qui fait suite à la révolution copernicienne qui a changé la vision du cosmos, pour ne citer que ces deux raisons. Les œuvres littéraires de Chassignet (1571-1635) ou de Corneille (1606-1684) sont des exemples assez représentatifs de ce paradigme esthétique complexe.

En poésie, à ce goût de l’irrégularité de l’onde baroque, succède un besoin de mesure et d’équilibre : le classicisme au XVIIe siècle. François de Malherbe (1555-1628), poète officiel de la Cour du Royaume de France de 1605 jusqu’à sa mort est un exemple très parlant de ce renversement des mœurs littéraires par le prisme de son œuvre. On observe d’abord son goût du baroque pour finalement devenir maître de l’harmonie classique. Il deviendra une référence majeure des théoriciens classiques.

Certes, un poème doit respecter une structure bien précise avec de nombreux paramètres définis justement au XVIIe siècle par le classicisme.

Ce sont des règles strictes inhérentes à la poésie qui, en effet, limitent le nombre de syllabes, les termes employés, la musicalité, etc.

Nicolas Boileau (1636-1711) édicte l’ensemble des règles fondamentales de l’écriture et de ces formes fixes, comme le sonnet, dans son poème didactique et quelque peu argumentatif découpé en quatre chants, publié en 1674 : « L’art poétique » qui est d’ailleurs un bon exemple d’idéal classique et qui deviendra une référence pour les canons esthétiques d’écriture du Grand Siècle (où aussi Boileau loue Malherbe, cité plus haut, avec ferveur).

Dans ce poème, l’auteur met en avant des préceptes que l’on pourrait qualifier de maximes, sous la forme d’un dialogue donc comprenant un destinataire, je cite « Sans cesse en écrivant variez vos discours ». Ces impératifs sont des conseils. Le mot d’ordre est clarté, je cite : « Tout ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement ». Il nous conseille l’amour de la raison et la sacralisation du poème, il désigne ce qui a été préalablement bien conçu ; la qualité et la force de la poésie étant la profondeur du pouvoir de réflexion. Ensuite Boileau insiste sur l’importance du style et renie la fougue et l’abondance qui serait synonyme de disharmonie, d’inconsistance et de futilité, je cite : « Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile, Et ne vous chargez point d’un détail inutile. Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant ».

Effectivement un poème bien structuré était considéré comme plus beau et digne de mérite au XVIIe siècle, ce que soulignera plus tard Théophile Gautier dans son oeuvre « l’Art » paru en 1852 : « Oui, l’œuvre sort plus belle d’une forme de travail ». Dans ce poème parnassien il dépeint le poète comme supérieur aux autres artistes, en le comparant à un sculpteur des mots et en donc prônant cette structuration amenée par les règles poétiques classiques, comme la versification qui est la contrainte principale en poésie.

Des partisans de ces contraintes poétiques s’associent parfois même. C’est le cas de la Pléiade en 1553, composée de 7 ou 8 poètes dont Ronsard (1524-1585) et Du Bellay (1522-1560) pour ne citer qu’eux.

Cependant,

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