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Lecture analytique fahrenheit 451

Fiche de lecture : Lecture analytique fahrenheit 451. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mai 2019  •  Fiche de lecture  •  1 821 Mots (8 Pages)  •  613 Vues

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LA 2, FAHRENHEIT

Analyse des lignes 217 à 288, p. 95-98

☛ Étudier la portée symbolique de cet épisode

I. Une révolte décisive

Montag, fasciné par le livre, transgresse ouvertement l’interdit. Les livres sont interdits dans la société dans laquelle évolue Montag. Il est illégal d’en posséder et impensable d’en lire ouvertement en public. Or Montag se met à lire sans même s’en rendre compte : « il baissa les yeux et s’aperçut qu’il tenait la Bible ouverte à la main ». Il ne semble pas avoir ouvert l’ouvrage intentionnellement, mais machinalement. Le livre s’impose à lui, et loin de penser à se protéger en le dissimulant, il cherche à le lire le plus vite possible. La proposition « il y avait du monde dans le train » ne fait que suggérer qu’il devrait refermer le livre, et l’opposition avec ce qu’il fait en réalité est soulignée par la conjonction de coordination « mais ». Les verbes « serrer » puis « se crisper » (« il serrait le livre », « ses mains se crispèrent sur le livre ») montrent dans une gradation son attachement grandissant à l’objet qu’il tient. Au moment où le slogan publicitaire tente de détourner son attention, son rapport au livre devient physique : il s’agit de le toucher pour se l’approprier (« il ouvrit brutalement le livre et le feuilleta, touchant les pages »). Montag a perdu tout sens des réalités : il n’a pas conscience qu’il se met en danger. b. Lire semble être un besoin irrépressible pour Montag. Prouvez-le en étudiant l’expression de la nécessité dans la fin du second paragraphe.

La lecture de la Bible devient une nécessité pour Montag. On le voit à l’emploi du verbe « devoir », répété deux fois (« aucune ligne ne doit m’échapper, chaque ligne doit s’inscrire »), et à l’expression « il faut que j’y arrive » qui traduit l’anglais « I will  myself to do it ». Cependant la lecture devient très difficile, elle se transforme en une sorte de combat. Montag a beau voir se dérouler les mots, il ne semble pas parvenir à les lire, puisqu’il doit toucher les pages « comme s’il était aveugle, s’arrêtant sur la forme de chaque lettre ». Le rapport au livre devient violent : Montag l’ouvre « brutalement », et la métaphore de l’oiseau martyrisé est de nouveau employée (« en train de battre des ailes dans son poing »). Or le combat ne se livre pas tant avec le livre qu’avec l’environnement extérieur qui perturbe la lecture : quand Montag essaie de retenir les phrases de la Bible, le slogan publicitaire lui impose d’autres mots ; quand il essaie de voir chaque lettre sur le livre, le slogan publicitaire épèle les lettres du nom du dentifrice. La difficulté de la lecture se voit à la répétition de la même phrase, parfois inachevée, et des mêmes mots (« voyez les lis des champs », « voyez les lis, les lis, les lis »), auxquels se confondent des mots de protestation (« la ferme, la ferme »). Il y a une confusion dans l’esprit de Montag entre trois discours différents : le slogan publicitaire, la phrase biblique et ses propres pensées.

c. L’épisode révèle une rupture brutale entre Montag et ses contemporains.

Montag est en rupture totale avec les autres passagers du train. D’une part, parce qu’il est dans un état de colère qui contraste avec leur calme : cela se manifeste par son « cri » et par son attitude, exprimant une forme de souffrance à la limite de la folie, comme nous le montrent les adjectifs qualifiant son visage (« dément, congestionné ») et sa bouche (« sèche, éructante »). D’autre part, parce qu’il est réfractaire à la musique du slogan, alors que tous les autres passagers se laissent conditionner : leurs lèvres commencent « à former les mots Dentifrice, Dentifrice, Dentifrice ». C’est pourquoi les passagers du train sont d’abord « scandalisés », puis « effarés » par son comportement, et l’identifient comme un marginal à faire arrêter. La violence de la confrontation est soulignée par des métaphores et des personnifications associées à l’environnement hostile. Le train est personnifié et c’est lui qui semble agresser le personnage, puisque ses haut-parleurs « vomi[ssent] sur Montag un déluge de musique » (notons l’hyperbole qui amplifie ici la sensation de dégoût, relayée par le verbe « hoqueta »). La musique est comparée à différentes matières métalliques pouvant constituer des armes : « ferblanc, cuivre, argent, chrome et airain ». Le train devient un « serpent » qui siffle, animal dangereux au poison mortel. Face à toutes ces agressions et pour contrer cette tentative de conditionnement, Montag cherche à retrouver la maîtrise de ses mouvements, même si elle provoque une certaine souffrance : « il voulait sentir ses pieds remuer, ses bras se balancer, ses poumons se contracter et se dilater, sa gorge s’irriter au contact de l’air ». La notion d’intentionnalité est importante, elle apparaît dans l’emploi du verbe « vouloir » et dans cette étrange dissociation du corps de Montag en différentes parties qui fonctionnent chacune par elle-même, sans conditionnement extérieur.

II. La force des mots

a. Le slogan publicitaire est martelé pour conditionner les esprits.

Le slogan publicitaire joue sur les effets de répétition. On relève d’abord des répétitions sonores, avec l’allitération en [d] qu’on trouve dans la composition du produit (« Dentifrice »), dans son nom (« Denham ») et dans ses fonctions (« Détergent Dentaire Doublement Décapant »), mais aussi avec le rythme

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