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Lecture analytique de la scène 3, acte IV de Nicomède, de Corneille

Commentaire de texte : Lecture analytique de la scène 3, acte IV de Nicomède, de Corneille. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  954 Mots (4 Pages)  •  1 520 Vues

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Lecture analytique de la scène 3, acte IV de Nicomède, de Corneille

(sans introduction, ni conclusion)

Quelle image de la figure royale cette scène donne-t-elle ? (problématique)

I. Elle présente en réalité deux figures royales

1) Celle de Prusias, un roi en exercice qui s'affirme en tyran

Il prend la parole au début de la scène (vers 1307) = il ouvre le dialogue se conformant en cela à son rôle de roi.

Par la suite, il s'efforce d'afficher une volonté ferme : cf verbes de volonté : "je ne veux pas" (vers 1312), "j'y veux" (vers 1315) + verbe à l'impératif au vers 1330 : "obéis"

Se place en position de supériorité hiérarchique : perceptible à travers la différence de pronoms  : le roi tutoie, son fils le vouvoie : "je ne te crois" (1308), "te craint" (1310) ≠ "voulez-vous" (1317)

Il réaffirme sa position face à son fils qui le place dans une situation difficile : répétition de "ton roi" en deux vers, 1329 et 1330 mais dans le premier, il est placé au début alors que dans le second, il est à la rime = effet d'encadrement (insistance sur le respect que lui doit Nicomède)

A noter :  une certaine forme d'énervement, d'agacement que l'on peut déceler grâce à l'allitération en [t] et en [r] du vers 1329 : "Ton roi fait ce partage entre ton frère et toi" (sonorités agressives)

2) Celle de Nicomède, en prince héritier légitime

Il se projette en tant que roi : recours au futur au vers 1326 = "je saurai régner" = pas doute = futur à valeur de certitude.

Idée confirmée par les mots "roi" et "moi" placés à la rime aux vers 1353 et 1354

Rappelle à son père qu'il est l'héritier légitime et que le peuple ne sera pas dupe : "vos peuples voudront choisir", "Ce vieux droit d'aînesse est souvent si puissant/ Que pour remplir un trône il rappelle un absent" (l'adjectif "vieux" insiste sur l'ancienneté de ce droit et "puissant" sur son influence).

Prend le dessus sur son père :

- en lui rappelant qu'il est appelé à mourir et donc à laisser sa place : "un monarque comme un autre homme expire" = présent de vérité générale qui donne une valeur universelle au propos

- rappelle ce qu'il a fait pour son père : "sous le joug de vos lois, j'en ai rangé bien d'autres"

- finit par avoir recours à la menace : "vos états à ce prince livrés/ Ne seront en ses mains qu'autant que vous vivrez" : il revendiquera son trône dés que son père sera mort.

Nicomède ne cède pas au chantage que lui fait son père et entend bien devenir roi à la mort de celui-ci.

II. Deux visions opposées de la royauté

1) Un roi caractérisé par sa médiocrité = Prusias

Il appelle son fils" Nicomède" = apostrophe familière : il ne se place ni dans une perspective hiérarchique, ni dans une perspective de filiation.

C'est également un personnage qui dévoile rapidement sa faiblesse :

- il est livré à ses sentiments (aveu de faiblesse pour un roi) : cf lexique des sentiments + parallélisme de construction : "j'ai tendresse pour toi, j'ai passion pour elle" (1311) → met en évidence l'"écartèlement du personnage entre sa femme et son fils, idée confortée par le verbe "déchirer" au vers 1314 mais également par le chiasme lexical des vers 1315 et 1316 : "l'amour et la nature" (donc lien avec sa femme et lien avec son fils) → "être père et mari" (lien avec le fils et lien avec sa femme)

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