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Lecture analytique de "Si je mourais là-bas de Guillaume Apollinaire

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Par   •  24 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 943 Mots (8 Pages)  •  3 570 Vues

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Si je mourais là bas, Apollinaire

  • Contexte :

Apollinaire rencontre Louise, lui fait la cour

≠ amour non réciproque ⇒ malheureux

  • Veut partir en guerre mais n’a pas la nationalité = rejeté par l’armée française

↳ bureau d’armée de nîmes l’accepte → artilleur

⇒ Louise le rejoint pdt 8 jours puis reviens à Nice

L’histoire d’un homme rationnel dans ses lettres, mais les poèmes (écrit pdt la nuit) montrent sa mélancolie ⇒ conscient de sa perte ⇒  “nappes phréatiques profondes”

  1. Une lettre à Lou : évocation de la mort et du souvenir
  • La disparition et l’oubli, l’hypothèse d'Apollinaire
  • Le thème du souvenir

Souvenir éclatement. « souvenir » (vers 3,6,11) et « souviens » (vers 22)

  • Hypothèse “si” de sa mort dans l’ailleurs, sur le front, alors qu’il est à Nîmes

⇒ Part du postulat de sa mort :

  • montre le pouvoir transformateur de la poésie : invente le réel plus qu'il ne l'imite.

Ainsi, c'est l'irréel du présent ou conditionnel qui domine le poème: « Si je mourais là-bas, [.../Tu pleurerais/ s'éteindrait/Couvrirait/Je rougirais/Donnerait

  • Met en scène de manière imaginaire sa présence au front où il ne sera appelé que le 4 avril 1915.
  • Le complément circonstanciel de lieu « là-bas » met une distance entre la situation de l'écrivain (à Nîmes) et le front de l'armée.

Comme chez Baudelaire ou Rimbaud, la poésie selon Apollinaire a des pouvoirs alchimiques et peut transformer le réel.

Les jeux à la rime dévoilent ce pouvoir de transformation:

“armée” → “ bien-aimée”

“meurt” → “fleur”

“sanglants” →  “galants”

⇒ 'impression que la guerre peut être transformée par la poésie en amour et en concorde .

  • Hantise de la disparition, de la dissolution de soi et de l'oubli

  • Champ lexical de la fragmentation :

« éclatant », « éclaté », « fatal giclement »

« mon souvenir s'éteindrait » (vers 3), « souvenir oublié » (vers 11)

  • manifestation de sa souffrance = non réciprocité de son amour

inquiet de sa mort symbolique (≠physique) ⇒oublie de Lou V3

  • Poème dédié à la femme aimée = lettre d'adieu, d'amour
  • Titre du recueil « poèmes à Lou », répétition « Lou » (vers 2 et 21)
  • Marque de la deuxième personne « tu », « tes » + adjectifs possessifs « ma »
  • Beauté, éloge du corps

Termes mélioratifs

Superlatif « la plus jolie » (vers 25)

Description du corps dans la troisième strophe

  • Message de l'auteur

- Destinataire / lecteur entremêlés

- L'auteur ne veut pas être oublié

Impératif présent « sois » (vers 25), « souviens t'en » (vers 22) à valeur de conseil > mis en valeur par le tiret

Métaphore « fontaine ardente » (vers 24) > abondance > dérivation

  • Entre lettre et poème : un double aspect
  • Structure bipartite :

Q1 ∉ dernier vers : lettre, monosémie, vocation informative (imparfait/conditionnel)

Q2-4 : coeur poétique,  rêve éveillé

 Q5 + 1 vers : retour à la lettre, rupture (présent/impératif)

  • Caractéristiques de la lettre :
  • Présence d'un émetteur (Je, mon), d'une destinatrice (tu, Lou)
  • Formule d'apostrophe : Ô Lou ma bien-aimée
  • Date et lieu à la fin du texte.
  • Contexte de la première guerre mondiale (Apollinaire prêt à partir pour le nord, vers le front de l'armée )
  • ton de la conversation/langage courant
  • répétitions pour insister

les thèmes du poème =  thèmes des lettres de poilus :

  • la mort envisagée « Si je mourais là-bas, sur le front de l’armée », la réalité de la guerre avec la répétition des mots « le front de l’armée ».
  • Il évoque la vie en temps de guerre et leur amour comme n’importe quel poilu. Il se situe dans  le temps et dans l’espace.
  • Expression des sentiments : l’amour qui le relie à la vie malgré la guerre, à son passé malgré son avenir incertain, son angoisse face à la mort.

utilisation de l’alexandrin = noblesse de la langue pour s’adresser à cette femme de haute noblesse

 

  • Caractéristiques du poème :
  • Une forme traditionnelle, lyrique : Quintils (Strophes de 5 vers) d'alexandrins, rimes Expression de l'amour (champ lexical = bien-aimée, amour, amant,...)
  • Célébration de la femme (acrostiche final)
  • Allitération en [m] ⇒ Thème de la mort ( mourais, meurt, souvenir, sang...)
  • images poétiques en langage soutenu

Envisager la disparition du JE au conditionnel (serait), mode de l'imaginaire.

Passage à l'indicatif, mode du réel (si je meurs) et à l'impératif (souviens-t'en) = donner des conseils de vie

= Poème d'adieu, testamentaire.

  • Le lyrisme de l’obus apollinarien :
  • bascule dans le monde du fantasme = rêve éveillé
  • allitération [B] V4/5 ⇒ consonne explosive et occlusive (fermeture momentanée de la bouche) ⇒ harmonie imitative de l’explosion
  • lyrisme = voir l’obus comme son propre souvenir, obus = apollinaire
  • valeur esthétique à l’obus : reprise anaphorique + comparaison au mimosa

↳ obus = “bel obus”= “mimosas en fleur”  ⇒ symbolisme  poétique

  • idée de dispersion ; lumière “s’éteindrait” V3

         ↳ champ lexical lumière  “jour” “soleils”

Tel Orphée, le poète transforme les machines ou les armes froides et inhumaines en fleurs merveilleuses.L’obus est comparé aux mimosas : cette image est audacieuse car l’obus qui apporte la mort se transforme en fleur odorante et colorée, symbole de vie, de joie. L’obus qui éclate fait jaillir des gerbes de lumière qui dans l’esprit du poète deviennent des gerbes de fleurs. Il s’agit donc d’une transfiguration : c’est l’amour qui fait naître une image de bonheur, effaçant l’horreur de la guerre. C’est ainsi que l’obus est qualifié de « bel obus ».

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