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Lecture Analytique - Apollinaire, Le Pont Mirabeau

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Par   •  23 Août 2014  •  1 210 Mots (5 Pages)  •  2 972 Vues

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Lecture analytique : Apollinaire, « Le pont Mirabeau »

Introduction

Guillaume Apollinaire compose « Le pont Mirabeau » en 1912 à l’occasion de sa rupture avec le peintre Marie Laurencin. Ce poème, le deuxième de son recueil Alcools, aura immortalisé l’image du pont que traversait Apollinaire pour rentrer chez lui à Auteuil, dans la partie ouest de Paris, comme le symbole des amours déçues.

Il s’agit en effet d’un exemple réussi d’élégie amoureuse, dans laquelle on pleure l’amour perdu en même temps que l’on constate l’inexorable fuite du temps. On pourra alors voir comment la forme de la chanson renouvelle le traitement du thème de la fuite du temps ? Dans une première partie, nous montrerons que ce poème est une chanson puis nous nous attarderons sur sa musicalité pour finir par étudier les deux grands thèmes de ce poème que sont la fuite des amours et la fuite du temps.

I) Une chanson poétique

1) Présence d’un refrain

- Une chanson comporte quelques éléments récurrents et invariables tels que le refrain.

- Ici, il s’insère dans la continuité du poème et semble consacrer l’inéluctable fuite de l’amour et l’inguérissable solitude du moi.

> Venant après le premier couplet, il amplifie la donnée initiale du texte en énonçant un constat qui articule passé/présent.

> A la suite du second couplet, qui évoque la présence muette des amants, le refrain introduit une nuance de stabilité, de permanence, s’opposant à l’écoulement généralisé des choses, l’affirmation « je demeure » peut revêtir une valeur positive, marque de fidélité et de constance.

> Mais après le troisième couplet, qui entérine l’effacement des sentiments tout en conservant une touche d’espoir, il fait résonner la note du désespoir puisque l’Espérance elle-même est violence et douleur.

> Enfin, la dernière occurrence du refrain vient couronner le constat d’une perte irrémédiable : l’amour ne renaît pas de ses cendres. Dès lors, le « je demeure » doit être compris comme la manifestation d’une solitude profonde.

2) Une structure complexe

- Le poème épouse un mouvement qui résume un destin sentimental.

> Le locuteur y évoque, à la faveur d’une image quotidienne (La Seine), la fin d’un amour et l’espoir d’une renaissance, comme l’indique clairement le vers 4.

> Mais cette renaissance de la joie se heurte à la lassitude des amants (couplet 2).

> De là, persistance d’une illusion, qui cohabite avec le constat de la faillite de l’amour (couplet 3).

> Le dernier couplet du texte dénoue la tension : le temps a fait son œuvre et a définitivement ruiné l’espoir d’un retour de l’ancienne passion.

- La progression du texte illustre la thématique mélancolique de la perte et de l’abandon, qui caractérise la condition du Mal-aimé.

3) La répétition du vers initial à la fin du dernier couplet du poème

- Au vers 1, l’affirmation possède une valeur de constat initial.

- Dans le dernier vers, comme elle recueille le dénouement du poème, elle résonne plutôt comme la confirmation d’un écoulement et d’un changement : le cours de la Seine est une donnée invariable, l’eau y est toujours la même et une autre. C’est là désormais l’image de l’effacement de l’amour. Ce vers remplit également une fonction de clôture : il boucle le texte, marquant par là l’achèvement d’un cycle.

II) Une musique lancinante

1) L’harmonie sonore du poème

- La répétition des motifs sonores contribue à créer la tonalité élégiaque du texte, sa monotonie caractéristique.

- L’expression du regret et de la perte se traduit sur le plan phonique grâce à la distribution dans le poème de

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