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Lecture Analytique Primo Lévi

Commentaire de texte : Lecture Analytique Primo Lévi. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  1 209 Mots (5 Pages)  •  3 634 Vues

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L.A. : PRIMO LÉVI – Si c’est Homme  poème éponyme préface  

Introduction

 Biographie :

Primo Lévi (1919/1987), est un écrivain Italien ainsi que l’un des plus célèbres survivant de la Shoah. Juif italien de naissance, chimiste de formation, de profession et de vocation, il devient écrivain afin de montrer, transmettre et expliciter son expérience concentrationnaire dans le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, où il fut emprisonné à Monowitz en 1944. Auteur désormais connu, il écrivit des histoires courtes, des poèmes et des romans.

Primo Lévi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d’extermination d’Auschwitz pour les Alliés. Ce travail, ainsi que des brouillons rédigés à l’intérieur du camp, lui servira de base pour la rédaction de Si c’est un homme (Se questo è un uomo). Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement, le livre parut en 1947, publié à 2500 exemplaires, et passa inaperçu : il ne fut vendu qu’à 7000 exemplaires. Ce n’est qu’à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Lévi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n’est qu’en 1987, qu’il fut traduit en français et vendu alors à près de 100 000 exemplaires.

Amorce :

 Au 20ème siècle , l’apparition des guerres entrainent la littérature des camps . Les détenus des camps acquièrent ainsi un devoir de mémoire qui consiste en l’écriture d’un témoignage dans l’objectif de faire date dans l’histoire comme l’avancée Thucydide dans ces témoignages sur la guerre visant « une acquisition pour toujours. Ces ouvrages se caractérisent donc par leurs fonctions didactique et prennent l’aspect de devoir pour les témoins dans la mesure ou se sont les seules survivant susceptible de représenter les portes paroles des défunts. Primo Levi, juif italien, participe pendant l seconde guerre mondiale a la Résistance contre Mussolini, il est ainsi déporté dans le camp de concentration D’Auschwitz. Chargé de rédiger un rapport technique, Levy écrit Si c’est un homme, œuvre de témoignage qui se veut objectif, non centré sur le vécu individuel mais sur l’information du vécu collectif. Cette œuvre vient dépeindre avec insistance la banalité de la violence quotidienne. Cependant cette L’ouvrage  débute étonnamment par un poème.  Ce poème liminaire mise en exergue par ca forme poétique et sa graphie vient exercer une fonction bien précise : justifier le titre de l’œuvre car le poème porte le titre éponyme et exposer au lecteur le pacte de lecture.

Nous avons abordé cette œuvre dans sa VF conscient du fait qu’il s’agit d’une traduction et non d’une VO. Nous nous sommes efforcés de la comparé à la version originale, en Italien, et nous avons choisi de le présenter quand même en LA, car le texte nous a touché et nous semble apporter un regard intéressant dans notre GT

Ex. de plan répondant à la pbtique suivante :

Quelle est la visée de ce texte ?

Plan envisagé :

  1. Dénonciation de l’horreur des camps = méfiance face à l’homme
  2. Instaurer un pacte de lecture = confiance dans l’homme

I/ Dénonciation de l’horreur des camps

# L’auteur vient s’adresser directement au lecteur v1à4 par le biais de la description du confort.

  •  Éloge d’une vie heureuse : 
  • l’évocation du matériel (maison, table) ;
  • des besoins (nourriture, chaleur)
  • du superflu avec les 2 hyperboles « toute » et « bien » et la présence d’autrui avec la métonymie « visages amis ».
  • but : présenter un bonheur banal mais refusé aux déportés afin d’obliger le lecteur à considérer l’ordinaire comme extraordinaire. Il donne ainsi mauvaise conscience au lecteur pour le faire réagir.

#  Évocation de la vie des déportés v5 à 14 

  • Anaphore v5 10 renvoie au titre du poème et de l’œuvre :
  • place l’homme comme un être humain
  • place la femme dans une catégorie sexuée.
  • 2 anaphores construites en question rhétorique viennent déshumaniser les déportés. En gradation ascendante cela crée un registre pathétique.
  • L’homme :
  • présentation d’une situation en parallèle opposée avec le bonheur du lecteur : « maison » ≠ « boue », « chaud » ≠ « pas de repos » et « table » ≠ « quignon ».
  • évocation de la souffrance  physique (« peine » « pas de repos » et « quignon »).

  • Ces 2 points viennent dénoncer le système concentrationnaire par la déshumanisation (v5 10), la violence physique, la destruction du lien social (« se bat » v8 ) et l’absurdité de la mort (v9 « meurent pour un oui ou pour un non »).
  • La femme :
  • déshumanisation progressive via une description descendante :
  • elle perd son identité (« nom » v11),
  • sa féminité (« cheveux » v 11),
  •  la mémoire (« souvenir » v12)
  • l’esprit («  yeux vides »)
  • son corps (« sein froid »)
  • Cette gradation s’achève par la comparaison à une grenouille.  Elle vient d’abord déshumaniser la femme puisque la grenouille est un animal méprisé. (temps disparu hiver) .D’autre part le conte de fée inversé crée un effet burlesque. Cet humour noir place la réflexion au dessus de la compassion au sein du pacte de lecture.

II/ Instaurer un pacte de lecture

# L’auteur adresse une demande au lecteur v15à23

  • Le texte accomplit son devoir de mémoire :
  • procédés d’insistance avec la récurrence d’impératifs en début v15 16 17 18 et 20.
  • un champ lexical ambigu : de la prière et de l’ordre(« gravez », « répétez » => injonction qui  souligne l’audace de l’auteur à provoquer le lecteur

# L‘universalité du message construit en gradation : on passe du for intérieur « votre cœur » v17 , à la maison « chez vous » v18 ; à la rue« à la rue » v18.

# Néanmoins l’auteur n’exige aucune compassion de la part du lecteur 

  • l’objet de demande relève uniquement de la pensée v15 et de la transmission v20.

# Le devoir de mémoire se poursuit par une rhétorique de la provocation via l’imprécation v20à23 

  • L’auteur menace d’abord de détruire le bonheur initial grâce au recours au subjonctif optatif (souhait) : Le vers 2 est détruit par le vers 21 et le vers 4 par le vers 23.
  • Cette menace est d’autant plus violente grâce à l’emploi de verbes d’action virulents ( s’écroulent accablent détournent).
  • Cette menace se double d’une volonté de faire vivre au lecteur ce que les déportés ont vécu : la maison qui s’écroule fat écho à la boue, la maladie au corps malade (sein froid) et le détournement à la bataille quotidienne.

Ainsi Levi exprime une révolte face à l’incurie des hommes. La rhétorique de la provocation s’oppose à la captatio benevolatiae (plaire pour donner envie de lire), il y’a un refus de plaire puisque le sujet n’est pas plaisant mais sérieux.

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