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Le Spleen Baudelairien

Commentaire de texte : Le Spleen Baudelairien. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  3 677 Mots (15 Pages)  •  874 Vues

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Lecture Analytique N°1 : Le Spleen, Baudelaire « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »

Les Fleurs du Mal, ont profondément révolutionné l’esthétique du 19ème siècle tout en s’enracinant dans une forme assumée de classicisme. Dans l’ensemble des poèmes du recueil, Baudelaire se veut le peintre de la vie moderne et il va en effet explorer les différents aspect du 19ème siècle (c’est un monde urbain mais également une fascination pour les figures de la marginalité de son époque (prostitué, SDF, les nouvelles données socio économique vont avoir un traitement économique, A celle qui est trop gaie + siècle du progrès médical, le caractère médical du corps qui peut être malade, se dégrader Une Charogne, Les Bijoux) pour le transformer en une beauté poétique. Il est donc à la fois dans une forme d’intemporalité (dédicace à Théophile Gauthier) mais il est également fasciné par tout ce qui est fugitif, l’actualité et la nouveauté de son époque, le hasard. « Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ». Dans le poème Spleen il se livre à une sorte d’introspection, de plongée hallucinatoire dans un paysage intérieur qui est marqué par la négativité. Le spleen c’est cet état de dépression psychique et corporelle qui s’appuie sur un sentiment de trop plein et de saturation et surtout de perte de lui même. Nous nous demanderons en quoi l’accumulation des images permet elle de traduire l’intensité négative du Spleen. Nous nous intéresserons dans un premier temps à la quête de l’identité, dans un second temps à la pesanteur de l’espace et du temps, puis enfin dans un dernier temps au poète maudit. [pic 1]

Tout d’abord l’accumulation des images permet de traduire le spleen avec une quête d’identité imparfaite et impossible.

En premier lieu on assiste à une dépersonnalisation du poète pour tenter de trouver une identité. Cette dépersonnalisation est menée par deux moyens : une omniprésence des métaphores et un jeu sur les pronoms personnels.

En effet le poème repose sur la figure centrale de la métaphore qui correspond à une forme de quête d’identité, c’est à dire la recherche d’un « moi » instable et volatile. De fait le poète ne s’identifie pas à une métaphore mais à des métaphores, chaque image se substitue ou s’ajoute à la précédente. La métaphore du « boudoir » au vers 11 est enrichie par des compléments circonstanciels de lieu constituant les deux vers suivant introduit par l’adverbe « où ». C’est comme si rien n’était assez bien, assez complet, assez précis pour le définir, ainsi on comprend que l’identité du poète est mouvante et incertaine. Ainsi, on note un grand nombre d’adjectifs qualificatifs et d’expansions du nom. La métaphore du tiroirs est enrichie au vers 1 par l’adjectif « gros » ainsi que le complément du nom « à tiroirs ». Ces métaphores forment une accumulation aussi bien de vers que de groupes grammaticaux. Elles expriment le fait que l’identité du poète est presque à rattraper, à encadrer par une figure de style qui ne contient dans sa formation, que deux éléments comparé et comparant. Pour arriver à la réalité de son identité il a besoin de passer par une cascade de métaphore, soit une déréalisation, une dépersonnalisation. De fait les objets sont juxtaposés avec une absence de contrôle. La seconde phrase est marquée par une asyndète. On a de plus les tristes signes de la réalité la plus basse, la plus matérielle notamment au vers 3 avec « De vers, de billets doux, de procès de romances ». On a sa carrière d’écrivains, ses difficultés matérielle et son passé sentimental. Ces images sont relié uniquement par des virgules, il n’y pas de liens logique. L’identité du poète est presque indicible, indescriptible, il cherche une stabilité qui s’échappe par la forme fixe de l’écrit et de la poésie. C’est l’état du spleen, il ne sait pas qui il est.

Ces métaphores matérialisant la quête de l’identité du poète qui ne sait pas qu’il est, est appuyé par un jeu sur les pronoms personnels. De fait le poème s’ouvre sur le pronom personnel « je » au vers 1, « J’ai plus de souvenirs ». Puis, il ne réapparaît qu’au vers 8 avec le verbe d’état « - Je suis ». Du vers 1 au vers 8, le « je » reste sous entendu mais il est absorbé par toutes les métaphores, dans le flot chaotique de sa description personnelle qui n’aboutit pas. Néanmoins, le « je » n’est pas le seul pronom personnel. Un autre va apparaître, on trouve, au dernier paragraphe le « tu », au vers 19 « - Désormais tu n’es plus ô matière vivante ! ». Le même verbe d’état ici est employé que précédemment mais l’énonciation a changé. Ce changement traduit un dédoublement, le poète s’espace de lui même.  Ce jeu traduit une alternance entre personnalisation et impersonnalité. C’est la description du poète puis ce ne l’est plus. C’est paradoxal. Cette état complètement paradoxal est matérialisé par le vers 8 « - Je suis un cimetière abhorré de la lune», le « je » n’est plus Baudelaire. Il est lui même pétrifié et rejeté du « je ».  On est à nouveau dans l’état du spleen quelque chose qui n’a pas véritablement de sens, de paradoxal dans l’expression de sois même.

En second lieu, on assiste à un passage au fantasme et à l’irréel qui va venir appuyer l’idée de dépersonnalisation évoquée précédemment. Ce fantasme et cet irréel est traduit par une dimension apocalyptique et fantastique.

Le premier vers du poème est détaché du reste et annonce la couleur à la fois mélancolique et hallucinatoire du poème. « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans. ». On est directement dans le fantasme, ce n’est pas possible. De plus on a l’emploi ici d’un irréel qui montre un phénomène de déréalisation. Ensuite, le terme « mille » du vers 1 introduit une idée quasiment religieuse de destruction d’un monde et donc d’une sorte d’apocalypse intérieur. Dans cette même idée on trouve au vers 21 une image avec le « Sahara brumeux », le désert est l’endroit le plus inhospitalier pour l’homme et renvoie a quelque chose de complétement chaotique. Or le poète est « assoupi » dans le désert, ce sommeil évoque comme une fin du monde, idée accentué par l’adjectif « brumeux ».

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