Spleen 4 Baudelaire

Baudelaire

Spleen

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle.. »

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

S'en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D'une vaste prison imite les barreaux,

Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

I. UNE STRUCTURE D’ENFERMEMENT

1/ La métaphore carcérale

2/Le cercle de l’habitude

3/ Le jeu des perspectives

II. DES CORRESPONDANCES NÉGATIVES

1/ Un état pathologique

2/ Des images de l’angoisse

3/ Un combat métaphysique

III. LE POIDS DE LA FATALITÉ

1/ L’inscription du destin

2/ Corps et âme

3/ Un art poétique ?

Le texte proposé à notre étude est un poème écrit par Charles Baudelaire, extrait de son recueil « Les fleurs du mal » publié pour la première fois en 1857. Il s’agit d’un poème qui appartient à la section Spleen et Idéal et constitue le dernier texte d’une série de quatre poèmes intitulés Spleen. Per ce terme anglais, Baudelaire désigne non seulement l’envers de l’idéal, mais aussi et surtout le Mal en tant que souffrance physique, morale ou métaphysique. Si le spleen est le thème principal de ce poème, il constitue également le principe même à partir duquel s’engendre le texte, dans la mesure où son évocation déploie des images de plus en plus angoissantes culminant dans un malaise qui confine à la mort.

De fait il convient de voir comment Baudelaire exprime le spleen dans ce poème.

C’est pourquoi dans un premier temps on va voir qu’on se trouve dans une structure d’enfermement, dans un deuxième temps que Baudelaire exprime des correspondances négatives et dans un troisième temps le poids de la fatalité.

Tout d’abord nous voyons que le poème a une structure d’enfermement.

Dès le premier quatrain il y a plusieurs images et notions de clôture et aussi des métaphores de caractère carcéral. La notion que le ciel est un « couvercle »(v1) et que la terre est un « cachot humide »(v5)

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