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La violence au théatre

Dissertation : La violence au théatre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 484 Mots (10 Pages)  •  3 563 Vues

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éâtre est une forme vivante de littérature, qui en mettant en scène des personnages permet de défendre des idées. Depuis la Grèce Antique le théâtre s’est toujours présenté comme un divertissement très prisé. D’ailleurs certaines pièces mettent en scène des conflits et des scènes relativement violentes,  en particulier dans le genre de la tragédie. L’étymologie du mot « tragédie » trouve sa source dans le « chant du bouc », qui correspond au cri de l’animal que l’on mettait à mort lors d’un acte religieux et pacificateur, mais d’une grande violence, en Grèce. Cette violence est particulièrement présente dans les pièces écrites par Shakespeare, qui n’hésite pas à représenter des scènes sanglantes. Par ailleurs nous nous demanderons s’il est nécessaire de représenter la violence sur scène. Dans un premier temps, nous verrons que montrer la violence au théâtre peut permettre de satisfaire certaines pulsions humaines, avant de montrer que cette représentation peut également avoir des aspects moins conventionnels.

Tout d’abord, nous savons que la violence au théâtre est largement représentée. En effet cet acte est bien souvent le moteur d’une action, c’est un moment que le spectateur attend avec impatience, et qui provoque du suspens. La violence arrive lors d’un moment clé, c’est souvent l’aboutissement de nombreuses péripétie, où alors l’acte provoquant l’action du récit, dans la plus part des cas une vengeance. Par exemple dans la pièce de Shakespeare Titus Andronicus, on retrouve les caractéristiques typiques de la tragédie de vengeance : un cycle infernal de vengeances sanglantes franchit ainsi les bornes de la justice privée pour porter atteinte au destin de Rome Dans cette pièce, le meurtre du fils aîné de la reine des Goths Tamora, captive de guerre, par Titus lors d’un rituel entraîne plus tard le viol et la mutilation de la fille de Titus, Lavinia par deux des fils de la reine barbare. Pour se venger à son tour, Titus tue les deux fils de Tamora et sert les cadavres de ces derniers à manger préparés sous forme de tartes à leur mère, au cours d'un festin. Par le terme violence, nombre d’entre nous pensent à la mort. En effet la violence est l’utilisation de force ou de pouvoir physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d'éléments naturels. Étymologiquement, le mot violence vient du latin « vis », désignant l’emploi de la force sans égard à la légitimité de son usage. A ce moment-là, la tension est croissante. Au contraire d’un récit littéraire, une pièce de théâtre arbore une mise en scène élaborée : en plus des paroles, elle comprend des gestes des faits. C’est aussi lors d’une représentation théâtrale que l’on peut se fonder un avis sur le jeu des acteurs. Par ailleurs, si la violence est mal interprétée par l’acteur, l’acte pourrait susciter un sentiment de déception chez le spectateur car l’évènement ne serait pas à la hauteur de ses attentes. De plus si dans le récit, ce moment clef de violence se fait attendre avec impatience par le spectateur, et qu’en réalité, au moment fatidique le public ne reçoit pas ce à quoi il s’attendait, s’imaginait, il pourrait avoir un sentiment d’amertume. C’est notamment le cas dans la pièce Loranzaccio de Alfred de Musset, dans laquelle la scène du meurtre aboutit à un moment totalement grossier, incongru dans ce contexte. En effet le spectateur s’attend à assister à un moment d’exécution sanglant, or dans la pièce l’acte se réduit à presque rien, il s’agit seulement de la coupure que reçoit Lorenzo qui est détaillée. C’est une façon d’exploiter le caractère dérisoire d’un crime qu’on imaginait à l’origine effroyable.

La violence est également un instinct humain que l’on ne peut éviter. En effet elle peut provoquer une certaine fascination chez le spectateur. On peut alors utiliser le terme de voyeurisme pour qualifier le spectateur. En effet le voyeurisme est un terme à connotation morale, qui décrit un comportement basé sur l'attirance à observer l'intimité ou la nudité d'une personne ou d'un groupe de personnes dans des conditions particulières en cherchant à y éprouver une certaine jouissance. Déjà dans l’Antiquité des jeux de cirques amenant la violence étaient organisés. Des combats public d’animaux et de gladiateur, dont la seul fin possible était la mort peuvent nous montrer l’engouement déjà présent dans les esprits des populations a l’idée d’assister à une scène violente. L’histoire occidentale nous a donc montré la nécessité de mettre en scène la violence lorsqu'on l'interdisait dans la réalité quotidienne. Effectivement, voir un acte interdit, tabou se réaliser sous les yeux du spectateur, peut lui provoquer une fascination excessive. Transgresser des règles, ce qui est interdit, est une action qui provoque de l’engouement auprès de tous les humains. Cette fascination laisse donc place à une curiosité malsaine. La représentation théâtrale de la violence permet donc de satisfaire cela permet de voir ce que l’on ne peut pas voir dans la vie réelle. La vue du sang ou la souffrance d’autrui donne un certain plaisir au spectateur. On peut alors prendre l’exemple des exécutions publiques qui ont été abolis en 1981. En effet jusqu’à cette date, donner la mort déplaçait les foules et suscitait une ferveur populaire. Ce sentiment ne nait pas spontanément, il est suscité et cultivé par la presse à scandale, car assister à une exécution était devenu un défi personnel à relever pour se prouver à soi-même que l’on est capable de regarder une mise a mort : par exemple celle d’un criminel dont on connaît le forfait. Ainsi la représentation théâtrale de la violence permet d’offrir au spectateur ce désir, cet instinct humain, qu'est la violence.

Lorsque nous évoquons la violence au théâtre, nous ne pouvons pas ne pas parler du pouvoir cathartique du théâtre. En effet, la notion de catharsis a eu durant des siècles une fortune considérable, suscitant des commentaires et des développements d'une grande complexité. C'est Aristote qui définit ce terme pour la première fois au Ive siècle av-JC. Pour lui la catharsis est l'épuration des passions qui se produit par les moyens de la représentation artistique, en assistant à une tragédie notamment. Le spectateur se libère de ses émotions et éprouve un sentiment d’allégement accompagné de plaisir. Le spectateur de la tragédie, en s'identifiant, et en vivant par procuration le destin malheureux, même souvent funeste des personnages dont

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