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La princesse de Clèves, Mme de Lafayette

Dissertation : La princesse de Clèves, Mme de Lafayette. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Janvier 2021  •  Dissertation  •  1 546 Mots (7 Pages)  •  5 550 Vues

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I. une condamnation de la galanterie sous les formes qu'elle prend à la cour, un amour basé sur les apparences

a) « une symphonie de l'amour » : mise en scène d'un monde de la galanterie ; tous les personnages sont amoureux ou courtisés.

Ex : Henri II liaison avec la duchesse de Valentinois, Catherine de Médicis voit en le Vidame de Chartres un chevalier servant, la reine Dauphine est passionnément aimée du duc d'Anville et le duc de Nemours remporte maints succès auprès des dames. Les différentes intrigues enchâssées inspirées du roman précieux rapportent les amours de la duchesse de Valentinois, Mme de Tournon, Anne de Boulen et du Vidame.

L'intrigue du roman repose donc principalement sur l'amour et la passion amoureuse.

b) une condamnation des amours impures : mais les relations galantes sont considérées comme impures par Mme de Lafayette, ces amours sont corrompues par d'autres sentiments comme l'ambition personnelle par exemple. Les mariages sont réduits à des affaires d'Etat ou de famille.

Ex Mme de Valentinois incarne la galanterie dans le sens le plus péjoratif du terme puisque ses relations amoureuses servent avant tout son ambition personnelle. Même les amours platoniques de la reine et du vidame sont intéressées : la reine a besoin d'un confident et le vidame est flatté d'être courtisé par la reine.

L'infidélité est mise en scène dans le roman dans le récit des passions amoureuses avec Mme de Tournon notamment infidèle au souvenir de son mari tout en jouant le rôle de la veuve inconsolable, elle est aussi infidèle à son amant Sancerre auquel elle finit par préférer Estouteville. Le Vidame de Chartres mène quant à lui en parallèle trois intrigues amoureuses qui finiront par le perdre.

c) des intrigues amoureuses qui finissent toutes mal

La condamnation de ces intrigues amoureuses est visible par leur dénouement toujours sombre, l'amour est marqué inéluctablement par l'échec dans le roman. Le prince de Clèves finira par mourir de chagrin.

Les mariages princiers racontés dans le roman sont marqués par l'échec et les relations hors mariage ne donnent pas plus une belle image de l'amour.

De même dans Nana de Zola, les différentes amours de Nana la conduisent à la déchéance et à la mort.

II. une image complexe et ambiguë de la passion amoureuse qui provoque des ravages mais qui reste cependant admirable

a) pureté des sentiments

amour du prince pour la princesse qui apparaît plus noble car pas de place à l'ambition. Il s'agit d'une véritable union et non une « affaire », un mariage d'intérêt. Il en est de même de l'amour de Nemours pour la princesse qui le fait renoncer à un mariage glorieux avec la reine d'Angleterre. La noblesse des sentiments est dans ce cas associée à des qualités physiques : Nemours est « l'homme du monde le mieux fait et le plus beau », le prince « parfaitement bien fait ». Dans le roman, la pureté des sentiments est associée à la beauté physique ce qui rend ces passions admirables.

b) Mme de Lafayette nous propose une idéalisation du sentiment amoureux 

Inspirée des romans précieux, Mme de Lafayette cependant va au delà. Sa peinture de l'amour appelle la sensualité et l'union des corps notamment dans la scène du témoin caché au pavillon de Coulommiers. La nuit, la chaleur, une toilette négligée, les regards passionnés que Mme de Clèves jette sur le portrait du duc, son application à orner de rubans la canne des indes, tout cela amène un érotisme diffus mais évident.

c) force dévastatrice de la passion amoureuse

l'amour est de l'ordre de la fatalité et ne se commande pas, il se manifeste avec la violence du coup de foudre mais il ne rend pas heureux pour autant :

ex : M de Clèves ne parvient pas à toucher le cœur de son épouse malgré les privilèges de son mariage. A l'inverse le Duc de Nemours se sait aimé d'une femme qui se refuse à lui jusqu'à la fin du roman.

En 1678 quand paraît La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette est proche des jansénistes de Port Royal qui voient dans le sentiment amoureux une force dévastatrice et destructrice. Ils déplorent l'emprise des passions sur l'âme humaine. Echappant à la raison la passion amoureuse condamne à la souffrance et c'est la conception que semble adopter Mme de Clèves dans le roman.

(une passion destructrice comme celle de Phèdre)

III. Pourtant l'enjeu de l'oeuvre n'est pas tant de condamner la passion amoureuse que de s'intéresser à un personnage aux prises avec la passion

a) un roman doit viser à l'édification morale du lecteur ?

Selon l'académie française en 1670 « la fin principale des romans est l'instruction des lecteurs ». Ils consistent à « toujours faire

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