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La peine de mort

Commentaire de texte : La peine de mort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 233 Mots (9 Pages)  •  761 Vues

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Corpus

Ce corpus réunit quatre auteurs opposés à la peine de mort pour la justice et l’humanité et soulignant sa barbarie.

Ce corpus, traitant de l’abolition de la peine de mort, réunit quatre auteurs majeurs s’exprimant sur une période de trois siècles :

Le18ème siècle avec Montesquieu et Voltaire, le 19eme avec Victor Hugo, puis le 20eme avec Robert Badinter qui met un terme, en France, en 1981, a la sentence ultime encore une vigueur.

C’est dans ce contexte que l’on peut se demander d’une part, quels sont les arguments contre la peine de mort, et d’autre part, quelle est la stratégie argumentative la plus efficace.

On développera une réponse en trois parties.

La première portera sur la stratégie de la conviction de Montesquieu et Robert Badinter.

Puis on se penchera sur le cas du poème de Victor Hugo, dont le texte se distingue des deux autres écrits du corpus.

On finira par une mise en parallèle des stratégies argumentatives de Voltaire et Badinter, qui réfutent toutes deux le principe de culpabilité totale chez ‘homme, et dénoncent le principe de l’infaillibilité de la justice.

La première chose qu’on remarque dans le texte de Montesquieu, c’est qu’il s’appuie majoritairement sur une stratégie de conviction basée sur la logique du lecteur.

Selon Montesquieu, la peine de mort, dans les pays où elle est en vigueur, est une peine violente, cruelle, sans efficacité aucune. Selon l’auteur, il n’existe aucun argument rationnel qui puisse prouver l’efficacité d’une telle peine. Montesquieu va démontrer que la peine de mort fait suite à une décision qui appartient à la sphère émotionnelle. C’est un acte compulsif, radical, brutal : l5 « on établit une peine cruelle qui arrête le mal sur le champ ».

Le raisonnement de Montesquieu appuie sur l’expérience factuelle du comportement humain face aux peines établies par la justice : l1 « l’expérience a fait remarquer que, dans les pays », l3 « dans quelques états », l 9 « dans quelques états ».

De même, Robert Badinter, base son discours sur la conviction intime que son expérience « à cet âge de ma vie », l7 de la société « en cette terre », l9 et « une société entière », l15 est utile dans la construction de son argumentaire.

Montesquieu va démontrer que la peine de mort est un acte émotionnel, compulsif et non rationnel. Ceci est renforcé avec l4 « songer à faire exécuter les anciennes lois » et l5 « on établit une peine cruelle qui arrête le mal sur le champ ».

Ainsi, quand Montesquieu emploie le mot l4 « songer », il illustre ici que c’est bien la voix de l’esprit, qui parle. Cette décision fait donc appel à un raisonnement spirituel et non rationnel.

De même, Robert Badinter souligne le caractère irrationnel et aléatoire d’une peine, selon qu’elle soit prononcée en 1er instance ou en cassation l 18 « les mêmes accusés, condamnés à mort une première fois … », l21 « échappent cette fois … à a la mort ».

Néanmoins, pour Montesquieu, s’il ne fait pas de doute que tout crime doit être puni, la peine de mort n’est que temporairement efficace. L’auteur illustre son propos par deux exemples concrets : l8 a 11 « les vols…grand chemin » et l 12 à 13 « on établit la peine de mort, n’est pas diminué ».

Victor Hugo se distingue des trois autres écrits du corpus. Tout d’abord, il s’agit d’un poème. De plus, l’auteur puise son inspiration dans le registre du fantastique.

Concrètement, l’auteur assiste à l’exécution d’un homme et décrit la scène de l’échafaud situé

Sur la place de l’hôtel de ville.

Le poème commence ce par une série de superlatifs faisant référence à la beauté et la lumière v1 « Splendide, « étincelant, superbe ». En totale opposition avec le début du vers « c’était fini ».

Le ton est donc immédiatement donné, l’auteur veut heurter la sensibilité du lecteur. Tout au long du poème, la lumière disparait, faisant peu à peu face à un environnement sombre, inquiétant, hostile. On passe de la vie à la mort, de l’aube à la lumière.

De plus, au fil des vers, le registre du fantastique est de plus en plus visible : V24 « fantômes pareil », v28 « effrayant mur ».

Victor Hugo souligne le caractère inhumain de l’exécution donnant à la lame une dimension d’un personnage en évolution, tantôt tranquille, tantôt menaçant : v4 « Ayant je ne sais quoi dans sa tranquillité » et v 33 « Ne fut qu’une forme épouvantable et sombre »

De plus, le registre du fantastique est illustré par la récurrence de la « petite » tache rouge de sang v9, v26, v34.

Victor Hugo se pose ici en spectateur de l’exécution v 19 « j’étais là ». Il observe la scène de l’exécution et dénonce la cruauté de la sentence partagée par la foule v 16 « La foule disait : bien ! car l »homme soit insensé » .

Cependant, si Victor Hugo observe et dénonce, il souligne le caractère effroyable et cruel de cette peine de mort qu’il finit par évoquer par le biais de l’échafaud v 29 « bloc hideux de charpentes funèbres ou v 33 « une forme épouvantable et sombre ».

Si Hugo se sert d’un cadre surnaturel pour dénoncer l’horreur de la peine de mort, Voltaire demeure plus pragmatique en mentionnant le fait que l’exécution fatale d’un citoyen fait courir le danger de la dépopulation l34 « dans une province ou l’on se plaint de la dépopulation ».

Robert Badinter plaide aussi pour l’abolition de la peine de mort et construit son argumentation autour de deux axes majeurs : 1) la culpabilité totale n’existe pas, donc les responsabilité totale non plus

2) Puisque la justice est rendue par les hommes, elle est faillible.

Selon Robert Badinter, ce principe de faillibilité apparait dans plusieurs cas : l’erreur judiciaire absolue, le caractère aléatoire d’une décision de justice selon que l’on juge en première instance ou en cassation, l 18 « les mêmes accusés, condamnés à mort une première fois », l21 « échappent cette fois-ci, à la mort », et la variation d’une décision de justice selon qu’elle soit rendue par l’une ou l’autre personne. En conclusion, Badinter souligne que

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