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La mort d'emma bovary

Analyse sectorielle : La mort d'emma bovary. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2016  •  Analyse sectorielle  •  4 884 Mots (20 Pages)  •  1 948 Vues

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  1. Une mort attendue et dramatisée.

  1. Une mort attendue par le lecteur et programmée par Emma qui souhaite une mort romanesque à l’image de celles présentées dans ses lectures. (Texte de Mohieddine)

La mort d’Emma est attendue par le lecteur et aussi  par Emma. En effet, l’utilisation des verbes pronominaux  comme « s’épiait » - «  s’assit » montre qu’Emma attend sa mort. On trouve aussi les paroles rapportées au discours direct  qui montre qu’Emma pense à une mort douce et romanesque avec la phrase dans la ligne 10 : « Ah! C’est bien peu de chose,…et tout sera paisible ». On remarque aussi le rythme binaire du passage  « je vais m’endormir et tout sera fini » qui montre l’espoir d’Emma à avoir une mort calme et peu douloureuse. Le discours direct nous donne l’impression que l’héroïne sait ce qui l’attend.

    La mort d’Emma est donc préparée avec précision. L’héroïne a tout prévu.  Cela nous montre bien qu’il s’agit d’une mort volontaire. On peut voir qu’elle attend la mort car elle «se coucha tout au long du lit » (l.6).  

Ce passage montre que la mort est bien attendue par lecteur et d’Emma. Cette scène crée un sens de suspense ce qui renforce la dramatisation de l’action. Cette mort est également dramatisée par la théâtralisation  de la scène.

Complément (écrit par les élèves de l’année dernière)

-La mort d’Emma est tout d’abord attendue par le lecteur. En effet, au début du chapitre, Emma se livre à une ultime démarche pour rembourser ses dettes : elle demande de l’aide à Rodolphe, son ancien amant, qui la lui refuse. Désespérée, elle se rend chez le pharmacien et obtient la clé de l’armoire qui enferme l’arsenic et qu’elle mange : « La clef tourna dans la serrure, et elle alla droit vers la troisième tablette […], saisit le bocal bleu, en arracha le bouchon, y fourra sa main, et, la retirant pleine d’une poudre blanche, elle se mit à manger à même. » Notre extrait se situe juste après cette scène : on est donc au début de l’agonie de l’héroïne. Le lecteur attend donc sa mort.

-Emma également attend sa mort et elle se l’est déjà représentée. En effet, l’utilisation de paroles rapportées au discours direct nous montre qu’Emma a l’illusion que sa mort sera paisible et romanesque « Ah ! C’est bien peu de chose, la mort ! pensait-elle ; je vais m’endormir et tout sera paisible. ». Elle s’imagine en effet que sa mort pourrait bien ressembler à celle des livres qu’on lui a procurés lorsqu’elle était au couvant : une belle mort, sereine, paisible, pathétique, près de l’être aimé, romantique à souhait, telle que l’a vécue Atala par exemple. A moins que cette représentation-là de la mort lui vienne de clichés ou de lieux communs qu’elle aurait pu avoir entendus.  En tout cas, le rythme binaire de la proposition « je vais m’endormir et tout sera paisible »  traduit l’espoir d’une mort calme, rapide et peu douloureuse. Le futur proche et le futur « sera » expriment même la certitude de l’héroïne. Le discours direct nous donne l’impression que l’héroïne sait ce qui l’attend comme le montre la phrase exclamative : « ah ! Voilà que ça commence ! » (l.20). Peu avant on trouve le discours indirect libre « mais non rien encore » qui nous plonge dans les pensées du personnage qui semble attendre de ressentir les premiers symptômes de son empoisonnement. Cette attente s’accompagne d’un sentiment de curiosité de la part d’Emma qui semble s’auto analyser comme le soulignent l’adverbe et le verbe pronominal de la phrase suivante : « Elle s’épiait curieusement, pour discerner [….] pas. ». Enfin, on peut remarquer la juxtaposition puis coordination « Elle entendait le bruit du feu……. Qui respirait » qui marquent le ralentissement du récit et l’attente d’Emma.

-La mort d’Emma est donc préparée avec précision. L’héroïne a tout prévu. Ainsi, le texte s’ouvre sur une lettre que l’on pense être une lettre d’adieu : « elle écrivit une lettre qu’elle cacheta lentement ». Cela nous montre bien qu’il s’agit d’une mort volontaire. Ensuite, elle se « coucha tout du long sur son lit » (l. 6) comme pour attendre la mort. De même, l’expression d’indices temporels comme « demain » (l. 3) ainsi que le futur « liras » (l.3) montrent que le personnage a prévu ce qui se passera après sa mort. 

 Ce passage marque bien l’attente du lecteur et d’Emma qui s’est préparée à sa mort. La scène est placée sous le signe de l’attente, ce qui en renforce la dimension angoissante et la dramatise. Cette mort est également dramatisée par la théâtralisation de la scène.

  1. Une mort spectaculaire : mise en scène d’Emma.

-Emma semble être actrice de son agonie, elle prépare sa mort avec précision et il est clair qu’elle veut soigner sa sortie. Le rythme ternaire de la première phrase traduit la solennité et la gravité du moment. L’adverbe « lentement » et la précision « ajoutant la date du jour et l’heure », insistent sur le soin avec lequel Emma prépare sa mort. Son ton est d’ailleurs « solennel ». La phrase isolée « et elle se coucha tout au long du lit » souligne la gravité de l’instant et le fait qu’Emma soigne sa posture. Rien n’est laissé au hasard dans cette mise en scène. Emma théâtralise sa mort.

-C’est d’ailleurs elle qui est à l’origine des actions, c’est elle qui l’organise. Dans les premières lignes du texte, elle est désignée par le pronom « elle » qui est sujet d’un ensemble de verbes d’action et de paroles « elle s’assit », « elle cacheta », « elle dit », « elle se coucha », « elle entrevit ». De plus c’est elle qui domine l’échange de parole : à peine Charles essaie-t-il de contester « mais… ». Charles n’a pas la parole, et de surcroit, il n’est jamais sujet de l’action, il est objet « elle entrevit Charles ».. « elle entendait […] Charles… » Charles est le spectateur absent de cette scène, la seule actrice : c’est Emma.

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