Quelles Similitudes Et Différences Voyez-vous Entre Augustine GUILLAUME Et Emma BOVARY ?

Quelles similitudes et différences voyez-vous entre Augustine GUILLAUME et Emma BOVARY ?

Dans un intervalle de vingt huit ans, Gustave FLAUBERT et Honoré De BALZAC publient tout deux un roman ayant pour héroïne une femme. En 1829 Honoré De BALZAC publie La Maison du Chat-qu- pelote, vibrant hommage à sa jeune sœur décédée. Cette histoire retrace le drame vécu par sa sœur et dont il garde une profonde blessure. En 1857, Gustave FLAUBERT publie Madame BOVARY. A contrario, il fait appel à son imaginaire et préfère donner libre court à l’imagination du lecteur pour donner vie à son héroïne.

Nous nous pencherons sur les portraits d’Emma BOVARY et d’Augustine GUILLAUME, héroïnes de ces romans, afin d’en établir les similitudes et les différences.

Augustine GUILLAUME et Emma BOVARY présentent certaines similitudes qui nous permettent d’établir certains liens entre leurs deux histoires.

Tout d’abord, Emma et Augustine sont très belles. Augustine est « gracieuse » et c’est « une charmante créature ». Emma est « si belle ». C’est d’ailleurs grâce à leur beauté que leurs époux les ont choisies.

On retrouve chez ces deux jeunes femmes un attrait évident pour les lectures de romans à l’eau de rose qui leur permettent de s’évader. Emma BOVARY aspire à vivre dans le monde dont parlent les romans qu’elle a lus. Augustine GUILLAUME elle aussi n’hésite pas à dévorer « furtivement » les romans comme le « conte des Comminges » dérobé dans l’armoire de sa mère, pendant de longues heures. Toutes ces lectures forgent chez nos héroïnes des idées romanesques et idéalistes que l’on rencontrera à plusieurs reprises.

Par ailleurs, Augustine et Emma ont eu toute deux l’occasion de découvrir la vie du luxe. Pour Madame BORARY cela se produira lors du bal de Vaubeyssard et pour Augustine GUILLAUME ce sera lors de sa visite chez la Comtesse. Ce souvenir restera plus ou moins ancré dans la tête de ces femmes et les rendra désireuses d’une vie élégante. Il est évident que pour Augustine, ce marié avec Théodore « être la femme d’un homme de talent » accentue ce désir de richesse et cette envie de « partager sa gloire ». Mais, par ailleurs, en rendant visite à Mme de SOMMERVIEUX, la maîtresse de son mari, elle est troublée en admirant cette « voluptueuse » richesse qui l’entoure. Emma, quant à elle, prend goût à cette richesse et se réfugie dans le souvenir de ce bal. « Ce fût donc une occupation pour Emma que le souvenir de ce bal ».

Toute deux envient « les secrets de cette élégance ».

De multiples échecs sentimentaux accélèrent la chute des deux jeunes femmes. Victimes de violents chagrins, elles vont se renfermer dans une douleur noire et silencieuse qui les mènera peu à peu à leur perte. Emma ne peut supporter le décalage qu’elle découvre avec sa propre vie « du bonheur qui lui manquait » et « de ses rêves trop hauts », et ceci déclenche chez elle une maladie nerveuse. Augustine est très malheureuse de constater que son mari ne la désire plus étant donné qu’ils ne vivent pas dans la « même sphère ». Celle-ci est alors plongée dans un état de désespoir profond. Elle perdit « complètement » l’appétit et Augustine « s’était dégoutée du monde » suite aux évènements des passions « deux ans de larmes ». Emma et Augustine rongées par le désespoir et la dépression se donnent la mort pour mettre un terme à cette souffrance.

Elles furent victimes d’un amour dédaigné, mais elles n’eurent pas les mêmes réactions face à ce dilemme. Il me semble que c’est sur cela qu’il faut se pencher pour mettre en évidence leurs différences.

Emma éprouve du dégout pour Charles « quel pauvre homme ! ». Elle lui reproche d’être totalement dépourvu de mystère et de raffinement. De ce fait, elle tombe dans l’ennui

...