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La laideur dans les Fleurs du Mal

Dissertation : La laideur dans les Fleurs du Mal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 609 Mots (7 Pages)  •  911 Vues

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Correction dissertation du bac blanc

I.     La volonté de tout mettre à nu

1.         La laideur dans les Fleurs du Mal

2.  Peindre la ville moderne

3.  Le procès

II.    L'impossibilité de tout illustrer

                 1. Le goût pour la peinture de l’exotisme et de l’ailleurs

    2. La tentation de l’Idéal

    3. Le goût pour l’hermétisme

III.               Le renouvellement lyrique et le poète alchimiste  

  1. La boue transmuée en or : « l’alchimie du verbe »
  2. La magie du démiurge

        

Baudelaire dans son œuvre veut  “tout peindre, tout mettre à nu”.         Baudelaire traite de tous les types de sujets même ceux qui peuvent heurter le lecteur. En effet, il peint le réel sans l’idéaliser. C’est le cas du poème  “Une charogne” dans lequel le poète décrit de façon réaliste le corps en décomposition “Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride/ D’où sortaient de noirs bataillons/ De larves” v.17-19. Le poète propose au lecteur de voir ce qui est inaccessible, ce qui ne peut pas être observé dans le champ lexical de la pourriture. De plus, au 19è siècle il est répandu de parler de la jeunesse dans la poésie, néanmoins Baudelaire peint la vieillesse, comme dans le poème “les petites vieilles”: “Ces monstres furent jadis des femmes” v.5 .                         En outre, comme un peintre, Baudelaire peint la ville de Paris pour “tout mettre à nu”. Ainsi, dans son recueil, il y consacre une partie aux tableaux parisiens. Il présente la ville sous un nouveau regard, afin de la représenter réellement et de montrer les choses d’ordinaires inhabituelles. C’est pour cela que Baudelaire dans le poème “Le crépuscule du soir” représente les activités nocturnes jugées immorales, comme la prostitution : “Ô soir, aimable, désiré par celui/ Dont les bras, sans mentir", “La prostitution s’allume dans les rues” v.5-15. Il fait donc entrer les figures de la nuit dans la poésie.                                                 En dernier lieu, certains poèmes des Fleurs du Mal ont été condamnés à cause de leurs caractères licencieux. En effet, on peut penser aux poèmes qui traitent de l’homosexualité. Dans le poème “Lesbos”, le poète peint les amours féminines : “les filles aux yeux creux, de leurs corps amoureux / caressent les fruits mûrs de leur nubilité” v.18. On peut aussi penser à la provocation des derniers vers qui clôturent  le poème “A celle qui est trop gaie” : “Le printemps et la verdure/ Ont tant humilié mon coeur, / Que j’ai puni sur une fleur/ L’insolence de la Nature”.

 

On se rend compte qu’il est impossible de tout peindre.                 Baudelaire a du goût pour la peinture de l’exotisme et de l’ailleurs, elle est parfois associée aux voyages. Cette peinture est évoquée dans «Parfum exotique» ou également dans «La chevelure», la chevelure des femmes devient une invitation à un voyage.

        Ensuite dans l’œuvre, malgré le choix de Baudelaire de «mettre a nu» la laideur, on retrouve une tentation vers l’Idéal. Le Spleen qui est présent dans plusieurs poèmes pour aider le poète à rêver d’un Idéal. Le poème «Élévation», le troisième poème du recueil, est porté par l’image de l’envol. En parlant de son esprit, on peut lire : «Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l’air supérieur».

        Enfin on peut nuancer l’idée de «tout mettre à nu» en s’aidant du goût pour l’hermétisme. Certains poèmes peuvent et doivent être déchiffrés par le lecteur comme dans le poème «Correspondances» avec ses synesthésies.

        

Contrairement aux peintres qui se déclarent réalistes, Baudelaire méprise l’imitation du réel, incarnée notamment par la photographie qui se développe et qu’il déteste – même s’il ne sait s’en passer. Il ridiculise dans le Salon de 1859 le crédo réaliste et la « triviale image » sur laquelle la « société immonde » se rue « comme un seul Narcisse ». Son œuvre n’a donc pas vocation à faire voir l’abject, mais à le transfigurer; et c’est dans un projet d’épilogue pour son édition de 1861 qu’il adresse à Paris la fameuse apostrophe : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». C’est pour extraire la beauté du mal que Baudelaire fait entrer en poésie des thèmes ou des motifs traditionnellement considérés comme antipoétiques. Il a foi dans le pouvoir transmutateur de l’art, la poésie est pour lui le laboratoire d’une alchimie capable de faire surgir une beauté d’un nouvel ordre. Son inspiration est donc tendue entre deux pôles contraires, dont il produit une forme de synthèse, ce qu’illustrent très bien par exemple les multiples antinomies de l’« Hymne à la beauté » : « Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, / Ô beauté ? ». Dans ce poème, tel Protée, la beauté n’a plus le visage unique de l’Idéal, mais fluide, mouvante, changeante sous la lumière du Spleen, elle est la coïncidence des contraires. Les figures héritées du Romantisme noir – vampires, fantômes, revenants – sont sublimées par un travail de transfiguration poétique. Le poème « Une Charogne » est emblématique de cette alchimie du verbe : ses oxymores manifestent la fusion des contraires.

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