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La Princesse de Clèves : épisode du bal de « Elle passa tout le jour des fiançailles » à il ne put admirer que Mme de Clèves. »

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Par   •  5 Novembre 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 248 Mots (13 Pages)  •  303 Vues

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Lecture linéaire 1 : La Princesse de Clèves : épisode du bal de « Elle passa tout le jour des fiançailles » à il ne put admirer que Mme de Clèves. »

(Introduction :) Madame de Lafayette donne à la littérature française, avec La Princesse de Clèves ce qui est considéré comme le premier roman tant elle a su à travers les personnages, soumis aux aléas de leur existence, tracer le portrait d’individus animés par des sentiments vifs et parfois contradictoires, régis par une psychologie et une morale en relation avec le contexte social dans lequel ils évoluent.  Dans ce roman, en effet, il est question de la passion amoureuse entre la princesse de Clèves et le duc de Nemours à la cour de Henri II, passion qui ne peut être vécue par les deux êtres que sur le mode du ressenti sans jamais se concrétiser par leur union. Dans l’extrait proposé, Madame de Lafayette crée, s’exerçant avec art à un topos littéraire, l’épisode de la rencontre amoureuse entre le personnage éponyme et le duc de Nemours. Nous considérons par conséquent en quoi ce passage, tout en s’appliquant à obéir au topos de la rencontre amoureuse, s’inscrit parfaitement dans l’esthétique du classicisme.

Lecture

  1. L’arrivée au bal de la princesse de Clèves : premier paragraphe jusqu’à « le bal commença ».

La 1° phrase porte l’attention du lecteur sur le personnage éponyme coe le manifeste la récurrence des indices de la 3° personne au singulier et de genre féminin. Mme de LF d’autre part place des indices de temps et de lieu en relation avec les occupations du jeune pers : « tout le jour », « le soir », « au Louvres ». Ce faisant, elle rappelle le statut du pers : « le jour des fiançailles » et l’on sait que le « elle » renvoie par conséquent à un personnage important de la cour, donc on connait aussi le statut social du personnage à partir du moment où il est question du « bal » et du « festin royal » devant se dérouler « au Louvres ». Enfin, le groupe prépositionnel « à se parer » et le complément de but « pour se trouver le soir au bal et au festin royal » portent l’accent sur la richesse mais aussi et surtout sur l’importance du paraître.

C’est pk, la 2° phrase stipule immédiatement le jeu de regard et le met en place, chacun à la cour regardant et étant regardé, épié, observé par les autres. L’auteur précise, en effet : « Lorsqu’elle arriva, l’on admira sa beauté et sa parure ». On constate que Mme de LF a soin de créer une ellipse supprimant tout ce qui n’est pas nécessaire (les détails de sa venue, avec qui…) pour créer un lien d’autant plus fort entre la préparation et l’arrivée du pers. D’autre part, la romancière utilise le pronom indéfini « on » qui renvoie aux autres participants au bal et le groupe verbal « on admira » suggère à la fois un fuseau de regards convergents sur le pers, et un jugement unanime qui s’exprime par le regard et la parole à partir du moment où « on admira » est à considérer aussi comme du discours narrativisé. Or, qu’admire-t-on ? « sa beauté et sa parure », dernier terme qui renvoie au verbe « se para » de la 1° ligne. Mais, esthétisme classique oblige, rien n’est précisé concernant cette parure de même que le lecteur ne peut savoir de quel type de beauté il s’agit. L’essentiel est ailleurs : le pers féminin est beau, d’une beauté éclatante qui se remarque, qui la distingue et qui la promeut au rang d’héroïne.

Mme de LF poursuit sans ponctuer fortement et en créant une nouvelle ellipse puisque, employant le point-virgule, elle précise : « le bal commença ». Là encore une économie de détails dans la lignée de l’écriture classique qui recherche la concision, la sobriété.

  1. L’entrée en scène du duc de Nemours : de « et, comme elle dansait » à la fin du paragraphe.

Mme de LF va faire attendre son lecteur concernant le duc de Nemours. Pour autant, elle indique qu’un pers non nommé pour l’instant va être l’élément perturbateur. En effet, alors qu’elle a écrit « le bal commença » suggérant donc un début mais aussi une durée temporelle bornée coe l’indique l’emploi du passé simple, elle emploie la conj de coordination « et » puis place entre virgules la subordonnée « coe elle dansait avec M. de Guise », subordonnée qui peut se lire à la fois comme de temps et d’opposition, Mme de LF jouant avec brio avec les deux valeurs pour mettre aussitôt en relation deux pers masculins, M. de Guise et celui que l’on va découvrir comme étant le duc de Nemours. La tension dramatique est maintenue par la romancière par le recours à la forme impersonnelle « il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle » et de préciser l’origine possible de ce bruit (alors même que le point de vue est omniscient) avec la comparative « coe de qqlqu’un qui entrait et à qui on faisait place. » Mme de LF, ce faisant, recourt de nveau au pronom indéfini « on », suggère d’autre part implicitement l’importance du pers qui entre en scène et qui, tt coe ce fut le cas pour le pers féminin, attire l’attention au sein d’un groupe constitué.

Mme de LF revient alors au pers féminin soulignant implicitement l’importance de ces 2 seuls pers et construisant de la sorte l’épisode de la rencontre amoureuse. Cette rencontre amoureuse est en outre facilitée, coe orchestrée par l’univers de la cour puisque alors que Mme de LF précise que « Mme de Clèves acheva de danser » puis « et, pendant qu’elle cherchait des yeux qqlqu’un qu’elle avait dessein de prendre, un tiers intervient et ce tiers est le roi lui-même : « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait. » Mme de LF utilise dès lors le discours narrativisé, reprend le verbe « prendre » et ne nomme tjrs pas l’inconnu.

Mme de Clèves ne peut qu’obéir et dans la phrase suivante il est précisé la reconnaissance immédiate de M. de Nemours par le pers féminin à l’aide de la proposition coordonnée à la première par la conjonction de coordination « et » ds « et elle vit » avec cette importance du regard que ns avons au préalable noté. Et c’est pk, cette proposition met en exergue le mot « hoe » qui est déterminé par la relative « qu’elle crut ne pouvoir être que M. de Nemours » permettant dès lors à la romancière de poursuivre par une autre relative déterminant l’antécédent : « qui passait par-dessus quelques sièges » précisant en outre le but « pour arriver où l’on dansait. » La gestuelle de M. de Nemours peut étonner un lecteur de notre époque. Cependant, son action semble symbolique : il est un pers connu et reconnu pour son esprit conquérant et ce dans tous les domaines.

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