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La Chasse au bonheur, Jean Giono (1988 – publication posthume)

Commentaire de texte : La Chasse au bonheur, Jean Giono (1988 – publication posthume). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 000 Mots (8 Pages)  •  7 690 Vues

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Séance 8. Étude du texte n°9 : La Chasse au bonheur, Jean Giono (1988 – publication posthume)

Introduction [2-3mn]

- [présentation de l’auteur et du contexte] : Jean Giono est un romancier français du XXe siècle (mort en 1970), resté en marge des mouvements littéraires. Il est issu d'un milieu modeste (père cordonnier et mère repasseuse). Son expérience traumatisante de la guerre (il a connu les deux guerres mondiales) l'a rendu pacifiste (il a d'ailleurs fait de la prison pour avoir dénoncé la mobilisation).

- [présentation de l’œuvre] : Dans les dernières années de sa vie, Giono publie des textes variés sous forme de chroniques dans des journaux (= articles de presse réguliers et personnels). Ils traitent de sujets variés (le voyage, la nourriture, les amis, la peinture, sa mère, les parfums...) ; parmi eux, plusieurs réfléchissent au bonheur ("La chasse au bonheur", "Les raisons du bonheur", "Le bonheur est ailleurs", "L'art de vivre"). Ces 37 textes seront rassemblés en 1988 (donc après sa mort) dans un recueil intitulé La Chasse au bonheur.

- [présentation du texte] : Le texte est extrait de "La Chasse au bonheur" qui donne son nom au recueil. Ce titre présente une métaphore assez commune comparant le bonheur à une proie qu'il s'agit de chasser, qui fuit et derrière laquelle il faudrait courir, ce qui suggère qu'elle serait difficile à attraper. Cette chasse est vaine pour Giono, qui montre ici, au contraire, que le bonheur est facile à atteindre. Ce texte, très didactique (= registre d'un texte qui cherche à instruire le lecteur, à transmettre un savoir) nous explique comment.

- [lecture]

- [problématique] Quelle conception du bonheur Giono présente-t-il dans ce texte? En quoi cette argumentation directe est-elle efficace? En quoi ce texte est-il didactique?...

- [annonce du plan choisi, adapté à la problématique]  Dans une première partie nous verrons.... Dans une deuxième partie il s'agira d'analyser...

Développement en deux parties [6-8 mn = 3-4 mn par partie]

  • Le choix d'une argumentation directe pour convaincre le lecteur

La chronique de Giono = une brève réflexion théorique, comme s'il s'agissait d'un petit traité / essai sur le bonheur

        

        →  une argumentation claire et logique :

- le thème est présenté dès le titre et repris dans la 1e phrase du texte, qui part d'un constat : la quête du bonheur est universelle ("tout le monde chasse au bonheur" l.1)

- la thèse est explicite, dès la 2e phrase : "on peut être heureux partout" (l.2). Cette thèse présente déjà une critique : la chasse au bonheur est vaine, puisque la proie poursuivie ne fuit pas, bien au contraire, elle est à portée de main

- la suite du texte est une justification de cette thèse : il commence par réfuter les idées générales sur le bonheur (qui n'est pas lié à l'argent ni au futur) et présenter les arguments et exemples prouvant que le bonheur est bien accessible (grâce aux sens, notamment, que nous avons tous).

- La structure logique du raisonnement apparaît grâce aux connecteurs logiques ("mais" l.5, "cependant" l.20...). Giono cherche donc à convaincre le lecteur.

        →  l'efficacité du registre didactique :

- Giono ne s'implique pas directement avec la 1e personne du singulier (je) pour donner son avis, mais parle avec distance grâce au pronom indéfini "on" qui donne une valeur plus générale à son propos (l.8 "on entend souvent dire") ou par des tournures impersonnelles ("il y a" l.3, "il suffit" l.17). Cela a l'air plus objectif et donc moins contestable. Cela donne de la fermeté à ses conseils ("il faut" l.10, l.19)

- il utilise aussi le présent de vérité générale, qui donne aussi du poids à son discours ("les éléments du bonheur sont simples" l.12, "Qui se méprise ne sera jamais heureux" l.19). De même, il utilise des formules frappantes grâce aux mots à valeur universelle : "tout le monde" (l.1), "partout" (l.2), tout" (l.24), "toujours" (l.41). Et grâce à des images marquantes pour le lecteur (le microscope, les globules rouges).

  • Le bonheur n'est pas dans le luxe ni demain : la réfutation de la vision commune du bonheur

Giono commence par présenter la vision du bonheur qu'ont les gens en général ("si j'avais ceci, si j'avais cela, je serais heureux" l.8 : phrase au discours direct entre guillemets, indiquant la parole rapportée des gens). Il montre que cette vision repose sur une erreur (champ lexical de l'illusion : "il semble que" l.3, "illusoire", "soi-disant" l.4, "on prend l'habitude de croire" l.9, "on s'imagine" l.16)

        

        → un blâme du matérialisme

- Giono fait une concession (= il reconnaît une idée de la thèse adverse) : "il est de fait que le bonheur a besoin de beauté" l.5. Mais la beauté n'implique pas forcément l'argent : Giono énumère des objets et des lieux symbolisant le luxe (la voiture de marque, le compte en banque, les destinations prestigieuses de vacances d'hiver ou d'été) pour en nier la nécessité : anaphore de la négation "ni" ("Ni la Rolls, ni le compte en banque, ni Megève, ni Saint-Tropez ne sont nécessaires" l.15).

- le bonheur n'est donc pas incompatible avec une vie modeste ("humble ou misérable" l.13). C'est pourquoi Giono répète le mot "simples" (l.5 et 12) ou "simplicité" (l.6)

- "gagner de l'argent" pour être heureux, c'est "perdre son temps" (l.16) : l'antithèse entre "gagner" et "perdre" marque ici le refus du matérialisme et l'importance du temps

        

        → un éloge du présent

 - la vision matérialiste du bonheur implique, d'autre part, que le bonheur ne vit que dans des conditions exceptionnelles que l'on atteindra jamais (cf. l'allusion aux pommes d'or du jardin des Hespérides : lieu non seulement mythologique, mais en plus inaccessible). Giono montre au contraire que si l'on sait se contenter de la simplicité, on pourra atteindre le bonheur dans le présent : c'est ce que montre l'antithèse entre "croire que le bonheur réside dans le futur" (l.9) et "le bonheur habite le présent" (l.10). La personnification ici montre le bonheur comme quelque chose de concret, palpable, proche donc d'accessible.

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