LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire d’Un Roi sans divertissement de Jean Giono

Recherche de Documents : Commentaire d’Un Roi sans divertissement de Jean Giono. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2013  •  1 368 Mots (6 Pages)  •  1 970 Vues

Page 1 sur 6

Commentaire d’Un Roi sans divertissement de Jean Giono

Un roi sans divertissement est un roman de Jean Giono publié en 1947. Le titre fait référence aux Pensées de Pascal : « Un roi sans divertissement est un Homme plein de misère ». Pascal décrit les Hommes comme des rois qui doivent tromper l’ennui par des divertissements qui peuvent aller jusqu’à la fascination du mal. Jean Giono nous propose, dans cet extrait, le portrait de madame Tim, femme du Châtelain de Saint Baudille et grand-mère extraordinaire. Nous allons voir en quoi ce texte suscite-t-il l’intérêt du lecteur. Voyons d’abord en quoi cet extrait est un portrait élogieux d’un personnage extraordinaire ; puis montrons en quoi cet extrait pourrait être une scène de genre.

I/ Un portrait élogieux d’un personnage extraordinaire

Le personnage de madame Tim est le personnage central de ce texte. En effet, tous les regards sont portés sur elle : « Quand l’occasion s’en présentait, […] on ne manquait pas de regarder tous ces amusements » (l.12). Le narrateur utilise beaucoup le pronom personnel sujet « on » : « on voyait » (l.3 et l.4), « qu’on revienne de Mens » (l.13), « quand on était sur les crêtes » (l.15), « on ne manquait pas » (l.16), « on l’aurait toute voulue » (l.22), « on la surprenait » (l.25), ce qui montre que le narrateur est extérieur à la scène. Il s’inclue ainsi dans la population locale qui ne s’intéresse qu’à la vie au Château de madame Tim : « Quand l’occasion s’en présentait, […] on ne manquait pas de regarder tous ces amusements » (l.16). Tous les regards sont portés sur elle. Elle est décrite avec les critères de beauté de l’époque : « Elle avait du corsage » (l.20) ou encore « Elle était vêtu à l’opulent » (l.18), « on l’aurait toute voulue » (l.22). Madame Tim est surtout un personnage au cœur de tous les divertissements. Elle organise des fêtes, de goûters, des promenades à dos de mulet, des jeux, des bamboulas… C’est vraiment la représentation du divertissement ! Madame Tim est un personnage avec lequel les autres ne s’ennuient pas. Giono utilise le registre réaliste pour parfaire son portrait. Pour ce faire, le narrateur nous informe de plusieurs détails spatiaux-temporels : « on revienne de Mens (dont la route passe en bordure d’un coin de parc » (l.13), « Au retour d’une petite partie de chasse au lièvre, c’est-à-dire quand on était sur les crêtes qui dominent le labyrinthe de buis et les terrasses » (l.15), mais également des détails sur les personnages : « un laquais (qui était le fils Onésiphore de Prébois) vêtu de bleu, portant le tonnelet d’orangeade » (l.27), « une domestique femme (qui était la petite fille de la vieille Nanette d’Avers), vêtue de zinzolins et de linge blanc, portant le panier à pâtisserie » (l.28).

Ce registre réaliste n’empêche pas Giono d’idéaliser son personnage.

Giono nous présente un personnage idéalisé. Il introduit dans son portrait un lexique mélioratif : « abondement grand-mère » (l.1), « vêtue à l’opulente » (l.18), « corps de statue » (l.19), « elle avait du corsage » (l.20). Le narrateur utilise des comparaisons hyperboliques : « abondamment grand-mère » (l.1), « à chaque instant » (l.2), « des cargaisons de nourrices et d’enfants » (l.5), « des fêtes à n’en plus finir » (l.7), « cette cuve d’enfants » (l.21), « les autres giclaient autour d’elle » (l.22). Grace à ces deux procédés, Giono provoque chez le lecteur un effet d’admiration pour madame Tim. Il la compare de plus à une statue : « son corps de statue » (l.19). On imagine bien madame Tim avec tous les plis de sa robe et « une grappe dans chaque main », soit un enfant dans chaque main. C’est en même temps une métaphore complexe car cette statue est très mobile : elle se multiplie auprès de chacun de ses petits-enfants, et Giono réalise un portrait en mouvement ; cependant elle règne comme une déesse sur ce paradis enfantin. Giono utilise d’ailleurs une

...

Télécharger au format  txt (8.1 Kb)   pdf (93.7 Kb)   docx (10.7 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com