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Joute verbale

Commentaire de texte : Joute verbale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 468 Mots (6 Pages)  •  942 Vues

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DM de français[pic 1]

Problématique :

Provoqué par le vicomte qui lui a dit que son nez était très grand, Cyrano s'est moqué de son peu de répartie en lui faisant une démonstration littéraire de haut vol. Dans les vers que nous allons étudier le débat continue.

  1. Joute verbale :

a.) Assauts superficiels et inefficaces du vicomte :

  • Le vicomte est un personnage superficiel qui comble son manque d'esprit par une attention marquée pour sa toilette. De ce fait, il attaque Cyrano sur son apparence physique ( « Un hobereau qui...qui...n'a même pas de gants ! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ! ») prouvant ainsi sa superficialité et la faiblesse de son sens de la répartie. Le rythme ternaire de sa réplique (« sans rubans, sans bouffettes, sans ganses ») met en valeur le côté plat, faible et terne de son esprit.

  • Le nombre risible de répliques du vicomte témoigne de son infériorité par rapport à Cyrano. Ainsi, là où le héros a une trentaine de vers, son adversaire, lui, n'en a que cinq, répartis sur trois répliques. Cette inégalité dans la taille du discours (à la défaveur de Valvert) montre bien qu'il a beaucoup de mal à s'imposer. Il reste à un niveau en-dessous de Cyrano tout au long de l'extrait.
  • Le vicomte a un temps de parole limité qu'il n'arrive pas à exploiter avec verve et habilité. Il bafouille « un hobereau qui...qui... » et ne parvient même pas à terminer ses phrases « Mais monsieur... ». Même dans les moments qui lui sont octroyés, le vicomte n'est ni efficace, ni incisif.
  • Lorsqu'il n'attaque pas Cyrano sur son apparence, le vicomte de Valvert, pris au dépourvu, ne sait pas répliquer et se contente d'insulter son interlocuteur : « Maraud, faquin, butor de pied pas ridicule ! ». Son absence de finesse et d'esprit témoignent une nouvelle fois du manque de profondeur de son propos.

En outre, la réponse de Cyrano rend le vicomte encore plus ridicule et accentue la vacuité de sa pensée. En effet, il détourne les insultes de son adversaire en déclinant sa propre identité (« Cyrano-Savinien-Hercule de Bergerac ») donnant ainsi l'impression que les insultes proférées par le vicomte sont sa carte d'identité. Les réponses du vicomte de Valvert soulignent le côté pathétique de l'individu qui paraît « falot » et sans aucune présence face au panache et au charisme de Cyrano.

b.) Assauts profonds de Cyrano :

  • Cyrano domine son interlocuteur tout au long du dialogue. Il parle six fois plus que le comte de Valvert et va jusqu'au bout de ses phrases. Il fait preuve d'assurance et n’hésite pas à couper la parole à son adversaire, montrant ainsi son dédain pour son interlocuteur, qui est pourtant plus noble, riche et puissant que lui.
  • Le héros est supérieur à son adversaire sur tous les plans. Il est plus intelligent, plus cultivé, meilleur orateur mais également plus fort physiquement. Il attaque le vicomte de Valvert sur son manque d'esprit. Pour cela, il emploie d'abord le champ lexical des lettres « lettres » (x2) « mot » témoignant ainsi de son amour pour les lettres et, par opposition, l'absence de vocabulaire du vicomte. Cyrano, ne s'illustre pas seulement dans le domaine littéraire, il triomphe également dans le domaine scientifique. Ainsi, il reproche à son adversaire de ne pas avoir  « un atome » d'esprit, illustrant ainsi sa connaissance des sciences et le peu d'importance qu'a le vicomte à ses yeux.
  • Cyrano, très à l'aise, s'amuse avec les règles de grammaire. Il utilise la forme « Eussiez-vous eu », conditionnel passé deuxième forme, pour que le vicomte réalise ce qu'il aurait pu faire, mais n'a pas fait. Il passe au présent de vérité générale « mais je ne permets pas qu'un autre me le serve » affichant de cette manière, sa confiance en ses capacités à vaincre. Enfin, alors qu'il n'a employé que le pronom « vous » dans sa première tirade, il choisit d'utiliser le « je » dans sa deuxième, ce qui prouve sa supériorité sur le vicomte et l'immensité de son pouvoir.
  • Contrairement au vicomte, Cyrano n'est pas une personne superficielle et il n'a que peu de goût pour les apparences. Les artifices ne l’intéressent pas mais il reste néanmoins une personne soignée : « plus soigné si je suis moins coquet ». Dans cette phrase, le lecteur comprend que malgré l’aspect dépouillé de la toilette de Cyrano et la simplicité de ses habits, il a plus d'allure que le vicomte.

Tout au long de l'extrait, le personnage enchaîne les comparaisons entre les vêtements, artifices, accessoires, qualités morales, ainsi que les personnifications de ses dites qualités. On  peut relever «  ce n’est pas une taille avantageuse, c'est mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset » : dans ce vers comme dans tous les autres, le protagoniste principal compare un accessoire et une partie de son corps à une qualité morale : ici, le corset incarne les principes qui régissent son âme et sa conduite. Notre héros préfère se draper dans sa dignité plutôt que dans des tissus.  A la lecture de cet extrait, on peut voir l'importance que les qualités morales et la noblesse de cœur revêtent aux yeux de Cyrano.

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