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Jocaste, Sophocle et Pasolini

Étude de cas : Jocaste, Sophocle et Pasolini. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2017  •  Étude de cas  •  822 Mots (4 Pages)  •  1 171 Vues

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ntroduction

Dans la mythologie grecque, Jocaste est la fille de Ménécée, la sœur de Créon, et l'épouse de Laïos, puis de son propre fils, Œdipe. Elle aura quatre enfants avec son fils, Étéocle et Polynice, Ismène et Antigone. Elle se pend lorsqu'elle apprend la vérité des liens l'unissant à Œdipe. C’est un personnage important du mythe qui sera mis en scène dès l’Antiquité par Sophocle dans sa pièce Oedipe Roi. Elle sera ensuite portée à l’écran notamment dans le film Edipo Re de Pasolini. Nous verrons quelles sont les différentes fonctions de Jocaste dans ces deux oeuvres.

Voyons tout d’abord la présence de Jocaste dans les deux oeuvres. Chez Sophocle, Jocaste n’apparaît sur scène que deux fois, au milieu du deuxième épisode et les deux tiers du troisième épisode. Jocaste parle peu, mais ses paroles sont significatives et donne à son personnage un rôle important. Lors de sa première intervention, elle calme avec autorité Oedipe et Créon, alors en train de se disputer. Elle a donc le rôle de médiateur et est là pour rassurer Oedipe. Mais à la fin du deuxième épisode, Jocaste doute autant qu’Oedipe à propos du mystère du meurtre de Laïos. Sophocle montre Jocaste comme une reine. Chez Pasolini, Jocaste est beaucoup plus présente mais parle toujours dans les lieux intimes, elle est plus présente à l’image à travers des gros plans mettant en valeur ses sentiments. Elle écoute et ne parle pas. Elle occupe 37 % du temps. Pasolini la montre plus comme une épouse.

Ensuite, nous étudierons l’impiété chez Jocaste (c’est à dire son mépris contre la religion). Chez Sophocle, Jocaste remet en cause les hommes qui prétendent parler au nom des dieux (L’oracle et Tirésias). Ce qui la pousse à ne pas croire certains de leur propos puisque pour elle, elle s’est débarrassée du problème, son fils est mort. C’est cette aveuglement qui va l’amener à être punie. Pasolini, lui, montre cette même méfiance face à la parole de l’homme qui partent au nom des dieux. Comme quand elle écoute à la fenêtre les propos de Tirésias : sourire orgueilleux, méprisant et même un bref éclat de rire comme si elle s’en fichait. Dans le film Jocaste à donc un rapport à la vérité un peu compliqué. De plus, on retrouve cette impiété chez Jocaste dans la façon où Pasolini la met en scène. En effet, l’une des scènes d’amour entre Oedipe et Jocaste se termine par un plan sur les jambes de Jocaste nues, dont la position rappelle celle du Christ en croix. Pasolini présente les dieux et leurs volontés d’une manière différente de Sophocle, du moins dans les parties qui ne reprennent pas la pièce tel que les paroles des dieux et l’apparitions de leurs masques exotiques et primitifs, bien que très menaçants, paraissent relever du factice et de la caricature (La Pythie).

Puis, nous analyserons le suicide de Jocaste dans les deux oeuvres. Chez Sophocle, le suicide de Jocaste est évoqué dans un récit. Le spectateur n’y assiste pas directement, il entend le récit fait à Oedipe (Il ne voit pas mais entend). Le but du récit est donné à voir la scène comme un sorte d’hypotypose (une figure rhétorique frappante et animée). On a un triple point de vue : celui du serviteur, Oedipe puis le spectateur. C’est la seule scène où l’intérieur du palais est évoqué.

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