Oedipe roi de Sophocle, et film de Pasolini: le dénouement

Chez Sophocle, la fin de la pièce correspond à l’exodos, c’est la dernière partie de la tragédie antique dans laquelle sortent progressivement les acteurs et le Chœur.

- Exodos est composé de plusieurs « scènes » successives.

- Dans la première scène, les actions ne sont pas visibles sur scène mais sont racontées par le Messager. Celui-ci décrit le dénouement de la tragédie :

- Le sort ultérieur d’Œdipe reste suspendu à la fin de la pièce. Il souhaite à tout prix quitter Thèbes : « Mais pour moi, tant que je vivrais , que jamais cette ville, la ville des mes pères, ne me soit donné pour séjour »

- Œdipe se résout à ses propres propos exposés auparavant, c’est la première fois qu’il accepte son destin. (quitte la ville à jamais). Il devient un pharmakos ! (une souillure que l’on éloigne de la cité pour la purifier des maux qui l’accablaient.)

Chez Pasolini, la fin du film est composé en deux parties : le dénouement de sa partie Sophocléenne (la scène où Œdipe sort du palais après s’être crevé les yeux) et l’épilogue.

- Contrairement à Sophocle, Pasolini a choisi de montrer Jocaste pendue et Œdipe aux yeux crevés.

- La fin de la partie sophocléenne est une scène brève : le Messager s’approche d’Œdipe qui sort du palais ayant les yeux crevés et le visage ensanglanté. Le Messager donne une flûte à Œdipe, ainsi devient un nouveau Tirésias

- Épilogue : autre époque (à Bologne en 1967), le même parc que nous avons pu voir dans le prologue qui ouvrait le film. Cette fin délivre un sentiment à la fois de clôture et d’apaisement, comme si le conflit pulsionnel d’Œdipe s’était arrêté.

- L’épilogue du film constitue une sorte d’extension de l’histoire d’Œdipe (présence d’éléments de continuité entre la fin de la partie antique du film et l’épilogue). Pasolini s’est inspiré d’Œdipe à Colone pour finir son film. Angelo serait Antigone qui guide son père.

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