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Incipit de Jacques le Fataliste, Denis Diderot

Fiche de lecture : Incipit de Jacques le Fataliste, Denis Diderot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2016  •  Fiche de lecture  •  1 135 Mots (5 Pages)  •  1 201 Vues

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Diderot est un romancier, philosophe, essayiste et dramaturge du siècle des Lumières au XVIIIème siècle. Il révolutionne entre autres le genre du roman avec son roman phare Jacques le Fataliste écrit en 1796 et inspiré de l’anglais Sterne. Il attaque les conventions romanesques et remet en question l’illusion romanesque.

Le texte qui nous intéresse est extrait de ce roman, il s’agit plus précisément de l’incipit ou début de roman. L’auteur Diderot ouvre le dialogue directement avec le lecteur et s’amuse à défaire les conventions romanesques du pacte de lecture.

Nous nous demanderons alors en quoi cet incipit est original et comment l’entrée en scène du héros romanesque est ici aux antipodes du roman traditionnel.

Aussi étudierons-nous ce texte en montrant tout d’abord comment se met en place la remise en cause des conventions romanesques (I) ; puis, nous verrons en quoi les deux personnages principaux sont originaux (II) ; enfin, nous analyserons pourquoi ce récit est volontairement frustrant (III).

I – La remise en cause des conventions romanesques

1- L’auteur dialogue ouvertement avec le lecteur : absence du narrateur. Pas d’illusion romanesque, l’auteur nous montre les ficelles de son art.

« Comment s’étaient-il rencontrés ? Par hasard » L1 – L’auteur anticipe sur les questions du lecteur, ce qu’il veut savoir.

2- Cet incipit ne remplit pas les attentes du pacte de lecture, présentation du cadre spatio- temporel, des personnages et de l’intrigue :

– Cadre spatio-temporel et action indéterminés, pas de précisions, que des interrogations et des réponses approximatives.

« D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? » L2-3 – L’auteur s’amuse à ne pas vouloir informer le lecteur; il déjoue les règles du pacte de lecture. De même, il continue ainsi « Que disaient-ils ? Ils ne disaient rien. » L4

– Les personnages ne sont pas décrits, pas de portrait physique ou moral. Le maître n’a pas de nom, il est présenté dans son rôle uniquement hiérarchique par rapport à son valet Jacques.

3- Le mélange des genres qui rompt avec les règles classiques :

– Surgissement d’un dialogue qui prend l’allure d’un dialogue de théâtre, loin des codes d’écriture romanesque, le nom des locuteurs est inscrit en capitales, « Le MAÎTRE» et «JACQUES ».

– Le dialogue philosophique sur le déterminisme, » Et jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien ou de mal ici-bas était écrit là-haut ». L5

– Le roman d’apprentissage : Jacques raconte son enfance, son adolescence, ses aventures amoureuses « Tu as donc été amoureux » L23

– Le roman picaresque : Jacques valet de son état voyage avec son maître et va vivre toutes sortes d’aventures. Episode notamment du cabaretier qui le conduira de façon rocambolesque à l’amour : « Que diable emporte le cabaretier et son cabaret » L10

II- Des personnages romanesques originaux

1- Une réflexion moderne sur le couple maîtres et valets :

Une relation hiérarchique : le Maître tutoie le valet et le valet le vouvoie; le Maître a autorité sur son valet puisqu’à la fin du passage il le punit à coups de bâtons comme dans une farce de comédie. »Et tu reçois la balle à ton adresse » L18 (Le Maître à J); « Vous l’avez deviné »L19 (Jacques à son M). «Voilà le

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