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Grand corps malade, patients

Fiche de lecture : Grand corps malade, patients. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2020  •  Fiche de lecture  •  1 801 Mots (8 Pages)  •  3 082 Vues

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FICHE DE LECTURE GRAND CORPS MALADE

  1. Référence de l’ouvrage et présentation de l’auteur

L’ouvrage Patients paru pour la première fois en octobre 2012 par l’éditeur Don Quichotte éditions, à Paris, est un témoignage, un roman autobiographique relatant son accident, son handicap et son parcours au sein d’un centre de rééducation pour personnes handicapées. C’est de son handicap et de sa grande taille (1m96) qu’il prend son nom de scène de Grand Corps Malade en 2003.

En 2017, l’auteur réalise une adaptation de ce roman en film dans lequel il ne sera pas acteur et où le nom de l’acteur principal (lui) ne sera pas le sien.

Grand Corps Malade de son vrai nom Fabien Marsaud est né le 31 juillet 1977 en Seine-Saint-Denis. Il est manager sportif et intervient dans de nombreux domaines artistiques ; il est un slameur, poète, auteur-compositeur-interprète et réalisateur français.

  1. Contexte et thème principalement traité

Étant plus jeune et étant fan de basket, Grand Corps Malade voyait son avenir dans le monde du sport. Alors qu’il sort d’un baccalauréat L, il souhaite poursuivre ses études et passer un diplôme d’études universitaires en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS).

Malheureusement, son avenir et ses projets vont être compromis. Alors qu’il est animateur dans une colonie de vacances, à quelques jours de ses vingt ans, à la suite d’un mauvais plongeon dans une piscine dont le niveau d’eau est trop bas, sa tête heurte le fond et le choc provoque la fracture d’une vertèbre cervicale qui est allée se loger dans la moelle épinière. Il resta dans le coma trois mois et à son réveil, les médecins lui annoncent qu’il est tétraplégique (paralysie des quatre membres, en général à vie), et plus précisément, tétraplégique incomplet, ce qui signifie qu’il « commence à pouvoir bouger à nouveau quelques parties de son corps, en l’occurrence, certains muscles de la main, de la jambe et du pied gauche. Une tétraplégie incomplète sous-entend que les progrès peuvent très bien s’arrêter là ou se poursuivre jusqu’à retrouver la quasi-totalité de sa mobilité. » (p.24). Et ce sera le cas pour lui car deux ans plus tard, en 1999, il retrouvera petit à petit l’usage de ses membres après un an de séances de rééducation.

C’est de ce vécu que l’auteur s’est inspiré pour écrire ce roman.

Le thème principalement traité de cet ouvrage est le handicap. Il aborde avec humour et autodérision le quotidien et le ressenti de personnes lourdement handicapées (paraplégiques, tétraplégiques, traumatisés crâniens, amputés, grands brûlés, …) dans un grand centre de rééducation (p.12). Par ailleurs, d’autres thèmes sont abordés tels que la santé, les soins quotidiens, l’amitié, la souffrance, la volonté et la mort. Il fait aussi référence à certains concepts infirmiers comme la dépendance, le respect de l’intimité et de la pudeur et le bien-être et le confort dans les soins.

Aucune précision n’est apportée ni sur le centre de rééducation ni sur la ville où cela se produit.

Au commencement de l’ouvrage, l’auteur nous relate son ressenti par rapport à son accident par un texte de slam (p.4 à 10) ; « pendant qu’on kiffe et qu’on aprécie nos plus belles vacances […] on est quelques sourires à partager notre insouciance […] c’est à ce moment-là […] que la réalité a choisi, pour montrer qu’elle décide et que si elle veut elle nous malmène […] le temps s’est accéléré d’un coup et c’est tout mon futur qui bascule, les envies, les projets, les souvenir » (p.4). Il nous décrit ici être en vacances et profiter quand « la réalité », la vie lui retire tous ses projets. Il ne devait imaginer qu’un tel accident qu’il qualifie de « con » (p.23) lui serait arrivé et si jeune « personne d’autre ne sait mieux que moi aujourd’hui qu’une catastrophe n’arrive pas qu’aux autres. » (p.160) d’où l’emploi du mot insouciance.

Arrivé au centre de rééducation, il découvre son nouveau lieu de vie et l’équipe soignante pluridisciplinaire qui va le prendre en charge ; la médecin en chef, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute qui lui expliqueront, chacun à leur tour, leur rôle et comment se dérouleront ses prochains jours ici (p.14). D’autres professionnels de santé se présenteront aussi à lui tels que les infirmiers, les aides-soignants et la psychologue. Dès son premier jour, il fera la rencontre d’Ernest, l’aide-soignant qualifié de « très doux » (p.16). Grand Corps Malade se questionne : « Très doux ?! Je ne comprends pas trop pourquoi on me dit ça. Je m’en fous qu’il soit doux, on n’est pas là pour se frotter l’un à l’autre ! On va partager tant de choses que ça ? […] C’est Ernest qui va gérer ma vie quotidienne du matin et, en quelques jours, notre degré d’intimité va dépasser tout ce que j’imaginais. » (p.16 à 17).

Et c’est là qu’on retrouve le concept de dépendance c’est-à-dire l’incapacité totale ou partielle dans laquelle se retrouve une personne pour subvenir à ses besoins fondamentaux, d’elle-même, sans aide ou accomplissement de ces derniers de façon inadéquate. En effet, l’auteur réalise l’importance que vont avoir les aides-soignants car les gestes dit banaux de la vie quotidienne deviennent très vite compliqués voire impossible. Il va donc déprendre d’eux pour l’alimentation : « […] sachez que manger seul pour un tétra est aussi facile que de voler pour un homme valide […] il faut trouver le bon rythme entre chaque bouchée, la bonne inclinaison du verre pour chaque gorgée […] je ne suis pas très à l’aise et je remercie Ernest presque à chaque fois qu’il me tend quelque chose à la bouche […] » (p.17 à 18), pour l’élimination : « […] c’est l’heure merveilleuse d’aller à la selle […] tout se passe sur ton propre lit […] on te positionne en chien de fusil […] on t’introduit un petit lavement […] vingt minutes plus tard, l’aide-soignant […] vient t’aider à évacuer tout ce qu’il y a à évacuer. » (p.18), pour les transferts : «  Ernest […] aidé d’un autre aide-soignant, il me transfère sur un brancard […] » (p.19), mais aussi pour la toilette et l’habillage : « […] c’est l’heure de la douche […] il me lave minutieusement, sans état d’âme et dans les moindres recoins, puis me brosse les dents […] me sèche […] le simple fait de m’enfiler des vêtements est une vraie galère pour nous deux car je ne peux faire aucun mouvement qui puisse l’aider. » (p.18 à 20).

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