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Gargantua, Rabelais

Commentaire de texte : Gargantua, Rabelais. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 973 Mots (8 Pages)  •  892 Vues

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Prologue Gargantua

Intro

«  Autre Argument ne peut mon cœur élire/ Voyant le deuil qui vous mine et consomme:/ Mieux est de ris que de larmes écrire,/ pour ce que rire est le propre de l’homme ». C’est ainsi, dans l’avertissement en vers de Gargantua, que Rabelais proclame son intention d’écrire une œuvre franchement comique. Deux après Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant, Français Rabelais publie sous son pseudonyme anagramme Alcofribas Nasier, Gargantua en 1534. (décide de remonter dans la généalogie des personnages).

Le prologue, comme chaque prologue est d’incité à la lecture. Mais celui-ci va plus loin : il donne les clés de l’œuvre et pose les bases de l’humanisme tant sur le plan philosophique que littéraire. Ainsi dès le prologue, le lecteur est invité à aller au fond de l’œuvre, des textes et de la question de l’homme, à « rompre l’os et sucer la substantifique moelle », selon la belle et profonde formule qui clôt l’extrait proposé à notre étude.

Ce prologue illustre le projet du livre : enseigner la sagesse par le détour du rire, comme l’œuvre enseignera la philosophie humaniste par le détour de la fiction gigantesque.

En premier lieu nous analyserons que c’est le caractère paradoxal de ce prologue, burlesque et sérieux, qui lui confère sa dimension apéritive à la lecture et à la pensée. Dès lors, cette page offre une de pédagogie particulièrement originale et efficace. Enfin nous étudierons en quoi ce prologue peut se lire comme une leçon humaniste de lecture de l’œuvre, des textes et de l’homme.

  1. Un prologue paradoxal et apéritif à la lecture et à la pensée

1- Une ouverture burlesque à la lecture et à la réflexion

  1. Inscription dans le genre du prologue : une ouverture

  • « Ce prélude et coups d’essai » appartient certes au genre du prologue. Cet avant-dire est ouverture du livre même : «  il faut ouvrir le livre et peser soigneusement ce qui y est traité ».Le lecteur est constamment impliqué dans ce discours de l’auteur : adjectifs déterminatifs possessifs et pronoms personnels (« et vous », « à votre avis », « il vous faut être sage »).
  • D’autre part ce prologue constitue une écriture sur l’écriture car Rabelais ce fonde par exemple sur le « dialogue » de Platon, se réfère à deux ouvrages de Galien.

  1. Une ouverture burlesque
  • Apostrophe du début qui désigne les lecteurs comme des « Buveurs » et « des vérolés ». Elle place ce prologue dans le registre comique par la provocation et la moquerie des lecteurs. Cela est renforcé par l’intensif « très ».

Cependant, les épithètes d’  « illustres » et de « précieux » montre que l’auteur renvoi ces vocatifs à un public choisi. Rabelais s’adresse par ces apostrophes aux lecteurs de Pantagruel, Roi des Dipsodes, ce qui d’après l’étymologie grecque veut dire roi des assoiffées. Ainsi Rabelais s’adresse aux lecteurs de Pantagruel.

Ce prologue capte et prépare le lecteur d’une manière originale à la lecture de Gargantua.

  • Ce prologue à pour but de faire rire à ce que « rire est le propre de l’homme » : champs lexical de rire (« "drôles", "frivoles", "rire", "joyeux").
  • Ce prologue révèle même un genre burlesque (le burlesque correspond à l’emploi de termes comiques ou vulgaires pour caractériser des faits ou des personnages noble. Le propre du burlesque est de rabaisser ce qui est noble ou respectable.). Ainsi Rabelais animalise le grand philosophe Socrate : « nez pointu », « regard de taureau » mais est aussi comparé à une pelure d’onion : « vous n’en auriez donné une pelure d’onion ». L’apparence, la peau la plus externe de Socrate est rabaissée par l’utilisation du burlesque ainsi que l’utilisation de la négation. Il exagère pour faire rire le lecteur. 
  • Les longues énumérations visent au comique :

- Enumération des chimères sur les Silènes, des défauts et des attitudes de Socrate. Ces énumérations ne semblent jamais s’arrêter.

- Le 2eme paragraphe s’ouvre sur une énumération burlesque : Enumération des œuvres de Rabelais : "Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La dignité des braguettes, des pois au lard". Les 2 premières œuvres sont effectivement celles de Rabelais, mais le reste des œuvres est inventé. Celles-ci mêlent les loisirs culinaires ainsi que du bas corporel. Elles ont pour but de faire rire et promettent une écriture marquée par la spontanéité et la joie.

Transition : Sous cette apparence burlesque, Rabelais veut en réalité faire passer un message au lecteur pour lui indiquer que sous les apparences comiques il peut se cacher des intentions sérieuses.                                                        

2) Sérieux et profondeur du prologue

  1. Progression, construction et unité du passage

Sous les traits de la fantaisie, des digressions et des accumulations de l’imaginaire, le prologue de Gargantua obéit en effet à une construction rigoureuse.

  • Utilisation des connecteurs logiques : « mais », « car », « c’est pourquoi »,… ainsi que la question rhétorique en début de deuxième paragraphe.
  • Il y un avancement naturel dans le texte :

- 1er paragraphe : Il y premièrement un aspect de dualité des Silènes : laides à l'extérieur et sérieuses à l'intérieur. Comparés à des boîtes: comparant d'un comparé : Socrate, lui-même comparant d'un comparé : le livre. Socrate : dualité (vertueux et laid)

- Cette chaine d’images, de comparaisons emboîtées montrent la dualité de l’œuvre : derrière l'aspect burlesque, intentions sérieuses. Le livre est comparé à Socrate, (modèle de pensée et d’humanité).

-> Ainsi le fiel de l’extérieur n’est donc qu’un voile du miel, de la saveur et du salut de l’intérieur : comme est illustré dans le dernier moment de notre extrait : l’image du chien et de « quelque os à moelle «  dont il faut sucer la substantifique moelle ».                                  Opposition entre intérieur et extérieur mise en valeur par une énumération (aspect philosophique de Socrate opposé à l’aspect moral) et par des comparaisons.

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