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Explication de l’extrait du Père Goriot de Balzac: La leçon de Vautrin

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Par   •  25 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  2 157 Mots (9 Pages)  •  3 702 Vues

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Explication de l’extrait du Père Goriot de Balzac

Chapitre 2 : la leçon de Vautrin

Introduction :

L’extrait étudié est tiré du chapitre 2 du Père Goriot. Balzac est considéré comme un des plus grands écrivain français de la première période du XIX siècle et comme le maître incontesté du roman réaliste.

Il élabora une œuvre monumentale appelée la Comédie humaine, composée d’une dizaine de romans, dont l’ambition est de décrire la société française de son temps . Le Père Goriot, publié en 1835, connu un immense succès. Ce roman occupe une place centrale dans l’œuvre de Balzac car il est à l’origine du fameux retour systématique des personnages d’un roman à l’autre . Si l’on considère le parcours de Rastignac, le récit relève du roman d’apprentissage. Jeune aristocrate de province, venu faire son Droit à Paris, logeant à la modeste pension Vauquer, Rastignac rêve de réussir dans le monde. Pour le guider sur le chemin de l’ambition, Balzac place à ses cotés Vautrin, individu douteux, dont on ne tardera pas à découvrir qu’il est en réalité un ancien forçat échappé du bagne. L’extrait proposé constitue une partie de la longue « leçon » que Vautrin donne à Rastignac, dans le jardin de la pension Vauquer, alors qu’il tente de le convaincre d’épouser Victorine Taillefer, et de partager avec lui la dot.

« Je vais procéder à la lecture du texte ». Vous lisez.

Nous verrons quelle est la teneur de la leçon donnée par Vautrin.

Pour cela, nous ferons l’analyse linéaire de cet extrait dans lequel nous pouvons distinguer trois mouvements :

- de la ligne 1 à 5, Vautrin élimine un des moyens honnêtes de faire fortune qui est le travail.

- de la ligne 6 à 13, il démontre que le mariage n’est pas non plus un bon moyen pour parvenir.

- à la ligne 13 (fin de l’explication linéaire), il place le jeune Rastignac en situation de faire un choix pour atteindre son objectif.

1er mouvement, ligne 1 à 5 :

Au début de l’extrait, Rastignac commence, comme énoncé en introduction, par éliminer un des moyens honnêtes de faire fortune, le travail .

La question initiale, «  le baron de Rastignac veut-il être avocat ? » est une question rhétorique qui n’appelle pas de réponse de l’interlocuteur, destinée à interpeler Rastignac afin qu’il se sente concerné directement.

 De plus, il s’adresse à Rastignac, mais en s’adressant à lui à la 3eme personne du singulier. Cette distance avec l’interlocuteur est complètement feinte et sert à apporter un simulacre de neutralité au discours. Neutralité qui nous le verrons par la suite est balayée par la subjectivité du discours.

 Vautrin va répondre lui-même à la question qu’il s’est posé, créant ainsi l’illusion d’un dialogue, ce qui donne de la vivacité/dynamisme au discours. Il y répond avec ironie, « oh ! Joli » se plaçant ainsi au dessus de son élève Rastignac, en se moquant de son projet. Mais il le fait de manière amusée et amicale, car il ne faut oublier qu’il est dans la démarche de convaincre le jeune homme et il ne faudrait surtout pas le froisser, en ménageant son égo.

L’emploi des phrases exclamatives et des interjections, traduisent les sentiments de Vautrin, ce qui, encore une fois, rend le discours vivant.

La phrase qui suit, constitue une antithèse par rapport à « oh ! Joli » et une chute : « Il faut pâtir […] balayer le palet avec sa langue . » On observe une accumulation d’actions à envisager pour peut-être espérer devenir avocat, ce qui rend le projet presque irréalisable. Parmi ces actions, deux sont avilissantes et nous ôtent toute dignité : « baiser la robe d’un avoué et balayer le palais avec sa langue ». Ainsi le travail est présenté comme peu attrayant. Ces deux métaphores sont assez violentes et participent à frapper l’imaginaire du jeune homme. Vautrin semble avoir une vision du monde qui lui est propre, faite de rapport de domination et de soumission entre les Hommes. Il semble avoir une aversion pour la compromission. Il dénonce un ordre social qui l’a placé en marge de la société.

D’ailleurs, les allitérations en [b], [p] et [d] pourraient imiter le mépris voire le dégout que Vautrin éprouve vis à vis de la société et de ses rouages rabaissants.

A partir de la ligne 3, il évoque que même s’il atteint l’objectif de devenir avocat, ce métier ne présente que très peu d’avantages sur la plan financier. On observe dans ces lignes une suite de nombres, « 5 avocats, 50 ans, 50 milles francs » apportant à son discours un vernis mathématique et chiffré pour deux raisons :

- la première, les données chiffrées apportent une dimensions scientifiques à ce qu’il dit afin de mieux convaincre son interlocuteur

- la deuxième raison nous montre que le champ lexical mathématique travaerse le texte ce qui est une façon de dire que l’argent inerve complètement la société dans laquelle ils vivent, une société où l’argent est roi et qui régit les rapports humains.

De plus, l’emploi répété du « vous » ainsi que de l’impératif « trouvez-moi » interpelle le jeune-homme, afin qu’il se sente concerné. L,emploi fréquent de l’impératif nous montre que Vautrin se place en position de maître enseignant une leçon à son disciple. Mais Rastignac ne devrait pas s’en offenser car le ton familier et amical du discours permet à Vautrin de ne pas froiser l’ego du jeu,e homme.

 A cette question, Vautrin n’hésite pas à donner son avis personnel (ligne 5)en utilisant la 1ère personne du singulier. Il est ainsi engagé dans ce qu’il dit.

2ème mouvement, ligne 6 à 13

Deuxième point de démonstration de Vautrin, on ne peut pas faire fortune dans ce monde en se mariant . Ce deuxième mouvement commence par la même procédé que le 1er mouvement c’est à dire la question rhétorique.

Elle nous rappelle l’objectif que s’est fixé Rastignac, gagner de l’argent.

Toujours dans un dialogue fictionnel avec lui-même il répond à la question par une litote «  Tout ça n’est pas gai ». L’abondance de formules familières est destinée à créer un climat  amical et joyeux ce qui met en confiance Rastignac et rapproche le maître de l’élève. D’ailleurs le « nous » qui suit et qui est utilisé fréquemment dans la suite du texte, nous montre que Vautrin est engagé dans la résolution du problème de Rastignac.

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