En quoi le rôle de la presse dans la société et son influence sur les opinions pousse-t-elle à la violence ?

Katharina Blum

Illian Hamidi

En quoi le rôle de la presse dans la société et son influence sur les opinions pousse-t-elle à la violence ?

Certaines personnes se réveillent le matin en l’écoutant. D’autres l’entendent toute la journée sur leur lieu de travail. Certains la regardent à la télévision le matin, le midi ou le soir. D’autres encore l’écoutent quand ils sont en voiture. Quel que soit la manière, nous vivons tous avec. Je veux bien sûr parler de la presse et des médias.

Nous nous baserons sur la nouvelle « L’honneur perdue de Katharina Blum » de Böll, qui raconte l’histoire d’une jeune femme des années 1970 en Allemagne de l’ouest. Cette jeune femme, Katharina Blum, est chef de maison dans une famille privilégiée. Katharina Blum est trainée dans une affaire criminelle, et se fait accuser ouvertement d’être complice ou, encore, communiste. Böll écrit ainsi cette nouvelle engagée pour critiquer les procédées de la presse à sensation. Böll dénonce alors les falsifications de la réalité et les accusations gratuites. Cette nouvelle est particulièrement personnelle car Böll a vécu l’acharnement de la presse à sensation. Une des fonctions de la presse, c'est l'information. Elle alimente la connaissance, la qualité des analyses guide la réflexion. Aujourd'hui les moyens d'information ont un impact conséquent sur les esprits. Ont-ils pour autant un rôle éducatif ? Renforcent-ils la capacité de jugement des individus ou concourent-ils à les brouiller voir à les manipuler ?

Nous aborderons en premier lieu la presse à sensations qui influence le public puis, nous parlerons du thème de la vérité pour finir avec la moralité de la presse.

Premièrement, la presse à sensations utilise des termes racoleurs pour manipuler les gens à propos de certaines informations. En effet, plus un gros titre est sensationnel, plus il interpellera et poussera à s’intéresser au sujet. Les titres sont formulés de façon à attirer l’attention. Ils utilisent notre imagination et nous poussent à lire, regarder ou écouter ce qu’il s’y rapporte. Plutôt que de rapporter des faits objectivement, on préférera utiliser des termes accrocheurs. Ceux-ci nous séduisent, nous captivent car ils sont réellement alléchants. Nous sommes donc manipulés par ces titres racoleurs. La presse à sensations utilise ce procédé pour nous attirer et nous pousser à nous intéresser aux sujets futiles. Ce genre de médias manipulent effectivement la population.  Dans « l’honneur Perdue de Katharina Blum » un des titres des journaux que nous pouvons lire « Victime de sa profession » est fait pour attirer l’attention des lecteurs.  Totges est un journaliste malhonnête à la suite d’une interview avec la mère de Katharina : « pourquoi fallait-il que ça arrive là, pourquoi fallait-il que ça se finisse comme ça ? Mais Totges change les mots : « Ça devait arriver, ça devait finir ainsi ». Totges change les mots pour essayer de convaincre encore plus les lecteurs que Katharina est une criminelle car cela montre que la mère de Katharina était au courant de ce que sa fille manigançait et donc qu’elle est bien coupable. Dans cette nouvelle, Totges sert comme exemple pour démontrer la vision que l’auteur à des médias.

Deuxièmement, dans quelle mesure est-ce qu’on peut reconnaître la vérité de l’information qu’on reçoit. Dans cette nouvelle, l’auteur démontre comment la manipulation de l’information peut changer le sens et donc influencer le côté duquel les lecteurs se placent, et donc la différenciation du vrai et du faux peut devenir difficile pour le lecteur. Totges réussit à détruire l’image et l’honneur de Katharina en attaquant et en publiant des informations de sa famille qui pourraient être vus négativement par les lecteurs. Plus encore, Totges découvre que le frère de Katharina est emprisonné et accuse sa mère d’être une alcoolique, il en conclut que la famille est une famille de criminelles. Comme nous pouvons le voir, Totges manipule la vérité en son avantage et cela est une pratique assez commune dans le domaine des médias pour promouvoir excessivement une affaire et la rendre plus attractive pour les lecteurs. La question de la vérité peut aussi se poser au style narratif : est-il digne de confiance ? Comme nous pouvons le voir Totges manipule la vérité en son avantage et cela est une pratique assez commune dans le domaine des médias pour promouvoir excessivement une affaire et la rendre plus attractive pour les lecteurs. Ce genre de manipulation conduit les gens et leurs actions à être mal interprétés. La calomnie à laquelle les personnages font face et qui pousse l'intrigue du roman est une forme de violence journalistique sur laquelle Boll se focalise. Une telle violence repose sur des mensonges. Un dispositif littéraire important qui permet à l'auteur de soulever des questions sur cette violence et ses effets néfastes sur les positions sociales et morales des personnages est l'emploi d'une narration peu fiable. L’auteur attire l’attention des lecteurs et la dirige vers les intentions des médias. En choisissant un narrateur apparemment objectif, Boll interpelle ses lecteurs pour discerner entre la vérité et les mensonges. En dissimulant des mensonges dans la vérité, les médias du roman violent les valeurs de la moralité et du bien dans les personnages. En utilisant un narrateur peu fiable, en tant que lecteurs, nous devons décider si nous pouvons faire confiance au narrateur. Le narrateur dans le roman utilise des sources afin de soutenir son rapport et prétend ne pas être partial. La question de savoir si on peut faire confiance aux les médias deviennent de plus en plus d'actualité. Il est très facile de trouver des médias qui publient seulement des histoires pour attirer l'attention, et c'est exactement ce que nous voyons dans ce roman. Même si le roman se situe dans le siècle précédent, le rôle des médias semble être resté le même. A travers son roman, Boll nous met en garde contre les dangers des médias et nous incite à naviguer entre la vérité et les mensonges.

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