Dom Juan est-il un personnage libre ?

                Don Juan est il un homme libre ?

En proposant sa propre version du personnage de Dom Juan en 1665, Molière décide de mettre en scène un libertin. Ce qui caractérise Dom Juan, c’est donc l’usage effréné qu’il fait de sa liberté individuelle, qu’il considère comme absolue.  
Peut-on néanmoins dire de Dom Juan qu’il est un homme libre ?

Le mot libre a plusieurs sens, il signifie, ne pas être en captivité et pouvoir agir selon sa volonté.

Dom Juan est un libre-penseur libertin qui n’a nullement l’intention de se plier aux exigences de la société.
 La figure de Don Juan est une des plus hautes dont on convient d'accompagner le mot liberté. Dans un siècle fortement sanglé par les codes et les normes, il incarne en effet un refus hautain de toute mesure et proclame les droits du désir et de la raison.
Dès sa première apparition sur scène, Dom Juan proclame qu’ « il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de (ses) désirs » : il se présente donc lui-même comme celui dont aucune force ne peut limiter le bon vouloir.

Son statut de noble le dispense de l’obligation de travailler. Cette liberté financière et cette supériorité sociale sur le reste des hommes lui permettent une liberté d’action et de mouvement quasi-absolue : Dom Juan va où bon lui semble, quand bon lui semble, suivant ce que lui dicte son « cœur » qui est « le plus grand coureur du monde ».

Don Juan est un incroyant, sa profession de foi se résume à croire ce qu’il voit : « Je crois que deux et deux sont quatre, et quatre et quatre sont huit », III, 1. Cette affirmation de son libertinage d’esprit est la marque la plus évidente de son indépendance d’esprit par rapport à la société dans laquelle il évolue.

Don Juan affirme jusqu'à la dernière scène de la pièce sa liberté et s'autorise avec audace à choisir son destin. Il décide donc de se laisser mourir.

Même si le caractère de Don Juan correspond parfaitement à la définition que nous avons donné plus tôt nous pouvons nous demander quelles sont les limites à cette liberté?

En effet, Don Juan s'affranchit de tous les codes sociaux de son époque tels que la religion, les devoirs du mariage etc...
Mais il est finalement prisonnier de son désir de plaire, il est contraint par ses propres instincts.
Aussi, au cours de la pièce, on remarque qu'il fuit constamment:
Séville où il a tué le commandeur, puis Done Elvire ou mêmes les frères d’Elvire.
Il fuit car il est soumis à ses passions et à ses inquiétudes existentielles et son besoin de preuves.

Pour conclure, on peut finalement dire que Don Juan est comme tout le monde, il est prisonnier de lui même, même si lui ne voie de limite que dans la mort.
A vouloir être libre à tout prix : en s'affranchissant des règles sociales, Don Juan devient esclave de cette liberté et est contraint de fuir cette société dans laquelle il vit.

...