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Dom Juan (acte II scène 2)

Commentaire de texte : Dom Juan (acte II scène 2). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  1 447 Mots (6 Pages)  •  2 797 Vues

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« Tout le plaisir de l’amour est dans le changement », c’est avec cette mentalité que, dès le premier acte de Dom Juan ou le festin de pierre, nous découvrons un jeune noble Sicilien, personnage éponyme, Don Juan. En effet cette citation illustre parfaitement le personnage auquel nous avons affaire, un libertin, « un épouseur du genre humain », ce dernier séduit comme il respire. Dans la scène 2 de l’acte 2, Molière, dramaturge et auteur de cette pièce en 1665, dresse la psychologie complexe du séducteur ainsi que son pouvoir sur sa cible. Dans cet acte, Molière développe le plus gros trait de caractère de son personnage, son obsession de séduire. Ici, sa proie est une jeune paysanne, Charlotte déjà promise à Pierrot. Elle tombe sous le charme du jeune noble, qui grâce à son éloquence, sa dextérité et son agilité la séduit. => Comment Molière illustre la stratégie de séduction de Don Juan ? Nous allons donc montrer en quoi ce texte témoigne de la personnalité de Don Juan décrite dans l’acte 1. Dans un premier temps nous verrons l’éloge que fait ce dernier, puis nous nous attarderons sur ces vices à l’oeuvre dans ce processus de séduction, tout d’abord la manipulation puis l’hypocrisie.

Don Juan est très élogieux à l’égard de celle dont-il cherche l’amour, Charlotte rencontré peu avant. Il la couvre de compliment en usant du champs lexical de la beauté, « belle », « yeux pénétrants », « jolie taille », « mignon », « beaux », « charmante personne ». Le trait stylistique de ce passage est les tournures hyperboliques et superlatives « vous une plus belle fortune », « les plus belles du monde », « les plus belles du monde », « je n’ai jamais vu une aussi belle personne », ces tournures permettent de donner de la dimension à ses propos et de donner le gout des grandeurs à la pauvre paysanne qui en sera impressionné. L’expression « les dents amoureuses », signifie que cette pauvre paysanne est digne d’être aimée par lui, et « lèvres appétissantes » souligne son envie pressante de l’embrasser. Son éloge repose aussi sur l’usage de questions rhétoriques, « peut-on voir rien de plus agréable ? ». Don Juan sait mettre en confiance sa proie, « ce n’est qu’à votre beauté que vous en êtes redevable »; il tombe instantanément amoureux, « autant en un quart d’heure qu’en six moi », « rendre justice à vos charmes ». On relève donc différents comiques dans cette scène en lien avec l’éloge de Don Juan à Charlotte, comme par exemple le comique de mots. En effet on peut lire une longue énumération anatomique de du séducteur envers sa proie, « yeux », « têtes », « dents », « lèvres », « mains », il se place là en position de consommateur qui examine son produit avant de l’acheter. « tournez vous un peu », « haussez un peu la tête », « ouvrez vos yeux entièrement », « que je vois un peu vos dents », « et ces lèvres », Don Juan examine Charlotte avec un oeil médical, sujet de prédilection de Molière. Cette scène est aussi comique de par le comique de situation, avec la demande en mariage subite de Don Juan, « il se mariera avec vous tant que vous le voudrez », la scène tourne au grotesque. Le comique de situation resurgit avec l’infantilisation de Don Juan qui ne veut pas quitter Charlotte, tant qu’il n’aura pas reçu ce baiser magique qui guérirait sa maladie d’amour. Charlotte n’est pas insensible a cet éloge, elle aime entendre des compliments d’un homme de cette classe, Don Juan le sait et en joue.

Charlotte est méfiante et douteuse, pour répondre à cette inquiétude, Don Juan se sert de la manipulation afin de la rassurer. On remarque tout d’abord un parallélisme syntaxique de l’exclamation « Ah! » répétée six fois dans le but d’attirer l’attention sur une nouvelle flatterie. Afin de ne laisser place aux doutes de Charlotte, le séducteur monopolise la parole il domine un rapport de force. La jeune femme ne réagit qu’émotionnellement à ses injonctions, à ses compliments en acquiesçant timidement avec des phrases courtes. Don Juan oriente la conversation à l’aide de longues tirades et de nombreuses phrases interrogatives. Sganarelle de par sa classe sociale ne peut avertir la pauvre Charlotte il se doit de défendre les intérêts de son maître. Valet de Don Juan, il crée la complicité avec le lecteur en rapportant cet accent comique, le comique de caractère de par sa lâcheté, « ne craignez point », il est pris à témoin dans cette manipulation, « Sganarelle regarde un peu ses mains », la naïveté

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