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Cours sur la poésie

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Par   •  3 Septembre 2021  •  Cours  •  2 795 Mots (12 Pages)  •  312 Vues

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IA Thiès                                                                                                Année 2020/2021

Lycée Serigne Amadou Cisse de Pire                                                 Classe Tle L

M.SARR

                                           Cours sur la poésie

I Définition

      Qu’est ce que la poésie ? Peut-on tenter de la définir ?  Peut-on en cerner les contours ? Répondre à ces questions n’est pas une chose aisée du fait de la complexité du genre et de son ambivalence. En effet personnelle et collective, sacrée et profane, pure et impure, populaire et hermétique, la poésie prend à travers les siècles les continents et les langues toutes les définitions possibles et contradictoires. Comme aucune définition ne semble pouvoir satisfaire et renfermer toute la quintessence du genre on se refugie dans un bavardage et un délire verbal. C’est pourquoi Paul Valery ironise sur ceux « qui se font de la poésie une idée si vague qu’ils prennent ce vague pour l’idée même de la poésie » cependant ce mot apparu dans la langue française vers 1350 trouve son origine dans le verbe grec poiein qui signifie «  faire »   « créer ». Ainsi la poésie serait création fabrication. De ce fait une chose est sure la poésie est fondée sur le langage ; elle en constitue à la fois une expérience extrême et un art particuliers.

II La création poétique

      Parler de la création poétique revient à aborder la question fondamentale de l’essence même de la poésie. On est tenté d’apporter à la mystérieuse création poétique deux réponses contradictoires. Elle serait née d’une part de l’inspiration et d’autre part du travail.

                                     1 La poésie comme inspiration

      La réponse la plus connue à propos de la création poétique est celle de l’inspiration. Cette idée est très ancienne et est liée à la mythologie grecque qui avait imaginé  les Muses. Ces dernières devaient inspirer les poètes. Ce qui fait dire à Platon «  ce n’est pas par un effet de l’art mais bien parce qu’un dieu est en eux » que les poètes créent. C’est ce qu’il appelle enthousiasme qui étymologiquement signifie « la possession par un dieu » cette conception de l’inspiration sera reprise à la renaissance par les poètes de la pléiade chez qui l’enthousiasme devient «  fureur sacrée ». Mais l’inspiration n’est pas nécessairement un don des dieux. Pour Diderot, elle trouve son origine dans une expérience sensible paroxystique proche de la jouissance sexuelle. Selon lui l’enthousiasme s’annonce dans le poète « par un frémissement qui part de sa poitrine et qui passe d’une manière délicieuse et rapide jusqu’aux extrémités de son corps. Bientôt ce n’est plus un frémissement, c’est une chaleur forte et permanente qui l’embrase, qui le fait haleter, qui le consume, qui le tue ; mais qui donne l’âme, la vie à tout ce qu’il touche » Dorval et moi Second entretien sur le fils naturel

      Au XIX é siècle, chez les romantiques comme Hugo et Musset de même que chez Baudelaire la poésie devient une expérience fatale : le poème est fait de la vie et de la chair même du poète, une chair dont repait le lecteur vampire. Enfin lorsqu’on refuse à croire que l’inspiration vient des muses ou d’un cœur sensible, on cherchera à la saisir « dans le vert paradis des amours enfantines » selon Baudelaire où la sensibilité naïve s’émerveille du pouvoir des mots encore neufs avec lesquels il joue innocemment et irrespectueusement. Ou bien l’inspiration au XXe siècle proviendra comme chez les surréalistes du rêve et des profondeurs de l’inconscient

                                        2 La poésie comme création

         Qu’elle vienne des dieux, du cœur, de l’enfance retrouvée, du rêve ou de l’inconscient, l’inspiration à elle seule ne suffit. Elle exige un travail. Car comme le dit Paul Eluard «  on ne prend pas le récit d’un rêve pour un poème. Tous deux réalités vivantes, mais le premier est souvenir tout de suite usé transformé, une aventure et du deuxième rien ne se perd ni ne change ». Donc la poésie proviendrait d’un travail minutieux sur le langage. C’est dans ce sens que s’inscrivent ces propos de Baudelaire « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Dès lors le poète serait un artiste un démiurge, qui par la magie du langage poétique transformerait et transfigurerait la réalité.

       N.B Mais il ne s’agit pas de choisir entre l’inspiration et le travail. En effet un poème n’est pas le produit d’un pur élan spontané ni celui d’une seule méthode ingénieuse ou d’un seul labeur consciencieux. Les deux sont indissociables. Ainsi DU Bellay pensait comme Ronsard que l’inspiration était un don divin mais il était également convaincu que le poète devait souffrir « longuement demeurer dans sa chambre » endurer la faim, la soif et les longues insomnies. Au XIX é siècle Baudelaire dira tout simplement que « l’inspiration est décidément la sœur du travail journalière ». De ce fait la poésie est le fruit d’un effort et d’un don. Pour devenir poème, les images nées dans la douceur du rêve doivent être vigoureusement reprises par une volonté créatrice qui fait d’un élément donné par le hasard une nécessité.

II Les fonctions de la poésie

       Les poètes ont mauvaise réputation. Depuis toujours ils ont suscité méfiance et moquerie. D’ailleurs Platon les bannit de sa cité idéale. Il dira dans La République « Poète votre art est beau mais allez voir dans la république d’à coté ». Ainsi le débat sur l’utilité ou non de la poésie a traversé les siècles les continents et alimenté des débats chez les hommes de lettres même. De Malherbe ou Gautier en passant par Vigny ou Hugo, ils ont été appelé a témoigner de la frivolité ou de la mission civilisatrice et salvatrice des poètes. Ainsi il serait intéressant de se poser cette question : les poètes sont-ils dangereux et inutiles pour la société ? Ou ont- un rôle social à jouer ?

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