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Cours sciences po Histoire

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Par   •  29 Avril 2016  •  Cours  •  3 517 Mots (15 Pages)  •  989 Vues

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CHAPITRE V :

Le « Moment 1968 »

  1. Jeunes et jeunesses à la fin des années 1960

Savoir si mai 68 a constitué dans histoire politique sociale culturelle de la France, une rupture. Est-ce que la société actuelle en comprend encore des traces, « traces qu’il faudrait extirper » selon Sarko en 2007.

Comment expliquer que révolte généralisée et la plus grande grève de l’Europe ait abouti à l’élection de DG sans appel ?

« Mai 68 » enserre ce passé dans un cadre chronologique restreint : du surgissement de la révolte à sa fin du discours de DG à la radio, retour à l’ordre le 30 mai.

Il fait insérer mai 68 dans un temps plus long : large contestation, d’une galaxie de mouvements sociaux et pol très divers qui se juxtaposent dans el temps et qui interfèrent même avant 1968.

Déplacer donc le regard de mai 68 aux années 1968, et le confronter aux expériences historiques d’autres pays.

Entre 57 et 59, les analyses du démographe Alfred Sauvy mettent en évidence les problèmes que pose à la société, l’augmentation très rapide des jeunes à scolariser et souligner l’existence d’une potentielle crise de la jeunesse.

  1. Des jeunesses

Apparition de la figure du jeune délinquant pour caractériser la jeunesse : basé sur des statistiques mais ce qui est normal car baby boom/ apparition d’un discours dominant qui dénonce les « blousons noirs » Ludivine Mandini ( ?)

« blouson noir » : mai 59 et la presse s’empare de deux faits divers pour faire naître cette expression = donne lieu à inculpation de 27 personnes.

Dès lors l’idée est qu’il s’agit de « surveiller et punir » cette jeunesse qui en même temps doit abandonner la tenue des blousons noirs. La justice va jusqu’à rendre un jugement qui demande à ce que les jeunes « abandonnent les blousons noirs ».

A partir de 1959, les termes des blousons noirs, délinquance juvénile, conflits des générations dans les médias : incarnent l’angoisse du changement social.

Le jeune en réalité nait dans la nuit du 22 au 23 juin 1963 lors du concert organisé par « Salut les copains » avec Johnny Hallyday.

C’est un phénomène qui est très rapidement perçu par les sociologues (bouillonnement des sciences sociales dans les années 60), qui insistent dès els années 60 sur le fait qu’il y ait des jeunes et pas une seule jeunesse.

Leur regard s’attarde sur les ados des quartiers populaires ou les blousons bleus, jeunes travailleurs, ou encore sur les étudiants.

Les étudiants traversent à ce moment la une période de bouleversements qui annonce une crise étudiante.

  1. Les sources de la crise étudiante

Crise des organisations étudiantes :

On assiste dans les années 60 : crise de la politisation étudiante organisée : crise de L’UNEF. 

L’union nationale des étudiants de France : avait connu de réels succès en oct 1960 avec l’organisation de la 1ère manif unitaire nationale contre la guerre d’Algérie.

Une génération étudiante et lycéenne a fait au sein de l’UNEF son apprentissage politique et militant. Après fin de la guerre d’Algérie, la crise de l’UNEF est à la fois organisationnelle et politique.

Entre 1962 et 1968 : le nombre d’étudiants double. Mais celui des adhérents de l’UNEF s’effondre et coupée des forces politiques de gauche.

Crise aussi de l’ensemble des organisations de jeunesse : lieu traditionnel de recrutement de l’UNEF. Organisation de jeunes catho, protestants ou communistes, qui entre 1964 et 1966 : rébellion contre la hiérarchie, ce qui entraine une série de démissions ou d’exclusions avec l’idée qu’une partie de ces militants rejoigne l’extrême gauche ou le PSU.

On a à ce moment la, la création de la jeunesse révolutionnaire trotskiste (formée par les exclus de l’union communiste, créée en 1966). Et aussi UJCML (pro chinoise) créée en 1966.  

Pour le parti communiste français, l’apparition sur la scène pol de l’extrême gauche marque le début de la coupure avec la jeunesse militante/

Un mot d’ordre anti-impérialiste :

Parallèlement, apparition d’un mot d’ordre anti-impérialiste : opposition à la guerre du Vietnam.

Prise de conscience de l’opinion publique nait en 1965 : avec le bombardement du Nord par l’armée américaine alliée au Sud.  

En réaction à ces bombardements, le mot d’ordre du mouvement de la paix est « Paix au Vietnam ». Intéressant de constater que la contestation radicale de la guerre qui apparaît aux EU, UK, France est venue pour l’essentiel des étudiants. Ho Chi Minh qui fait aussi le lien entre cette guerre et la guerre d’Indochine contre l’occupation française.

Question vietnamienne est investie par des groupes sociaux divers : Maoïstes, intellectuels (Sartres).

Lectures de l’évènement différentes : trotskistes, pacifistes, tiers-mondiste, anti-américanisme ou anti-impérialisme.

Ce mouvement se traduit par des formes de mobilisation plurielles : campagnes d’information, pétitions, meetings, manifestations ou actions violentes. Ce qui est important c’est que au-delà de l’effervescence de lutte pour Vietnam Nord, qui mobilise et dynamise les formations d’extrême gauche mais agit aussi comme un levier de politisation pour des étudiants sans appartenance politique.

Journée unitaire de 1967 : rassemble 35 000 personnes et les mobilisations se multiplient début 1968. L’anti-impérialisme structure les imaginaires contestataires, relayées par des figures internationales : Mao, Che, Ho Chi Minh, Castro qui deviennent l’imaginaire d’un mouvement proprement révolutionnaire.

Le mouvement d’opposition à la guerre du Vietnam est un vecteur à la révolte étudiante.

  1. Le mouvement du 22 mars

Changements structurels que connait l’enseignement supérieur : Croissance des effectifs ont constitué les conditions de possibilités d’un mouvement étudiant qui s’est radicalisé en 1968, sur le campus de Nanterre. 

Nanterre : campus isolé au milieu des bidonvilles, avec bâtiments encore inachevés et qui connait à partir de 1967 des mouvements d’agitation. La situation d’isolement des campus favorise la relation des militants, au-delà de leur appartenance partisane ou idéologiques. Fort sentiment d’appartenance au campus de Nanterre, avant d’appartenir à un parti.

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