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Commentaire composé Marcel Proust; À L'ombre des jeunes filles en fleurs, Du côté de chez Swann, Un amour de Swann: "On commençait à éteindre partout"..... "l'azur résistant et lumineux des eaux"

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Par   •  10 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  3 230 Mots (13 Pages)  •  2 811 Vues

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Commentaire composée Marcel Proust

« Si tranquille qu’on se croie quand on aime, on a toujours l’amour dans son cœur en état d’équilibre instable » (Marcel Proust). Les histoires d’amour sont un thème de prédilection pour le roman. Proust n’échappe pas à cette fascination. Né en 1871 et décédé en 1922, il est un écrivain français, dont l'œuvre principale est la suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu. Un Amour de Swann, deuxième partie du roman Du côté de chez Swann premier tome d’À la recherche du temps perdu ne présente pas l’histoire d’amour idéalisée et romanesque comme nous avons l’habitude d’en lire mais se rapproche davantage d’une conception proustienne de l’amour tel évoqué dans la citation. L’extrait d’Un Amour de Swann qui nous est présenté, se situe dans la première partie du roman, dans cette phase préparatoire à l’expression de la passion jalouse. L’action se déroule peu après le moment où Swann arrive trop tard pour retrouver Odette dans le salon Verdurin. Il avait l’habitude d’y retrouver Odette. Son absence provoque en lui un besoin nouveau, celui de la voir alors qu’auparavant il préférait rester avec une petite ouvrière qui semblait davantage lui correspondre. Il part à sa recherche dans la nuit, parcours toute la ville, mais il ne la trouve pas chez Prévost où elle avait l’habitude de se rendre. Le cocher de Swann lui conseille de renter chez lui, mais il refuse, et après avoir avancé des prétextes pour justifier sa recherche, il finit par trahir son désarroi. Texte divisé en trois paragraphes, cet extrait est important pour comprendre la vision qu’à Proust du sentiment amoureux. Il est également capital dans la progression du récit, puisqu’il marque le début de la descente aux enfers du personnage principal. Comment cet extrait rend-t-il visible une définition proustienne du sentiment amoureux et d’une conception atypique de l’être, brisant les mythes romanesques ? Questionnement que ce texte met en exergue et qu’il parait intéressant de considérer, Proust développant majoritairement son argumentaire autour de la double composante des êtres visible dans la douloureuse souffrance amoureuse jugé indissociable de toutes leurs relations sentimentales. On peut déjà considérer cette question, sous l’angle de la considération à proprement dite de la passion amoureuse, véritable objet d’analyse pour le narrateur, puis, sous un aspect plus psycho-sociologique rendant compte d’un certain dédoublement et d’une certaine aliénation de l’être plongé dans ce sentiment, pour finalement envisager l’idée d’une fatalité dans la passion, sous-entendu dans ce texte et mise à nu par un certain accent sur l’esthétique et la mise en avant d’une passion fatale.

Dans cet extrait, l’idéale d’une passion amoureuse idyllique est réduit à une notion bien plus mortifère et à une vision bien plus décadente et réductrice de l’être.

Cela se voit en premier lieu dans ce qui serait la présentation d’une passion amoureuse, dont on pourrait saisir la substantique moelle puisqu’elle apparait dès le début du récit comme quelque chose d’extraordinaire. Dès la ligne 6 nous pouvons voir apparaitre cette comparaison à Orphée : « comme si parmi les fantômes des morts, dans le royaume sombre, il eut cherché Eurydice ». Comparaison très intéressante car elle sacralise le geste et l’amour de Swann étant mis au même niveau qu’un épisode mythologique, le présentant alors comme brave, honnête, conscient et soucieux de retrouver Odette qu’il désire voir désormais. La sacralisation de l’amour s’exprime au travers du réseau métaphorique qui rapproche ce passage de la quête orphique. Cependant, il est aussi donné à voir une explication du comportement de Swann par une formule toute semblable à une maxime : « De tous les modes de production de l’amour, de tous les agents de dissémination du mal sacré, il est l’un des plus efficaces, ce grand souffle d’agitation qui passe parfois sur nous » (lignes 8 à 10). La passion résulterait effectivement ici d’une construction imaginaire : « le sort en est jeté » (l.11),, d’une focalisation sur un être unique : « que notre gout pour lui devint exclusif »(l.13). Peu importe la personne, il faut qu’il y ait une attache sur quelqu’un devenu alors indispensable pour supprimer l’angoisse. Et cette personne devient alors parée de tous les meilleurs attributs quitte à en berner notre vision. Swann subit les effets d’un sort, de ce sort : il tombe passionnément amoureux de celle qui se trouve là. La passion est aussi insatiable car elle vise l’impossible : posséder un être imaginaire, le désir à ce « moment où il nous fait défaut ». La passion nait alors de l’épreuve de la perte qui pourrait mener à une initiation à la souffrance. Donc, la passion est représentée comme une maladie, du corps et de l’esprit et rien ne pourra combler ce besoin-là : « que des lois de ce monde rendent impossible à satisfaire » (l.17). Amour qui se transforme progressivement en folie passionnelle justement dénoncée par le narrateur au travers du champ sémantique de l’absurde et de la maladie : « un besoin absurde » (l.17) , « difficile à guérir » (l.18), « le besoin insensé […] de le posséder » (l.18).

Par suite et dans la même idée, les éléments de la narration semblent converger dans un même but : la dépréciation de l’objectif initial qu’est la quête qu’il mène telle Orphée afin de retrouver Odette. Tous ces éléments la transforme en une errance insensée. S’affirme en effet dans une antithèse, le double repère à cette quête : le sacré et le morbide, ce « mal sacré » (l.9) identifie clairement la jalousie à une pathologie, à une sorte de maladie qui dévore ses victimes. L’initiation à la souffrance amoureuse rend plus compliqué la personne qu’est Swann. L’angoisse transforme l’espace citadin en un espace d’errance, mais aussi en un espace sacré. Notons une fois de plus cette allusion mythologique : « Il frôlait anxieusement tous ces corps obscurs comme si, parmi les fantômes des morts, dans le royaume sombre, il eut cherché Eurydice » (l.5 à 7). Comme Orphée, Swann évolue dans un espace mythique. Mais du paragraphe 1 au paragraphe 3, la narration passe de la narration mythologique à la narration pathologique. Swann est atteint par une agitation, exprimé fortement par cette répétition du terme : « ce grand souffle d’agitation » (l.9 à 10), « agitation » (l.21) ; laissant présager l’aveuglement de Swann, ce passager de la nuit.

Enfin, l’amour apparait comme n’étant qu’une vaste illusion. En effet, Pour Proust, le sentiment amoureux n’est pas immédiat.

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