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Commentaire du poème A Une Jeune Fille de Victor Hugo

Mémoires Gratuits : Commentaire du poème A Une Jeune Fille de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2013  •  3 334 Mots (14 Pages)  •  7 294 Vues

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A une jeune fille

Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,

Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,

Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,

Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.

Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !

Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,

Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,

Comme un alcyon sur les mers.

Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !

Jouissez du matin, jouissez du printemps ;

Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;

Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.

Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,

Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,

A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,

A ces plaisirs qui font pitié.

Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance

Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,

Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,

Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !

Code des couleurs :

-1ère étape de l'introduction : présentation de l'époque et du mouvement littéraire.

-2ème étape de l'intro : présentation de l'auteur et de l'oeuvre dont émane le texte à commenter.

-3ème étape : présentation de l'extrait.

-4ème étape : annonce des axes de lecture.

-Connecteur logique.

-Amorce d'un axe de lecture.

-Rappel de l'axe de lecture en cours.

-Transition.

-1ère étape de la conclusion : rappel des axes de lecture du devoir.

-2nde étape de la conclusion : Ouverture.

Tout au long du poème, Hugo exprime ses sentiments les plus intimes par rapport à la jeunesse et le passage à l'âge adulte. Tout d’abord on retrouve une vraie valorisation de cette période de la vie, le poète cherche à partager ses pensées avec le lecteur et à lui faire comprendre à quel point l’enfance est une période facile, d’insouciance, de laquelle il faut profiter. On retrouve en effet au vers 5 : « âge insouciant », et au vers 1 l’expression « combien l’enfance est belle ».

On remarque aussi l’utilisation de la métaphore comparant les « heures », les moments de jeunesse, à « des fleurs […] enlacées » (v.11), évoquant ainsi le fait que, comme des fleurs, les heures s’ « effeuille[nt] ». Aux vers 5, 6,7 et 8 on peut voir la figure de style qui compare « l’âge insouciant » à un « souffle au vaste champ des airs » et à un « alcyon sur les mers » : l’utilisation d’un rythme ternaire renforce l’image donnée à l’enfance, la beauté que l’on cherche à expliquer à travers cette expression des sentiments.

Afin de faire comprendre son point de vue, l’auteur utilise en outre beaucoup d’exclamations et d’impératifs, ce qui fait presque passer les conseils qu’il donne à travers l’épanchement de ses sentiments pour des ordres. On retrouve l’interjection « Oh ! » (v.2) et l’adresse très directe au destinataire « Enfant ! » (v.2), les impératifs « n’enviez point » (v.2),« ne vous hâtez pas » (v.9), puis l’anaphore de « Riez » (v.17 et 18) et de « jouissez » (v.10). Le poète cherche à persuader, à convaincre l’enfant de suivre ses conseils et de profiter de sa jeunesse par l’utilisation d’impératif et d’interjections, ces dernières étant typiques du registre lyrique car elles expriment bien les sentiments.

De plus, on remarque que la dévalorisation de la période adulte est bien exprimée par le poète, à travers l’utilisation d’un champ lexical plutôt négatif. En effet, il qualifie cette période d' « âge des douleurs » (v.1) où le « cœur […] est esclave et rebelle » (v.2). C’est selon lui l’âge des « regrets » (v.14), et de la « fausse amitié » (v.14), des « maux sans espoir » (v.15). L’oxymore qui se trouve au vers 4, « le rire est souvent plus triste que vos pleurs », met en évidence un effet de contraste, d’opposition entre « rire » et « pleurs », la « tristesse ». Il peut être interprété dans le sens d’une réelle contradiction entre l’âge insouciant de l’enfance auquel on associe les « rire[s] » et l’âge adulte, difficile, auquel sont associés « pleurs » et « tristesse ». Ces sentiments sont cependant caractéristiques de l’expression de sentiments négatifs, d’un lyrisme malheureux.

L’expression du lyrisme malheureux est due à plusieurs causes, dont la principale est le passage et la fuite du temps. Tout d’abord, on peut parler du temps qui passe inexorablement, sans que rien puisse l’arrêter. On ne peut agir sur le temps, il faut donc profiter du moment présent, de la jeunesse, de la vie. Hugo exprime très bien cette pensée à travers des procédés tels que l’alternance du champ lexical du temps et du destin, avec les mots « âge » (v.2), en anaphore au vers 5, ou les « heures » (v.11) qui passent trop « vite » (v.12). Le « temps » (v.12) ne s’arrête pas et nous entraîne vers la vieillesse à cause du « sort » (v.17), du « destin » (v.10). On retrouve ajouté au mot « sort » le nom « puissance », qui renforce l’idée de fuite du temps, menant vers un destin invincible, irrémédiable, fatal. Cet enchaînement inéluctable peut évoquer la présence de registre tragique dans ce poème.

On perçoit en outre tout au long du poème une réelle fuite du temps, illustrée par des procédés tels que l’allitération en [r] aux vers 2, 3,4 (« notre » ; « douleurs » ; « cœur » ; « tour à

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