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Chapitre 3 Jean Racine Phèdre Parcours tragédie et passion.docx

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Par   •  27 Avril 2020  •  Étude de cas  •  1 635 Mots (7 Pages)  •  368 Vues

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Chapitre 3 Jean Racine, Phèdre (1677) Parcours tragédie et passion

Raison et Passion dans le théâtre classique

ETUDE DE L’ŒUVRE INTEGRALE ET DE SON PARCOURS

Pourquoi mettre en scène les passions ?

Hybris = excès des passions

  • La passion est une souffrance

  • La passion est une faiblesse : elle est imprévisible et incontrôlable, elle ne se soucie que d’elle. Le personnage est victime de ses passions
  • La passion est source de conflits : puisqu’elle est incontrôlable, contraire à la morale et exerce son emprise sur un personnage impuissant, la passion est une force anarchique. Aussi entre-t-elle en conflit avec ce qui lui est étranger ou contraire. Elle se révèle une ennemie de la raison et même une adversaire de l’état.
  • La passion est un moteur de l’action : La place de la passion dans la tragédie est paradoxale : depuis Aristote, la tragédie a pour objet de traiter des grands intérêts de l’état mais la passion reste au centre car elle
  1. Le pouvoir de la volonté et de la raison sur les passions chez Corneille
  • Lecture linéaire : Le Cid, 1,6, les stances
  • Lecture complémentaire : Le Cid, III.4 Corneille (1637)
  • Lecture linéaire, Cinna ou la clémence d’Auguste (1641), V.3

LL2 : Lecture Linéaire 

Le Cid, Corneille, 1, 6 (1637)

        Corneille en 1637, est carrément influencé par l’esthétique Baroque. Pour Corneille les passions ne sont pas un désastre, une catastrophe. La passion c’est l’occasion pour le personnage de devenir un héros. Il doit être par sa volonté de la surmonter. Il va donc se glorifier. Corneille essaie d’accorder la passion et la raison. Le personnage est encore libre, il est libre de décider. En faisant le choix de la raison, il atteint la gloire. Prétexte : Rodrigue est amoureux de Chimène ; Tous deux envisagent de se marier, mais une dispute éclate entre leurs pères. Et le père de Chimène provoque le père de Rodrigue. Le père de Rodrigue demande de lui venger en lui donnant son épée. Il va donc combattre le père de Chimène. Il doit venger leur honneur. Il se retrouve donc dans un dilemme : Combattre et perde son Amour ou délaisser son Honneur. Voici l’origine de ce monologue.  

PERCÉ jusques au fond du cœur

D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,

Misérable vengeur d’une juste querelle,

Et malheureux objet d’une injuste rigueur,

Je demeure immobile, et mon âme abattue

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Cède au coup qui me tue.

Si près de voir mon feu récompensé,

O Dieu ! l’étrange peine !

En cet affront mon père est l’offensé,

Et l’offenseur le père de Chimène !

10

Que je sens de rudes combats !

Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :

Il faut venger un père, et perdre une maîtresse ;

L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.

Réduit au triste choix, ou de trahir ma flamme,

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Ou de vivre en infâme,

Des deux côtés mon mal est infini.

O Dieu ! l’étrange peine !

Faut-il laisser un affront impuni ?

Faut-il punir le père de Chimène ?

         Rodrigue n’a pas encore pris de décision. Il tente de résoudre ce qui ne peut pas se résoudre. Ces deux questions nous fait imaginer que ces thèmes (Honneur / Amour) vont s’expliquer dans le futur. S’il fait bien son travail, il va trouver une solution. Deux sentiments qui s’allient ; Pitié et Terreur.

  1. Exposition du dilemme

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Père, maîtresse, honneur, amour,

Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,

Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie :

L’un me rend malheureux, l’autre indigne du jour.

Cher et cruel espoir d’une âme généreuse,

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Mais ensemble amoureuse,

Digne ennemi de mon plus grand bonheur,

Fer, qui causes ma peine,

M’es-tu donné pour venger mon honneur ?

M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ?

          Les mots sont juxtaposés qui met en valeur les oppositions.  Ces termes vont s’affronter. Une Oxymore vient marquer l’impossibilité pour Rodrigue. Le mot « ou » montre une alternative. Il exprime encore une opposition. Rodrigue de fait que tourner en permanence autour de la même idée. Plusieurs choix sont possibles pour Rodrigue.

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Il vaut mieux courir au trépas ;

Je dois à ma maîtresse aussi bien qu’à mon père :

J’attire en me vengeant sa haine et sa colère,

J’attire ses mépris en ne me vengeant pas.

A mon plus doux espoir l’un me rend infidèle,

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Et l’autre indigne d’elle;

Mon mal augmente à le vouloir guérir,

Tout redouble ma peine:

Allons, mon âme, et puisqu’il faut mourir,

Mourons du moins sans offenser Chimène.

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Mourir sans tirer ma raison!

Rechercher un trépas si mortel à ma gloire!

Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire

D’avoir mal soutenu l’honneur de ma maison!

Respecter un amour dont mon âme égarée

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Voit la perte assurée!

N’écoutons plus ce penser suborneur

Qui ne sert qu’à ma peine:

Allons, mon bras, sauvons du moins l’honneur,

Puisqu’après tout il faut perdre Chimène.

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Oui, mon esprit s’était déçu :

Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse ;

Que je meure au combat, ou meure de tristesse,

Je rendrai mon sang pur, comme je l’ai reçu.

Je m’accuse déjà de trop de négligence.

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Courons à la vengeance,

Et, tout honteux d’avoir tant balancé,

Ne soyons plus en peine,

Puisqu’aujourd’hui mon père est offensé,

Si l’offenseur est père de Chimène !

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  1. La passion, puissance fatale et cruelle dont l’homme est la victime
  • Le siècle classique et la morale
  • L’optimisme confiant que l’on trouve chez Corneille dans les mouvements naturels de l’homme est contesté per le courant janséniste : celui-ci pose en principe sue la nature de l’homme est corrompue par le péché et que son salut ne peut venir que de la grâce de dieu. Tous ses efforts d’élévation, toutes les valeurs héroïques (gloire, honneur, ambition) ne sont que des leurres : la déchéance de l’homme est inévitable et sa seule grandeur est d’en prendre conscience en s’exposant alors à l’inquiétude et à l’angoisse.
  • Texte écho Tartuffe III.3/ LL Phèdre I.3
  • Lecture linéaire Britannicus, jean Racine, II,2

Molière, Tartuffe, III.3. (1669)

TARTUFFE


Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ;
Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas,
Un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas.
Je sais qu'un tel discours de moi parait étrange ;
Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange ;
Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais,
Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits.
Dès que j'en vis briller la splendeur plus qu'humaine,
De mon intérieur vous fûtes souveraine ;
De vos regards divins l'ineffable douceur
Força la résistance où s'obstinait mon cœur ;
Elle surmonta tout, jeûnes, prières, larmes,
Et tourna tous mes vœux du côté de vos charmes.
Mes yeux et mes soupirs vous l'ont dit mille fois,
Et pour mieux m'expliquer j'emploie ici la voix.
Que si vous contemplez d'une âme un peu bénigne
(25) 
Les tribulations de votre esclave indigne,
S'il faut que vos bontés veuillent me consoler
Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler,
J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille,
Une dévotion à nulle autre pareille.

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