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Baudelaire: Portrait

Compte rendu : Baudelaire: Portrait. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2021  •  Compte rendu  •  1 048 Mots (5 Pages)  •  654 Vues

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DM (écrit) en binôme: Faire le portrait de Baudelaire

Objectif: Vérifier la lecture du recueil

  • Facettes (choix du poème et argumentation)

/16 pts

  • Expression écrite (orthographe, syntaxe, style)

/2 pts

  • Présentation générale du devoir et pertinence des images

/2 pts

Séquence 1 : Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, alchimie poétique : boue et or

Problématique : En quoi le poète est-il un alchimiste ? Sa poésie est-elle une transfiguration ou une corruption de la réalité ?

  • Au fil de votre lecture du recueil Les Fleurs du Mal, vous découvrez différentes facettes de son auteur. Afin de préparer les exercices de réflexion (dissertation, essai), vous constituerez, en binôme, un dossier les présentant.
  • Vous sélectionnerez pour cela un poème par facette que vous accompagnerez d’un paragraphe argumenté justifiant votre choix et incluant des citations pour étayer votre propos, ainsi qu’une illustration (peinture, sculpture, dessin…) adéquate.
  • Le dossier sera fait par ordinateur mais sera rendu en version papier.
  • Chaque rubrique comprendra donc un titre, le texte du poème, ainsi que son titre et sa section, une illustration (avec le nom de l’artiste) et l’argumentation.
  • A noter : des élèves présenteront à l’oral l’une des facettes de Baudelaire.

1. Baudelaire voyageur

2. Baudelaire mélancolique

SPLEEN (LXXVII) p106

3. Baudelaire poète inspiré

4. Baudelaire marginal

5. Baudelaire parisien

BRUME ET PLUIE

6. Baudelaire alchimiste

À UNE MENDIANTE ROUSSE p117

7. Baudelaire amoureux

LES PROMESSES D’UN VISAGE

8. Baudelaire hanté par la mort

LES RÊVES D’UN CURIEUX

[pic 1]

Spleen LXXVIII «Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle»

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

[pic 2]

Nous avons décider de choisir Spleen LXXVII de la section SPLEEN ET IDÉAL pour représenter la facette mélancolique de Baudelaire.

En premier lieu, qu’est-ce que la mélancolie ?

La mélancolie est vue tel un trouble de l’humeur au sens grec de l’acception. Aujourd’hui la mélancolie est associé à la dépression, donc une maladie mentale qui peut faire naître un sentiment d’incapacité, une profonde tristesse voir même une absence de goût de vivre. Ici l’expression «spleen» tire ses origines du grec, signifiant : «rate» ou «mauvaise humeur», ce qui correspond bien dans un sens à une profonde tristesse soit à la mélancolie.

Le texte étudié est un poème composé en cinq quatrains, écrit en alexandrin. Le poème est réparti en deux phases, dont une composé des quatre premiers quatrains, et la seconde, du dernier, ce qui annonce littéralement un changement. Les trois premières strophes sont reliées avec l’anaphore « Quand » qui donne du rythme au poème, accompagnée des coordinations  » et qui  » ainsi que de nombreux enjambements.

Tout d’abord, nous remarquons une atmosphère macabre avec un climat qui « pèse » sur l’auteur, ainsi qu’avec un ciel « bas et lourd » plombé de nuages. Il est à noté que chez les Romantiques, les perturbations atmosphériques influent sur le psychisme ; les idées noires ressortent avec ce climat qui devient malsain et menaçant, causé par l’oxymore « jour noir » qui renforce l’idée des ténèbres accompagné de présences maléfiques qui hantent l’auteur : « peuple muet d’infâmes araignées ».

L’humeur de Baudelaire est par ailleurs, elle aussi, maussade, exprimée par les termes « ennuis », « triste », « geindre » et « pleure ». L’esprit devient la « proie ». La fatalité de ce poème est tel que l’on a beau se battre (« battant », « cognant »), on reste enfermé et isolé. L’allégorie de l’espérance est représentée par la chauve-souris (noire) se cognant contre les murs.

Nous pouvons relever le champ lexical de l’enfermement avec la comparaison dès le premier vers « comme un couvercle », l’expression du « cercle » enferme le lecteur ainsi que les termes « cachot », « murs », « plafonds », « barreaux », « prison » et « filets » qui désignent la Terre et l’Horizon qui n’ouvre sur rien.  Les trois premières strophes de ce poème sont totalement refermées sur elles-mêmes et exprime par ailleurs l’isolement de l’auteur. Nous retrouvons aussi la sensation d’enfermement avec les éléments de la nature (Ciel, Terre et Eau) qui expriment pour l’auteur le « mal du siècle ». Les « cerveaux » sont prit au piège au creux des filets.

Le quatrième quatrain annonce l’état de crise de Baudelaire. En effet, face à l’absence de réaction de l’homme, on décide de le sortir de son état presque léthargique en éveillant ses sens auditifs (« cloches » et « hurlements ») ainsi que visuels (« esprits errants »). La douleur est plus forte que jamais mais devient moins vigoureuse : Baudelaire passe de « hurlements » à des gémissements. L’homme renonce, et l’espoir vers le ciel » s’éteint.

La cinquième strophe elle, est dominée par la Mort, qui semble être la seule issue possible, et le terme « corbillards » annonce dès le premier vers le changement de rythme. Le silence pèse sur tout le quatrain, et l’Espoir laisse place à l’Angoisse. L’esprit n’est plus qu’un crâne et l’homme, qui aspirait à s’élever, est violemment « planté », ramené à sa condition première.

Pour traduire le  » Mal de vivre « , le poète a exprimé la déchéance humaine à travers un décor macabre triste, cloîtré et angoissant, lent. C’est la description de l’état du Spleen, d’autant plus dure que le salut est absent. L’Homme est condamné à rester dans cet état. Cette dureté justifie le travail poétique plus fort, car seule la poésie peut transcender ses barreaux. Ce texte construit d’un bloc sur une métaphore illustre parfaitement le symbolisme et les sentiments qu’affectionnait Baudelaire.

Ce style recherché fera de Charles Baudelaire, une référence et un initiateur du genre.

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