Balzac, La Peau de chagrin, 1831

Balzac, La Peau de chagrin, 1831

Présentation générale

Ce roman publié en 1831 par Balzac révèle en lui plusieurs influences :

1. Le réalisme

On considère Balzac comme le chef de file du réalisme. 

Il s‘agit d’un courant littéraire et artistique qui consiste à représenter la réalité sans chercher à l’idéaliser. L’écrivain ne recherche pas la beauté poétique quand il écrit. Il est le plus précis, le plus objectif possible.

Le réalisme est un mouvement artistique et littéraire apparu en France vers 1830. Né du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique, il est caractérisé par une attitude de l’artiste face au réel, qui vise à représenter le plus fidèlement possible la réalité, avec des sujets et des personnages choisis dans les classes moyennes ou populaires.

Stendhal écrit que  «  le réalisme, c’est marcher avec un miroir au bord du chemin » : le livre est un miroir qui reflète le réel au fur et à mesure de la marche de l’auteur….

Jean Cocteau écrit «  le roman est un mensonge qui dit toujours la vérité ».

Ce rapport très fort au réel contribue à donner au genre roman ses lettres de noblesse. Car depuis l’époque classique ( 17e s) le roman a très mauvaise réputation, puisqu’il s’agit de fiction et qu’on ne recherche alors que la raison, la rationalité, l’esprit critique. La fiction excite l’imagination, pervertit l’âme, le cœur, l’esprit. On pense que les romans sont dangereux ( même si tout le monde en lit.)

1. Le romantisme

Il s’agit d’un courant littéraire et artistique qui commence en Europe à la fin du 18e siècle. A l’époque de Balzac on est en plein romantisme. Hugo est très apprécié en tant que romancier, dramaturge et poète romantique. Balzac est forcément influencé par le romantisme. Par opposition aux classiques les romantiques privilégient les passions, les sentiments. Ils ont une vision très tourmentée du monde.

Le héros est romantique car c’est un dandy qui s’ennuie et qui souffre de cez que Chateaubriand appelle « le mal du siècle. »

1. Le fantastique

C’est un registre littéraire ( pas un genre). Il est parfois une composante du romantisme. On pense aux romans gothiques anglais par ex.

Le fantastique se définit comme la rencontre incongrue (déplacée, anormale) entre le réel et un élément surnaturel. Cette rencontre violente et anormale produit la terreur, l’effroi.

Remarque : le registre merveilleux, au contraire, autorise ce mélange entre le réel et le surnaturel. La cohabitation se fait sans qu’il n’y ait de peur. Mais persiste peut être un certain malaise que Bruno Bettelheim révèle dans son essai, La Psychanalyse des contes de fées.

Réécritures

        Publié en 1831, le roman de Balzac est une réécriture du mythe de Faust. Faust est une légende médiévale allemande que Goethe reprend à la fin du 18 dans sa tragédie, Faust. Il y est question  d’un vieux savant alchimiste qui signe un pacte avec Méphistophélès pour obtenir un surcroit de vie. Mais en faisant cela il se damne pour l’éternité.

Les auteurs aiment reprendre les mythes gréco romains et les mythes littéraires. Ces réécritures sont très courantes et les modifications apportées au texte originel révèlent les grandes préoccupations de l’époque.

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