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August Strindberg, Le Père, acte II, scène 5 (1887) - Commentaire composé

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Par   •  27 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  2 278 Mots (10 Pages)  •  951 Vues

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        August Strindberg est un écrivain, dramaturge et peintre suédois né en 1849 et mort en 1912. Il a fait partie des plus grandes figures du théâtre moderne, et des plus importants auteurs suédois. Souffrant d’une enfance malheureuse à cause de la mort de sa mère et de ses mauvaises relations avec son père coureur de jupons, il mettra en avant l’hypocrisie des attentes de la société à l’égard des sexes, du comportement sexuel et de la moralité, notamment dans son œuvre phare, Mademoiselle Julie, parue en 1888, on encore Le père, pièce de théâtre parue en 1887, qui fera l’objet de notre étude aujourd’hui. Cette dernière met en scène la mésentente d’un couple, ici Le Capitaine et Laura, concernant l’éducation de leur fille Bertha. Ce conflit mènera à la perte du mari, grâce à un stratagème machiavélique orchestré son épouse. L’extrait sur lequel nous allons nous pencher est tiré de l’acte II et de la scène 5, et met en scène le stratagème de sa femme. Nous nous demanderons alors en quoi August Strindberg met-il en scène le lien entre conflits familiaux et les personnalités de ses interlocuteurs. Nous verrons d’abord les différentes identités de Laura, avant de s’intéresser à sa victime et son époux, Le Capitaine, pour terminer sur le conflit en général et le rôle qu’ont joué chacun des personnages dans ce dernier.

           L’aspect le plus frappant de ce texte est la prédominance de la femme. Laura présente plusieurs identités, ou plutôt joue plusieurs rôles, pour arriver à ses fins. La première casquette et celle de l’épouse manipulatrice. Elle use de ses talents d’oratrice pour donner une explication rationnelle à son acte maléfique. Tout d’abord, on peut observer dans les didascalies son comportement physique intriguant, elle commence par se rapprocher de son mari en le menaçant à la ligne 18 avant de s’en éloigner à reculons à la ligne 21, comme pour le surveiller. Son comportement changeant montre sa facette de manipulatrice. De plus, lors de sa dernière réplique, qui se caractérise par une plus grande longueur, elle essaye de donner une explication rationnelle au fait qu’elle est déposée cette fameuse lettre au tribunal de tutelle. L’auteur utilise le passé composé pour créer un lien avec le présent, en évoquant des faits du passé dont les conséquences se répercutent sur le temps présent. De plus, elle répète la phrase « tu dois partir » à deux reprises en fin et début de phrase à la ligne 24, qui accentue son désir de domination. De plus, dans cette même réplique, elle commence par le complimenter en lui disant qu’il a rempli sa mission de père « tu as rempli ton office, de père et de nourricier » à la ligne 23, pour ensuite lui dire qu’il doit partir. Cette dernière réplique, qui termine l’extrait montre sa grande facette de manipulatrice.

        Sa deuxième facette pourrait être celle de la femme sûre d’elle et persuasive. Pour cela, l’auteur fait parler son personnage avec des phrases courtes et brèves. En effet, à la première question que son mari lui pose « tu me hais » à la ligne 1, Laura n’hésite pas à répondre par « oui, parfois » qui montre son honnêteté et sa franchise devant des un sentiment aussi fort, elle n’a donc pas peur de vexer son mari en disant ce qu’elle pense. On peut ajouter à cela la chronologie passé, présent, futur et les nombreux arguments utilisés par la mère de famille pour renforcer la confiance qu’elle a dans ses paroles. En effet, elle utilise le passé composé pour s’appuyer sur des faits passés et en décrire leurs conséquences au présent pour ensuite affirmer ce qu’elle va faire dans le futur. On le retrouve aux lignes 11 et 13 avec la phrase « quand demain je te ferai mettre sous tutelle », qui répond à la phrase « alors j’ai raison », ou les lignes 19 et 18, dont le stratagème est effectué à l’envers lorsqu’elle répond à son mari pour lui expliquer comment elle le fera mettre sous tutelle. Enfin, à la dernière réplique de Laura, ce même process est utilisé pour s’appuyer sur des faits du passé « tu as remplis ton office » pour ensuite lui donner ordre de s’en aller.

        Enfin, se dernière casquette est celle de la femme machiavélique. En effet, cet aspect-là est le résumé de sa personnalité entière, qui prends en compte les deux facettes abordées plus haut, mais celle-ci va encore plus loin. Son stratagème est déjà maléfique en lui-même, elle veut le faire mettre sous tutelle pour s’en débarrasser, et pour cela elle a écrit une lettre à sa place pour prouver qu’il est fou. De plus, la dernière réplique de Laura qui consiste à dire du bien de son mari avant de le descendre, est diabolique. En effet, par l’emploi de l’adverbe « à présent », elle fait une conclusion de son stratagème de manière sereine, ce qui prouve le comportement maléfique de cette femme. L’interjection « hélas » suivi de l’adjectif « indispensable » à la ligne 23, qui complète l’action d’avoir joué son rôle de père, montre que cette femme n’a fait que de profiter des services de son mari, et particulièrement de son argent comme l’accentue le nom comme « nourricier ». Enfin, la dernière phrase de cette réplique a pour but de déstabiliser son mari, elle essaye de lui donner une explication rationnelle à son stratagème pour le perdre dans ses explications. Cette dernière réplique est témoin de sa facette de femme machiavélique.

        Bien que la personnalité de Laura soit déjà bien complexe à définir, l’auteur a voulu faire de même avec le père, qui passe par plusieurs phases au cours de ce conflit.

        Tout d’abord, l’auteur a voulu créer, pour le père de famille, une personnalité pleine de préjugés et de stéréotypes sur la société, qui pensait pouvoir gagner la bataille mais qui s’est fait prendre à son propre jeu. En effet, plusieurs fois le capitaine fait des allusions aux stéréotypes de la société comme à la ligne 3 avec l’évocation de la « haine raciale », à la ligne 8 avec sa vision erronée de la personne qui finira par gagner le combat « le plus faible, naturellement », ou encore à la ligne 16 « qui paiera son éducation », qui rappelle le rôle stéréotypé du père dans l’éducation des enfants. De plus, on comprend que lui aussi avait penser à tuer sa femme, ou du moins à conscientiser qu’un des deux membres du couple finirait par disparaitre. On le voir à la ligne 6 dans laquelle il stipule que « je sens que dans cette guerre l’un de nous deux doit succomber ». De plus, on peut observer que le père est confiant dans ses hypothèses stéréotypées notamment par l’adverbe « naturellement » ou à la comparaison du plus fort et du plus faible aux lignes 8 et 9.

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