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Commentaire sur la tragédie classique Andromaque de Racine: Acte II, Scène 3 Et 4

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Par   •  9 Mai 2014  •  471 Mots (2 Pages)  •  4 574 Vues

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Les scènes 3 et 4 de l'acte II forment un contraste dramatique exemplaire. A l'exultation solaire d'un Oreste désormais sur de son succès fait suite sa brutale désillusion : Pyrrhus fait volte face et lui annonce avec une cruelle ironie qu'il a décidé de livrer Astyanax aux grecs et d'épouser Hermione.

1/ Un moment d'euphorie bien solitaire :

a) U enthousiasme lyrique...

Oreste profite qu'il est seul pour libérer des émotions qu'il a retenues dans la scène précédente. La première personne du singulier et du pluriel, la tonalité hyperbolique du passage, les apostrophes directes à l’Épire puis à l'Amour contribuent à faire de ce court monologue une pause optimiste et lyrique entre deux scènes particulièrement tendues. Cette expression est renforcée par l'expression de sentiments positifs, notamment à traverse les références au bonheur (v.597 et 603), les évaluations subjectives ("Une si belle proie", v.598) et les deux phrases exclamatives (v.598 et 604).

Certain de son succès, Oreste semble gagner par un sentiment de puissance, ce que montrent la répétition initiale : "Oui, oui" (v.591) ;l'usage du futur : "Vous me suivrez" (v.591) ; et les nombreux impératifs : "Sauve" (v.599), "Garde" (v.600), "Parlons" et "Ferme" (v.604).

b)Mais qui trahit une forme d'isolement

Malgré son enthousiasme, le personnage d' Oreste a quelque chose de pathétique : le dédoublement de soi, sensible dans l'usage de la première personne du pluriel, ainsi que les multiples destinataires de son monologue trahissent l'effort qu'il fait pour combler sa solitude. De plus, ses adresses à Hermione (v.590-591) et à l’Épire (v.599 à 602) ont des accents vengeurs.

2/ Une tirade accablante :

a) Pyrrhus souverain

Pyrrhus assoit sa domination en rappelant son origine prestigieuse et son rôle de roi (v.609-612). Il dissimule donc le véritable motif de sa décision (le dépit amoureux) derrière la raison d’État. La modalité assertive, systématique, confère de l'autorité à son discours. La détermination de Pyrrhus semble inflexible : "Je veux" (v.617); "Je l'épouse" (v.619).

b) Une ironie féroce

Pyrrhus est parfaitement conscient du coup qu'il tient à Oreste. Savamment orchestré, son revirement est annoncé de façon assassine : dans la première partie de son discours, il créé un fausse complicité avec Oreste, en lui donnant raison et en accédant à la demande des Grecs, mais c'est pour mieux le frapper ensuite avec l'annonce de son mariage avec Hermione. Comble de la perfidie, il passe sous silence les sentiments d'Oreste pour la princesse et l'associe à son (faux) bonheur : "Il semblait qu'un spectacle si doux/n'attendît en ces lieux qu'un témoin tel que vous" (v.619-620); "Dites-lui que demain/ J'attends avec la paix, son cœur de votre main" (v.623-624).

Dans sa première réplique, quoi que méfiant, Oreste semble conforter Pyrrhus dans sa décision. Dans la seconde, réduite à une

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