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Analyse linéaire « Spleen » de Baudelaire

Commentaire de texte : Analyse linéaire « Spleen » de Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 055 Mots (5 Pages)  •  1 104 Vues

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ANALYSE LINEAIRE : « Spleen »

Quatrain 1 à 3 : montée progressive du spleen

  • Quatrain 1 :
  • Première subordonnée (v.1-2). Dès les deux premiers vers s'expriment les deux principales caractéristiques du spleen, l'impression d'oppression et de claustration qui est développée tout au long des trois premiers quatrains
  • Emploi du verbe « peser » et comparaison (v.1). Annoncent cet enfermement en évoquant le paysage extérieur à travers le parallélisme (v.1) le poète traduit son paysage extérieur (toujours une relation entre paysage et sentiments).
  • Personnification (v.2) et emploi du pluriel « ennuis » (v.2) renforcé par l'adjectif « longs » (v.2). Montrent cette souffrance comme interminable et multiforme.
  • Personnification associée au participe présent (v.2). Confirment qu'il s'agit bien de l'état intérieur du poète victime du spleen (il est prisonnier de celui-ci).
  • Enjambement (v.1-2). Laisse entendre ce désarroi, ce déséquilibre moral.
  • Deuxième subordonnée (v.3-4). La connotation habituellement méliorative dans le terme « horizon » (v.3) est ici niée avec la comparaison (v.4). L'idée de mélancolie, de repli sur soi, d'enfermement rejoint celle de la souffrance.
  • Oxymore (v.4) et antithèse (v.4). Insistent sur le fait que le jour habituellement synonyme de clarté est perverti et n'arrive plus à jouer sa fonction. « Embrassant » est ici polysémique et ambigu car il évoque à la fois quelque chose de tendre, de doux mais il a ici surtout la définition, la représentation d'enfermement.
  • Pronom personnel « nous » (v.4) inclut le lecteur, généralise son état et propose ainsi une expérience universelle.

  • Quatrain 2 :
  • Troisième et quatrième subordonnées (v.5 et 6). Un nouvel élément naturel apparaît. Le constat est le même que celui du quatrain précédent. Il n'y a pas d'échappatoire. L'idée de claustration est développée.
  • Références (v.5, 6 et 8). S'y rajoute l'idée d'obscurité, de noirceur et d'univers
  • hospitalier. L'idée d'une altération du monde à cause du spleen apparait dans le verbe « changer » (v.5).
  • Allégorie (v.6). L'univers du poète devient de plus en plus inhospitalier. Le décor est évoqué de manière concrète et prosaïque. Il devient le reflet de l'âme du poète. L'Espérance est plus traditionnellement assimilée à une colombe ou un oiseau blanc. La comparaison avec la chauve-souris en est la copie détournée, à la fois étonnante et répugnante.
  • Pluriel « plafonds pourris » (v.8). Met en valeur l'ampleur des ténèbres et les vaines tentatives d'évasion du poète. L'emploi de l'adjectif « timide » le confirme.
  • L'espérance n'est donc plus un bel oiseau s'élançant vers le ciel libérateur mais un vulgaire animal voué à l'échec et à l'enfermement tout comme l'âme du poète. L'Homme ne semble pas pouvoir s'échapper du monde terrestre. C'est une peinture pessimiste d'une sorte de fatalité qui pèse sur lui.

        

  • Quatrain 3 :
  • Cinquième subordonnée (v.9). L'auteur propose ici un lien entre les trois premiers quatrains. La pluie évoquée au vers 9 fait la liaison entre le ciel et la terre et confirme qu'aucune échappatoire n'est possible.
  • La pluie est assimilée aux barreaux qui semblent ici infranchissables. Le monde ainsi que le monde intérieur du poète correspondent à une prison. Le motif de claustration est encore une fois repris.
  • Verbe « imiter » (v.10). Le lecteur perçoit une forme d'hallucinations. Le réel et le rêve se confondent. Un nouvel animal répugnant apparaît (v.11). Nous avons ici un véritable bestiaire qui est ici associé à la folie.
  • Idée du nombre à travers l'expression "un peuple" (V.11). C'est une image effrayante d'autant plus que ce peuple est muet. Cette expression prend l'aspect énigmatique et inquiétant dans la mesure où l'on ne connaît pas ses desseins. Tout ceci peut préfigurer d'une catastrophe
  • Métaphore "tendre ses filets" (v.12). Le poète est une victime qui ne pourra se défaire de leur emprise. C'est l'idée d'un véritable piège.
  • Baudelaire convoque l'imaginaire associé à l'araignée qui fait d'elle une prédatrice répugnante et obstinée. Il complète cette vision en indiquant qu'elle se trouve à l'intérieur même de l'esprit du poète, livré au spleen. Elles sont encore plus dangereuses et perfides, impossibles à chasser.

Quatrain 4 : l’éclatement de la crise

  • Proposition principale (v.13). Après les cinq subordonnés et les trois strophes débutant par l'anaphore "Quand" laissant entendre la montée de la crise, vient enfin l'éclatement de celle-ci introduite par la référence temporelle (adverbe) "Tout à coup"
  • Nom "furie" (v.13). Idée de folie reprise et renforcée par le lexique de la violence (v.13)
  • Emploi du présent laisse vivre la scène dans l'esprit du lecteur en même temps que dans celui du poète
  • L'effrayant silence des araignées est rompu et laisse place au hurlement qui donne une véritable impression de terreur (v.14). Nous pouvons aussi l'imaginer comme une tentative de rébellion, de révolte contre l'emprise du spleen, de la souffrance voire contre lui-même.
  • Comparaison des cloches aux morts (v.15) renforcée par le parallélisme "esprits errants et sans patries" (v.15). Vision fantastique des morts qui viennent hurler auprès des vivants trahissant la prise de pouvoir de la folie sur l'âme du poète.
  • Adverbes de temps (v.16). Ils correspondent à des cris étouffés, insistants. L'idée du bruit glaçant est reprise ici grâce à la notion de durée et qui est encore plus mis en valeur par la diérèse. La vision d'horreur sollicite la vue et l'ouïe du lecteur.

Quatrain 5 : la victoire du spleen (deuxième proposition principale)  

  • Tiret (v.17). Isole typographiquement cette dernière strophe comme pour signifier le temps écoulé et son résultat. La dernière strophe correspondrait à une sorte de conclusion avec une abdication finale.
  • La tristesse et l'abattement dominent. Une scène d'enterrement transparaît par le nom au pluriel "corbillards" (v.17) et le parallélisme (v.17). L'atmosphère est lourde de la défaite et de la peine infinie. Le combat semble terminé et vainqueurs et vaincus sont désignés à travers les allégories (v.18-19).
  • Rythme saccadé grâce aux virgules (v.19). Nous avons une impressions e défilement renforcé pour bien mettre en valeur vainqueurs et vaincus.
  • Deux adjectifs pouvant être considérés comme hyperboliques (v.19). Signifient l'ampleur de l'emprise du Mal contre lequel on ne peut plus rien.
  • Allégorie de la victoire totale (v.20). Transparaît dans l'expression "plante son
  • drapeau noir" (v.20). C'est l'image de prise de possession d'un territoire, ici l'âme du poète.
  • Métaphore (v.20). Elle est synonyme d'abdication voire d'humiliation liée à ce renoncement devant la force du spleen.
  • Pronom personnel de la première personne "mon crâne" (v.20). Symbolise la solitude finale du poète.

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